La tour de Serdaigle

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Sawal errait à nouveau dans les couloirs, il s'était aventuré dans la tour de Serdaigle. Accoudé à la fenêtre, il observait le paysage qui s'étendait en contrebas. Il se sentait bien là, le soleil caressait sa peau pâle. Il retira sa veste et défit un peu sa cravate. Il avait décidément du mal avec l'uniforme ... Il remonta les manches de sa chemise et se cala sur le rebord de la fenêtre. 

Plongé dans ses pensées, il n'entendit pas le jeune homme qui s'approchait de lui.

- On ne m'avait pas prévenu qu'une soirée déguisée avait lieu dans la Tour aujourd'hui ! fit-il en souriant. Je suis Adriel. Adriel Lawrence. Préfet de votre Maison. 

Sawal sourit et détailla à son tour le jeune homme. Des cheveux dorés un peu longs qui tombaient sur des yeux d'un vert éclatant, un sourire un brin prétentieux. Sawal lui jeta un regard perçant. 

- Si soirée il y a aujourd'hui, elle n'est pas dans cette tour, répondit le plus petit avec un sourire joueur. Enchanté Adriel Lawrence préfet de ma maison, je suis Sawal Azel nouveau dans ta maison. 

Sawal et la politesse faisait généralement deux - voire plus -, il ne vouvoyait presque personne. 


- Vu que je suis un jeune homme plus que sympathique et prêt à aider quiconque dans le besoin, je me demandais si vous aviez besoin d'une quelconque aide. Peut être concernant les cours, des indications pour les couloirs ? Je suis tout ouïe.

Sawal éclata de rire. Il l'appréciait déjà ce petit préfet narcissique. Le côté moqueur de Sawal allait adorer provoquer ses manies de gosse de riche. Il prit un air hautain et descendit de la fenêtre, ses bracelets tintèrent quand il toucha le sol. 

- Mon cher, sache que je n'ai besoin de personne, mais si tu as un plan de cette bâtisse labyrinthique, ça ne serait pas de refus. 

Il sourit et se rassit sur la fenêtre, les yeux brillant de malice.



HRP : désolé si les couleurs ne correspondent pas, je mets en page sur portable, je galère à mort.

Adriel replaça une des mèches dorées qui lui tombaient sur les yeux et sourit. Il n'avait pas le moins du monde l'air vexé. Sa réponse ne se fit pas attendre, précise, subtile. Parfaite. 

- Les brillants fondateurs de cette illustre école ainsi que les nombreux Directeurs qui les ont succédé n'ont étrangement jamais pensé à créer un plan. Peut être qu'ils pensaient que les élèves de Poudlard seraient assez réfléchi et auraient un assez bon sens de l'orientation pour se repérer seuls. 

Sawal sourit, ce gosse de riche avait une sacrée répartie. Il allait bien s'amuser. Il s'apprétait à répondre quand Adriel reprit la parole avec un petit air hautain. 

- Mais ne vous inquiétez pas, ce sens d'orientation viendra à vous bien assez vite, du moins je l'espère. Ce serait vraiment dommage que vous ne trouviez pas votre salle de cours. Le sablier de Serdaigle ne demande qu'à se remplir voyez vous, et chaque élève doit y contribuer.

Sawal lâcha un rire amusé. 

- J'avoue avoir un sens de l'orientation assez aléatoire, sourit Sawal. Mais si je venais à me perdre et à arriver en retard à mon tout premier cours parce que je ne connaissais pas l'emplacement de la salle. Qui serait en faute ? Le pauvre petit nouveau perdu ? Ou le grand préfet qui s'est moqué de lui ? 

Sawal descendit de la fenêtre et leva des grands yeux larmoyants vers Adriel, qui le dépassait de plusieurs centimètres. Intérieurement, il s'amusait comme un petit fou.

- J'avoue avoir un sens de l'orientation assez aléatoire.  Mais si je venais à me perdre et à arriver en retard à mon tout premier cours parce que je ne connaissais pas l'emplacement de la salle. Qui serait en faute ? Le pauvre petit nouveau perdu ? Ou le grand préfet qui s'est moqué de lui ? 

