Arts Plastiques

**Maître du Jeu** **Feuille personnage** :

Arts Plastiques

Bien que la porte du local mette plutôt à l'honneur l'Art Plastique avec de la mosaïque et des peintures, on peut trouver ici son bonheur, quelque soit la part de l'Art qui nous intéresse, à l'exception peut être de la musique, puisqu'un autre club y est dédié. Sur une grande partie gauche de la salle s'étendent des paillasses avec feuilles, peinture, crayons, et même chevalet. Sur la droite, une petite zone est dédiée au cinéma moldu, même si certains sorciers restent sceptiques sur cette forme d'Art. Une jeune fille a installé un atelier d’ébéniste, car travailler le bois est aussi une forme d'Art, plus manuelle.

Dans le fond de la salle, il y a une petite estrade, qui est tantôt utilisée par les amateurs de théâtre, et parfois par ceux de cirque, ou de gymnastique artistique.

La gérante de ce club est très ouverte, alors si il manque selon vous un îlot dans cette pièce, vous pourrez vous adresser à elle, et elle se fera un plaisir d'étudier votre demande !

Codage de Louna ©

Il faisait maintenant froid, dans le château. L'hiver n'était pas encore officiellement là, mais c'était tout comme et il ne vallait mieux pas trop traîner dans les couloirs mais rester près des feux de bois. Assise sur une chaise, Dorea était soulagée de trouver ici le calme, et retrouvait quelques unes de ses habitudes dans le travail du bois. Faire ça ramena à sa conscience un souvenir : au début des vacances d'été elle avait confectionné un cadre en bois qu'elle comptait alors offrir à Bryan, et ce cadre traînait toujours dans sa valise. Il lui faudrait songer à l'en sortir.
Une petite quinte de toux la prit et elle maudit, une fois n'est pas coutume, l'arrivée du froid. En tant normal elle n'y était pas sensible mais il semblait que cette année son système immunitaire soit plus faible que d'ordinaire... Elle avait sommeil. Oui, elle souhaitait juste dormir mais n'en pouvait plus de cauchemarder toutes les nuits. Elle voulait dormir, en avait besoin mais en avait aussi peur.

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Même si je n'avais pas cours, je m'étais affublée de mon uniforme scolaire et de ma grosse écharpe rouge et or, que je ne quittais plus. Depuis les nouvelles dans le journal nous concernant William et moi, en gros depuis que tout le collège savait que j'étais sortie avec lui pendant un an, je me faisais discrète. J'avais même laissé tombé mes cheveux roses, devenant blonde doré, une couleur passe partout que je maîtrisais à peu près. J'avais laissé mes cheveux longs retomber en cascade par dessus mon écharpe épaisse.

Un grand carton à dessin moldu sous le bras, je me dirigeai, pensant n'y trouver personne, vers le couloir des clubs dans la salle d'Arts Plastiques. Pourtant, en entrant, je vis qu'elle n'était pas vide. Une jeune Serdaigle se trouvait près de l'atelier à bois, et même de dos, sa tignasse me permis de l'identifier comme étant Dorea. J'hésitai quelques secondes à faire demi-tour moi qui évitais tout le monde depuis trois jours, mais finalement je pris mon courage à deux mains:

- Salut Dorea... je... je ne te dérange pas?

Dorea fut un peu surprise de s'apercevoir de la présence d'une autre élève dans le lieu désert, mais quand elle reconnu Alice, elle comprit. Elle avait changé de coupe de cheveux, pour un blond beaucoup plus sobre et discret, et ne semblait vraiment pas dans ses basquettes.

-Oui oui, vas-y Alice, assied-toi.

La Serdaigle se contenta de saluer son homologue capitaine sans faire aucun commentaires sur le journal, qu'elle avait évidement lu comme tous ici. Dorea était pourtant de nature curieuse et aurait aimé questionner Alice mais savait faire preuve de tact. Et, ayant déjà été sujet d'une une de journal dans de toutes autres circonstances, elle savait bien combien il était désagréable d'être fixé pendant des jours par tout le monde, et comme le contexte était bien différent c'était assurément encore pire pour la Gryffondor. Elle ne voulait surtout pas qu'Alice se sente rejetée par la communauté de Poudlard et si elle était la seule à ne pas la rejeter elle serait la seule, mais au moins ele serait là, et serait probablement la seule fille un minimum sensée du bahut. Dorea lui offrit un sourire compatissant en espérant qu'elle ne réagirait pas mal : certains, quand ils se sentaient acculés, voyaient de la pitié ou du mépris dans la compassion, et la Serdaigle n'était plus trop habituée à sourire aussi son expression devait rendre un peu étrangement.
Elle se prenait sans doute la tête pour rien alors prit la décision d'assumer cash et même si ça manquait de tact probablement, l'intention était bonne derrière.

-Ça va ? Enfin... Non, c'est débile.

Ça ne devait pas aller trop, c'était même inscrit sur le visage d'Alice. Ce que Dorea voulait dire sans réussir à le faire, c'était : tu veux m'en parler ?

