La Bataille des Canards

- Laisse moi t'aider petit, fit le Gryffondor qui venait d'arriver.

Il avait laissé Hanna reprendre ses esprits sous la table et pointait désormais sa baguette sur Kalis pour le soigner. Il prit le préfet dans ses bras, libérant Sawal qui vacilla, les membres engourdis et douloureux. Sa poitrine le faisait encore souffrir et il dut s'agenouiller pour reprendre son souffle. Le Gryffondor s'escrimait à soigner Kalis mais il semblait être gêné par son fort accent allemand. Au bout de plusieurs essais, le préfet sembla aller mieux. Sawal se redressa et vit cinq énormes canards plonger sur eux. Il n'eut pas le temps de réagir, le Gryffondor avait fait apparaître une barrière autour d'eux. Mais le bouclier ne semblait pas très solide et le regard pressant qu'il lança à ses camarades ne fit que le confirmer. Sawal raffermit sa prise sur sa baguette. Kalis se réveilla à ce moment-là, immédiatement il reforça la barrière. Sawal nota avec inquiétude le filet de sang qui coulait de sa tête mais ne dit rien. Le jeune homme n'était pas rancunier et il savait que jamais Kalis n'avait voulu le blesser et aussi qu'il le méritait un peu.

- Merci de m'avoir aidé. J'aurais pas du te faire autant mal tout à l'heure, pardonne moi. 

Sawal sourit, le Serpentard n'était pas si méchant au fond.

- Derien, répondit le petit Serdaigle, c'est normal. Et ne t'inquiète pas pour moi, j'ai de sacrés antécédents ... 

- Je réfléchirais  à si je t'enlève ton heure de colle ou pas mais en attendant que je réfléchisse, n'espère pas trop, ajouta-t-il.

Sawal planta ses yeux dans ceux de Kalis. Plus aucune moquerie n'y brillait, juste une détermination sans faille. 


- Fais comme tu veux, colle moi pour tout le reste de l'année si tu veux mais laisse moi rester ici, s'il te plait, murmura-t-il. Et ... sois gentil avec Marlène s'il te plait , elle n'a rien fait au fond. Elle m'a juste aidé à foirer la potion, le reste est de moi.

Il ne sut pas si le préfet l'avait entendu car celui-ci se tourna vers le Gryffondor, Cédric, pour s'excuser auprès de lui également. Après quoi il se releva et rompit le bouclier. Baguette à la main, les trois garçons firent disparaître les canards qui leur tournaient autour.


- On dirait un trio de superhéros, s'exclama Sawal en souriant. Les autres sont au lac, nous on doit protéger la Grande Salle. 

Il parcourut la Salle du regard et vit les premières années encore cachés sous les tables, les yeux pleins de terreur. Il jeta un coup d'oeil à ses deux camarades.

- Faut fermer la porte, moi je vais essayer de rassurer les petits. 

Il se tourna donc vers les grandes tables et se glissa sous l'une d'elle. Il regarda les petits terrifiés et leur sourit d'un air rassurant

- Qui connaît le sort "Protego Maxima" ? Ou alors juste "Protego" ?

Quelques mains se levèrent.

- Alors serrez vous le plus possible et protégez vous avec ce sort. Ne le tenez pas trop longtemps, vous risquez de vous épuiser, faites le chacun votre tour. Faites passer aux autres. Ça va aller ?

Ils hochèrent la tête, une nouvelle détermination brillait dans leurs yeux. 

- Je lance le premier sort, fit Sawal. Protego Maxima !

La barrière entoura la table. Le Serdaigle sortit de sa cachette en pestant contre ses muscles douloureux et se jeta à nouveau dans la bataille.

Maryliss observa la flaque quelques secondes avant de se tourner vers moi. Prenant la tête de l'opération, elle me demanda de faire disparaître les canards qui apparaissaient avant d'en dégommer un. C'était vraiment bizarre : Des canards normaux flottaient partout dans le lac, mais dès qu'ils passaient par là, ils plongeaient, comme attirés par la couleur dorée. Aussitôt, l'eau se mettait à bouillonner et ils se transformaient. La transformation en question était, d'ailleurs, franchement dégeu. Toutes les trois minutes, un canard sortait de l'eau. J'en éliminai un autre tendis que Mary m'expliquait son idée, qu'elle mit aussitôt en pratique :

"Couche toi ! Waddiwasi !"