L'excentrique jeune homme se leva et sourit avant de prendre un petit air suppliant, larmoyant presque. Avec sa petite taille, Adrien ne put s'empêcher de se moquer timidement en remplaçant un énorme éclat de rire par un sourire un coin toujours aussi hautain. Finalement, d'une démarche élégante il vînt s'asseoir à l'endroit exact où le petit nouveau c'était installé quelques secondes plus tôt.

- Voyons mon cher, je ne me moque pas de vous ! Loin de là, j'essaye de vous aider. Vous devriez au contraire remercier ma grande gentillesse *...Pour une fois que je ne pense pas qu'à ma brillante personne...* De plus je ne laisserai jamais un nouvel élève faire honte à Serdaigle en arrivant en retard. C'est pour cela que je me tiens devant vous aujourd'hui : pour vous éviter d'être hum... trop perdu.  

Ce beau blond avait vraiment un talent fou pour être exaspérant à toutes épreuves. Il se releva finalement et s'accouda à la fenêtre, portant encore et toujours son petit sourire angélique terriblement hautain.

- Tu ne m'as pas donné ton nom au fait... Se présenter. Première règle de la politesse.

Adriel n'avait pas dit cela durement. Le nouvel élève semblait tout content de répliquer de manière subtilement irrespectueuse à son Préfet. Celui-ci y prenait tout autant de plaisir....

Le préfet eut un bref sourire, Sawal ne sut dire s'il était moqueur ou simplement amusé. Adriel profita du fait que le plus petit ait quitté sa place à la fenêtre pour s'y installer. Sawal souffla, déjà qu'il était petit mais alors si en plus il se mettait en hauteur ! Il leva donc les yeux vers le préfet avec un petit air agacé. Il était petit et ne pouvait rien y faire. Certes, mais alors pourquoi tout le monde s'obstinait à lui rappeler ? Faisant la moue, il écouta la réponse du très grand Adriel perché sur sa fenêtre.

- Voyons mon cher, je ne me moque pas de vous !

*Si tu ne te moque pas de moi, explique moi ce que tu fais sur cette fenêtre à dix-huit mètres de hauteur.*

- Loin de là, j'essaye de vous aider, poursuivit-il. Vous devriez au contraire remercier ma grande gentillesse. De plus je ne laisserai jamais un nouvel élève faire honte à Serdaigle en arrivant en retard. C'est pour cela que je me tiens devant vous aujourd'hui : pour vous éviter d'être hum ... trop perdu.

Sawal songea qu'il avait presque envie d'arriver en retard, rien que pour l'embêter. Il songea ensuite que toutes les conner... bêtises qu'il ferait seraient transmises à ses parents. Il ne voulait pas qu'ils s'en servent comme prétexte pour le retirer de Poudlard. Adriel semblait très fière de ses petites répliques exaspérantes, et à raison d'ailleurs ! Sawal appréciait sincèrement discuter avec lui, il avait de la répartie et était intelligent.

- Tu ne m'as pas donné ton nom au fait... Se présenter. Première règle de la politesse.

Intelligent mais pas trop ...

- Alors moi c'est Ronald Weasley, le célèbre coéquipier d'Harry Potter. 

Il sourit. Il avait une étrange impression de déjà vu ...

- Sawal Azel, je l'ai dit y'a pas cinq minutes. Si tu oublies tout si vite, j'ai bien peur que ton aide pour le retrouver dans ces interminables couloirs soit un peu superflue ...

Adriel parut d'abord agacé par la réponse de Sawal. 

- Peut être... Peut être... Il rit. Sache que je me demandais si Sawal était vraiment votre nom... Je méditais sur la question... C'est original, vraiment, continua-t-il en souriant. Oh ! Allez, on ne peut plus s'amuser ? 

Sawal leva les yeux aux ciel, les gens doutaient toujours de sa sincérité quand il leur disait son prénom. Et s'en suivait les questions habituelles : "C'est quelle origine ?", "Ça veut dire quoi ?" ... Il n'en avait aucune idée, alors il inventait une histoire différente à chaque fois. Le préfet avait visiblement l'air de plaisanter, un sourire sincère s'était peint sur ses lèvres. Le premier vrai sourire qui apparaissait sur ses lèvres.