Je me jettai au sol, et observai Maryliss éliminer définitivement le danger. Je me redressai en souriant joyeusement.

"C'est génial ! Bien joué, Mary ! Mary ?"


La Serpentard était toute blanche et restait immobile.

"Oh... ça va pas... ça va pas du tout... T'occupe pas de moi. Va voir les autres et aide les. Je vais... es... essayer de...
-Mary !"


Je fonçai vers elle et la rattrapai. Je la soulevai difficilement, chancelant sous son poids. Etant beaucoup plus petite qu'elle, j'aurais énormément de mal à la transporter. Je la déposai au sol, inquiète. Même magiquement, il me serait difficile de la transporter. Ne voulant pas prendre de risque en faisant léviter une personne inconsciente, je la soulevai et traversai le parc. Devant les portes, je la déposai, épuisée. Le bazar, pour ne pas dire plus, régnant dans le hall m'empêchait de le traverser avec quelqu'un sur le dos. Je la déposai un peu à l'écart et fonçai, traversant le hall en courant, avant de tambouriner à la porte de la Grande Salle, qui s'ouvrit sur le Gryffondor, Cédric.

"Walster ! Mary ! Elle est dehors, mais y a les canards, et comme elle est évanouie mais qu'elle a fait exploser la potion, faut se grouiller !"


Je m'interrompit, réalisant que je disais n'importe quoi. Je soupirai.

"Oh, écoute, peut importe. Maryliss a un problème, et elle dehors. Suis moi !"


Ceci dit, je l'attrapai par le bras, comme je l'avait fait à Maryliss quelques minutes plus tôt, et l'entraînai à l'extérieur.

Je soupire de soulagement suite à l'annonce de Kalis-sempeï, la potion n'est plus. mais tout n'est pas finit. il doit rester pas mal de canards dans l’établissement. Lentement, très lentement, je sortis de sous la table.

Une fois que je réussi à m'extirper de sous la table. Je me relevai rapidement. Le monde se mit à tourner rapidement autour de moi et des points noir apparurent dans mon champ de vision. Je me laisse tomber sur le banc de la table qui m'avait abritée et attendit que ça passe.
Je me tourne vers un élève un peu plus jeune que moi :

"Ça m'embète un peu de demander ça mais... est-ce que tu peux m'aider ? Je suis encore un peu mal de ma chute, mais je doit aller aider les autres à combattre les canards. Je ne suis pas sûre de pouvoir marcher toute seule."

Je baisse légèrement le regard, ayant honte de ne pas pouvoir être plus utile pour défendre l'école contre cette invasion de canard.

Question:

Sawal n'en pouvait plus, ses jambes le lançaient toujours douloureusement et sa poitrine semblait compressée. Il respirait difficilement. Il se laissa tomber sur le sol et retira sa veste. Sa cravate bleue et argent était défaite et sa chemise déchirée à certains endroits, les canards n'avaient pas été tendres avec lui. Ni avec les autres d'ailleurs. Il vit sans vraiment pouvoir faire quelque chose, Cédric et Kalis se précipiter en dehors de la Salle. Le préfet revint quelques minutes plus tard et annonça que la potion avait été détruite. Sawal lâcha un soupir de soulagement, ses bêtises étaient à peu près réparées. Les élèves se sortaient de sous les tables et commençaient à se rassembler autour de Kalis, probablement en attendant les prochaines instructions. Sawal ne bougea pas. Tout ce m*rdier était de sa faute. Si seulement il lui arrivait de mieux réfléchir ... il aurait pu deviner tout seul qu'une potion ratée pouvait avoir des conséquences désastreuses. Soupirant, il se leva, vacilla, le visage blanc comme un linge et alla se poster devant Kalis. Il lui sourit, un sourire triste et penaud.

- Désolée pour tout ça mec, sincèrement ... murmura-t-il. Maintenant qu'il n'y a plus de canard, tu peux me pendre haut et court si cela t'amuse.

Sawal sourit en entendant la réponse de Kalis. A vrai dire il se doutait fortement que le jeune homme n'était pas aussi sage que le voulait son insigne de préfet. Il s'étira.

*Je le sens bien cette colle en fait.*

Deux heures avec Marlène et Kalis ne pouvaient être une torture après tout.

- Vous pensez que les professeurs vont arriver ? Qu'ils sont au courant ? demanda le préfet.

Ce fut Maryliss qui répondit, la jeune fille qui s'était évanouie suite à la destruction de la potion , semblait avoir repris des forces.


- Une invasion de canard roses, ça ne passe pas inaperçu Kalis... Comme l'a dit Cédric, les canards n'étaient pas tous dirigés vers le Hall. La Grande Salle les attiraient pour la nourriture. Certains ont très bien put monter dans les étages. On devrait monter voir et aider les autres. De plus, la Salle des Professeurs se trouve en haut...

La jeune fille tenta sans succès de se relever. Sawal se retint d'aller l'aider, il ne savait pas comment elle réagirait puisque tout ce bazar était de sa faute.

- Elle a raison, je pense qu'ils sont au courant, fit Sawal, mais je pense qu'il est important qu'on aille quand même nettoyer les étages supérieurs. On laisse les petits ici, et on se sépare par petits groupes pour ratisser les couloirs.

Il se tourna vers Kalis.

- Mais ce n'est qu'une proposition ,à toi d'en décider.

Je froncai les sourcils. Antoy était mal en point et saignai de la tête. D'ailleurs, la grimace qu'il fit en disait long. Toutefois, il prit la direction des opérations :

"Ok. Les groupes. Lenoir, Sawal avec moi. Cédric avec Maryliss. 'Fin si tu te sens capable et Hanna avec eux."


Ne sachant pas trop quoi faire d'autre, je suivis docilement le préfet, qui embarqua également Sawal. Malgré mon agacement envers sa personne, je ne pouvais m'empêcher de ressentir de l’empathie envers lui. Il avait une grosse charge sur les épaules, surtout pour un gars de 16 ans, et en plus, il était blessé... d'ailleurs... je farfoullai dans mon sac à bandoulière et trouvai un bout de tissus propre dedans. Comme j'avais toujours une bouteille d'eau sur moi, je pus l'humidifier facilement. Je m'approchai du garçon et lui tendis le linge mouillé.

"Tiens. Mets ça sur ta blessure, ça ira mieux."


Apercevant des canards dans les escaliers au dessus de nous, je leur lançai un evanesco qui toucha l'un d'eux. En revanche, les autres sautèrent l'étage qui nous séparaient pour attérir entre Sawal et Antoy et moi. Je grimaçai. Décidément, je haïssais ces bestioles...

Le silence parut interminable. Kalis décida de suivre l'idée de Sawal même si ça n'avait pas l'air de l'enchanter plus que ça. Il ordonna à Marlène et au jeune homme de le suivre hors de la Grande salle. Sawal jeta un coup d'oeil inquiet à Maryliss qui semblait bien mal en point. Il constata avec soulagement que Cédric s'occupait d'elle. Avec un sourire, il quitta la salle derrière Kalis. Le préfet était blessé. Sawal s'en voulait terriblement. Tout ça était de sa faute. Jamais il n'aurait dû venir à Poudlard. Une petite voix avait émergé dans sa tête, elle lui soufflait ces paroles destructrices à l'oreille. Il se mordit violemment la langue pour ne plus l'entendre. Marlène tendit un linge humide à Kalis. Tout se passa ensuite très vite. La jeune fille repéra quelques canards au dessus d'eux. Elle en élimina un. Hélas les autres leur sautèrent dessus. Sawal réfléchit à toute vitesse, pourtant sa tête était aussi vide qu'une page blanche. Qu'à cela ne tienne ! Ses yeux vairons balayèrent l'endroit. En une fraction de seconde il avait bondi. Il repoussa Marlène d'une main et Kalis de l'autre. Il voulut atterrir assez loin du point de chute des volatiles mais manqua son coup de quelques centimètres. Il s'était réceptionné accroupi, une main devant lui pour s'équilibrer. Le canard tomba sur ses doigts. Doigts qui produisirent un craquement atroce en se brisant. Une onde de douleur remonta dans le bras du jeune homme qui retint difficilement un hurlement de souffrance. Saisissant sa baguette de sa main valide, il élimina la bête et recula, ses doigts cassés contre lui.