- Je ne vais pas vous embêter plus longtemps. Juste, pensez bien aux cours que vous allez prendre... 

Adriel tourna les talons et s'apprétait à partir quand Sawal l'appela.

- En fait, avoua-t-il un peu penaud. Je suis perdu et je sais pas comment revenir au dortoir. Tu peux m'aider s'il te plait ? 

Il triturait nerveusement ses bracelets. 

- Ne te moque pas ! ajouta-t-il en lançant un regard noir à Adriel.

Sawal soupira, il savait qu'Adriel se sentait vainqueur de leur échange, cela se voyait sur son sourire. Il n'avait pas entièrement tord après tout ... Sawal aurait dû avouer dès le début qu'il était perdu.

- Me moquer ? Moi ? Non, ce n'est pas du tout mon style voyons, dit-il avec un énorme sourire. Ne vous inquiétez pas. Comme je l'ai dit précédemment, je suis incroyablement sympathique et prêt à aider de pauvres petits nouveaux dans le besoin. Allez, assez parlé de ma brillante personne, viens, je vais vous ramener aux dortoirs. Levez vous !

Adriel sourit, et attendit que Sawal se lève. Celui-ci ramassa sa veste et emboîta le pas au préfet. Il lui jeta un coup d'oeil à la dérobée, l'ombre d'un sourire flottait sur ses lèvres et ses cheveux blonds paraissaient presque dorés au soleil.


- Alors ? Comment êtes-vous atterri à Poudlard ? Pardonnez ma curiosité.

Sawal se crispa, il ne pensait pas qu'on lui poserait ce genre de questions aussi rapidement. Il revit brèvement, son père au-dessus de lui, lui hurlant qu'il devait mieux faire. Il revit sa mère regarder Hilly avec mépris. Il frissonna brièvement, et se tourna vers Adriel.

- Ma grande magnanimité pardonne ta curiosité, jeune homme. Et pour répondre à votre question c'est un arc-en-ciel qui m'a déposé devant la porte de cet endroit merveilleux.

Il sourit au préfet, une lueur mi-narquoise mi-triste flottant dans ses iris vairons.

Adriel rit doucement à l'entente de la réponse de Sawal. Il s'engagea dans un escalier. Sawal observa les  tableaux aux murs avec amusement. Les peintures le saluaient joyeusement ou le montrait du doigt, probablement étonnés par son apparence.

-  Un arc-en-ciel ? Voyons... Tu aurais put trouver mieux...

Sawal sourit. Ainsi le préfet avait décidé de le tutoyer. Signe de respect ? Le jeune homme s'en fichait mais il préférait largement qu'on le tutoie, autrement il avait l'impression d'avoir cinquante ans.

- Un hamster volant sur un arc en ciel alors ? proposa Sawal en imaginant la scène le sourire au lèvres. 

Ses rêveries furent interrompus par l'escalier qui s'ébranlait. L'escalier bougeait ! Sawal écarquilla les yeux, surpris. L'escalier tourna et s'accrocha quasiment à l'opposé de leur destination de départ.

- Il faudra t'habituer à ça aussi, très cher. Les escaliers n'en font qu'à leur tête... C'est malin, le chemin sera plus long maintenant... expliqua Adriel d'un ton blasé.

Le couloir devant eux était sombre et visiblement peu emprunté, Sawal y jeta un regard circonspect.

- Un jour, peut-être, j'arriverai à me repérer ici, marmonna-t-il.

Ils commencèrent à s'avancer dans le couloirs. Des toiles d'araignée ornaient les épaisses poutres en bois et une fine couche de poussière recouvrait le sol.

- Ils sont pas hyper au point vos sorts nettoyants, fit remarquer Sawal. Mais sinon on est où exactement ?

- Nous sommes dans un couloir qui est dans un château situé près d'un lac lui même situé en Ecosse en Angleterre sur le continent Européen de la planète Terre. Ais-je été assez précis ?