- Sale bête, siffla-t-il.

Sale bête mais douleur méritée songea Sawal. Il payait pour ses erreurs, voilà tout.

Je grimacai en voyant le canard sauter vers Sawal et attérir en plein sur sa main. en entendant le craquement effroyable de ses doigts, je foncai près de lui, anxieuse.
"Saw' ? Ca va ?"

Je me sentais inutile. En lançant ce sort, j'avais attiré les canards ici, et voilà le résultat. Sawal, même blessé, avait éliminé son ennemi, et Antoy s'était occupé du reste. J'étais un boulet... sauf que je ne devais pas me laisser abattre, ou ça serait pire. Le préfet guérit rapidement Sawal, puis créa une attelle autour de sa main. Je réfléchit rapidement. Il avait correctement agit, mais pas éliméné la douleur. Malgré la situation, je ne pus m'empêcher de sourire. Il devait m'en rester... bingo ! Je tirai de mon sac une petite boite cylindrique d'où je sortis un bonbon rond de couleur turquoise.

"Mange ça. Ca va diminuer la douleur."

Je déposai le bonbon dans la paume de Sawal. Normalement, en faisant attention, il dervait pouvoir se servir de sa main. Mais il ne fallait surtout pas qu'il enlève l'atelle. En tout cas, on ne pouvait pas rester plantés au milieu de l'escalier. Je fis signe aux garçons de repartir et continuai mon ascension en redoublant de prudence.

Kalis réagit immédiatement et se tourna vers lui. Il retira la main qui protégeait les doigts blessés de Sawal et les posa avec délicatesse sur sa propre main. Il lança plusieurs sorts quyi eurent pour effet de calmer un peu la douleur du jeune homme et de lui faire apparaître une atelle. Marlène s'était précipitée près de lui, inquiète. Il la rassura d'un sourire bravache. Elle lui donna un petit bonbon turquoise que Sawal avala goulument. Kalis ne les avait pas attendus et filait déjà vers les étages supérieurs. Sawal songea que le préfet devait en avoir par dessus la tête de cette histoire. Il se mordit la lèvres, les remords l'accablaient de plus en plus ... Il le suivit tout de même, sa baguette dans sa main valide.

HRP:

Je soupirai.


"Antoy. Le lac, c'est là-bas qu'on est allées avec Maryliss. Il y a plus de canards là-bas, et ce groupe qu'on a exterminé devait être un des derniers. Je propose qu'on fasse un dernier tour et qu'on rentre, ok ?"

Sans attendre de réponse de leur part, je pris la tête du groupe, me découvrant une assurance que je ne me connaissais pas. Nous eûmes rapidement fait le tour des couloirs, et aucun canard ne rôdait ce côté. Après avoir fait un dernier tour dans les étages inférieurs, nous arrivâmes à la Grande Sale, où nous attendaient les autres.

"Bon les gens, il ne reste plus aucun volatile dans ce château à part les hibous, fin de l'histoire, ok ? Je propose que les "valides" conduisent ceux qui sont blessés à l'infirmerie. Sawal, ajoutais-je, me doutant que ami risquait de faire des histoires, tu es compté dans les blessés."


Walster et moi déposâme tout ce petit monde devant l'infirmerie, j'insistai pour qu'Antoy y ailles aussi, puis je repartis vers ma Salle Commune,et le Gryffondor dans la direction opposée. En somme, cette aventure ne laisserait pas beaucoup de traces, sinon deux heures de colle et quelques première année traumatisés.