Sawal regarda Adriel d'un air interdit. Le préfet lui jeta un regard hautain. Le plus petit éclata de rire, ce garçon lui plaisait décidément beaucoup. Imperturbable, Adriel poursuivit :

- Enfin, tu es plus intelligent que ça quand même ! Tu vois bien que nous sommes dans un couloir ! Et cela nous mènera aux Dortoirs. Le chemin sera un peu plus long c'est tout. Dans une vingtaine de minutes maximum, nous y serons. 

Sawal leva les yeux aux ciel. Ça ressemblait plus à un grenier abandonné qu'à un couloir. Cette couche de poussière semblait accommoder Adriel qui nettoya le tout à coup de Recurvite. Il prit ensuite rapidement les devants. Sawal pesta intérieurement contre les gens à grandes jambes et qui s'en servait. Pour un pas du préfet, il en faisait deux.

- Tu t'es fait des amis dans la Salle Commune ?

Sawal sourit en repensant à ses glissades endiablées dans les escaliers.

- Oui, répondit-il, j'ai rencontré Marlène et Dorea. On a ...

Il s'interrompit, il ne savait pas si faire du toboggan dans les escaliers était autorisé puis haussa les épaules.


- On s'est amusés dans marches, reprit-il. C'était drôle. 

Il y eut un silence, puis Sawal demanda :


- Y'a un truc que je comprends pas. Pourquoi les gens paraissant si surpris en me voyant ? 

Le jeune homme ne parvenait pas à comprendre cela. Il avait passé toute son enfance enfermé dans un manoir et n'avait eu que peu de contacts avec le monde extérieur.

Adriel éclata franchement de rire. Sawal sourit, il aimait bien son rire. Rafiné et délicat, à l'image de son propriétaire. 

- Mon cher... Disons que tu attires le regard... 

Cela ne répondait pas à la question de Sawal. Pourquoi attirait-il les regards à ce point ? Adriel tourna soudain à gauche et Sawal, plongé dans ses réflexions, faillit le perdre. Il commençait à reconnaître les couloirs et se doutait qu'ils n'étaient pas très loin de la Salle commune.

- Toi tu ne dois pas sortir de chez toi souvent.

Sawal eut un petit ricanement. Pas souvent était un bel euphémisme. À partir du moment où il commença à s'opposer à ses parents, ce qui était arrivé assez tôt, Sawal fut privé de nombreuses choses. Y compris de sortir. Avoir pu convaincre des parents de venir à Poudlard relevait du miracle. Mais il ne pouvait raconter cela, la réputation des Azel en pâtirait et des géniteurs se vengeraient sur Hilly. 

- J'ai surtout vécu dans un manoir perdu au fin fond de la campagne.

Un sourire faux éclaira son visage. Il voulait qu'on le croit heureux chez lui, que nul ne s'inquiète.

Adriel afficha un immense sourire, apparemment ravi que Sawal ait vécu reclus lui aussi. Il lui secoua légèrement l'épaule.

 - "Gosse de riche" donc ? C'est comme ça qu'on nous appelle à Poudlard. Oh ! Par Merlin, merci, je ne suis pas seul ! C'est vrai que c'est dur de quitter le manoir une fois qu'on vous mets dedans... Mais à t'entendre tu es sorti de là dedans moins souvent que moi. 

Sawal eut un sourire contrit avant de regarder le préfet de haut en bas d'un air narquois.

- Néanmoins mon cher, tu corresponds visiblement plus que moi à l'idée que l'on se fait d'un "gosse de riche", non ?

Sawal n'avait pas envie de s'étendre sur le fait qu'il sortait peu. Adriel savait déjà beaucoup de ce qu'il avait décidé d'accepter de révéler. Il vit presque avec soulagement la porte de la salle commune. Il se sentit aussitôt mal pour le préfet, il n'avait rien fait de mal après tout. Sawal se tourna vers lui avec un sourire sincère.

- Je crois que nous sommes arrivés, merci à toi pour cette charmante balade.

Il leva les yeux vers Adriel et lui tendit sa main. Était-ce un au revoir ?

[HRP : Comme tu vas être absente, je me dis qu'il faut peut-être mieux finir ... libre à toi de clore après ça.]