Dorea me proposa de m'installer et me sourit d'un air compatissant. Aucun doute, elle aussi avait lu les nouvelles, ce n'était pas une surprise finalement. J'entrai sans rien dire. Je la sentais mal à l'aise, mais je savais qu'elle ne connaissait cette situation de se sentir bête de foire que trop bien. C'est alors qu'elle tenta d'entamer la conversation avec un ça va un peu maladroit qui me fit sourire. Elle était curieuse, ça se comprenait en même temps, on croit connaitre une personne un minimum et on se rend compte qu'en fait cette personne cache un secret de taille...

- Tu as lu les nouvelles hein?

Je lui parlai d'un air taquin, je savais que ce n'était pas non plus de la curiosité mal placée, et douce comme elle l'était je savais que ce n'était pas pour me faire plus de mal encore au contraire. Je me relevai de ma table un peu éloignée pour me rapprocher d'elle.

- Tu travailles le bois, c'est sympa, j'ai un peu appris avec mon père... t'inquiètes pas pour moi, les gens finiront par se lasser de mon histoire... enfin dans un bon moment sûrement... c'est un ragot croustillant dans un collège. Une élève qui sort avec un prof pendant un an en cachette... J'ai pas encore reçu les appréciations de ma mère... et toi ça va?

Dorea écouta sans mot dire sa camarade mais préféra ne pas s'étendre sur le sujet plus douloureux pour Alice. Il y avait suffisamment de gens pour le faire à sa place, probablement... Elle se rajusta sur sa chaise et ramena le regard vers son travail avant de répondre.

-Beaucoup mieux. Ça me surprend moi même, j'ai peur de l'oublier... Mais je sais que j'ne peux pas. C'est très dur, puis ça le devient un peu moins.

Cette phrase s'appliquait à toute sortes de situations. Lorsqu'on avait enduré le pire, les choses ne pouvaient qu'aller mieux. Les seules réelles variables étaient l'intensité de ce "pire" et le temps durant lequel s'était à son apogée. Dorea était dans la phase de redescente, quand Alice devait probablement achever l'ascension sous peu, si ce n'était pas déjà fait. Poudlard voulait toujours des ragots, quand une autre nouvelle croustillante apparaîtrait, l'histoire de la préfète, du professeur et du Serpentard serait peut être rapidement oubliée.
En se reconcentrant sur ses mains, Dorea sourit et répondit à une question qui n'avait pas été formulée :

-C'est ma Tante qui m'a appris, elle est ébéniste. C'est une moldue.

C'est là que la jeune fille réalisa qu'elle n'avait aucune idée de la famille de sa camarade. Était- elle née moldue, fille de sorciers ? Dorea l'ignorait, parce qu'elle n'y avait jamais accordé une grande importance. Chez certains, c'était visible, juste comme ça, chez d'autre c'était des signes plus discrets auxquels elle n'avait jamais fait attention.

Dorea m'exprima sa crainte d'oublier son ami, mais je savais que jamais elle ne l'oublierai, surtout après avoir vécu cela. On ne pouvait pas oublier un ami dont on était proche, jamais... Je souris douloureusement à cette idée.

- Tu ne l'oublierai jamais, ne t'en fais pas pour ça...

Puis elle me parla de sa tante ébéniste, une moldue qui lui avait apprit le travail du bois. Je souris alors, c'était un domaine que je connaissais très bien, depuis toute petite j'étais dans le milieu grâce à mon père.

- Mon père est menuisier... j'adore travailler le bois, c'est doux... c'est... c'est un cracmol alors il fait ça façon moldue. Il a renié le monde des sorciers. C'est dommage, mais au moins, il ne lit pas la gazette du sorcier, du coup il est pas trop au courant de tout ce qui se passe en ce moment et puis... au moins il sait pas que sa fille fricote avec des profs... ça m'évite un savon!

Je termine sur une pointe d'humour un peu branlante, je ne sais même plus si j'ai envie d'en parler ou d'oublier tout ça. Finalement, je me lance, parlant des rumeurs actuelles:

- Tu penses qu'on m'oubliera vite?

Les journalistes étaient vraiments des plaies... Dorea tenait vraiment cette profession en très basse estime, peut-être aussi parce qu'elle n'avait jamais rencontré de représentants de ce corps de métier honnêtes. Les chasseurs de scoops grouillaient, et s'emparaient de toute information ayant un certain potentiel à faire parler d'elle, sans égard pour toutes personnes concernées.

-Je pense pas qu'ils t'oublieront. Mais ils passeront à autre chose. Tu restera la préfète qui a été... Proche d'un professeur. Mais ils n'en parleront lus, quand ça n'aura plus de saveur.

La population étudiante était comme ça, toujours à vouloir se mettre quelque chose sous la dent. Un peu des animaux carnassiers. Dorea n'avait pas peur de faire ce rapprochement, certains n'étaient qualifiales d'humains que par leur posture bipède et quelques uns des autres attributs de l'espèce, mais certainement pas pour la raison, dont ils n'étaient pas dotés.

- Dès qu'ils auront quelque chose d'autre sous la dent... Ça peut venir plus vite qu'on ne le pense, avec ce qu'il se passe.

Un meurtre, voilà le genre de chose qui créaient nombre de murmures parmis les élèves. Qui, Quand, Où, Par qui et Pourquoi? Peut-être encore plus passionant q'une relation professeur élèves.... Pas contre Alice, mais Dorea préferait qu'ils parlent d'elle encore un moment, avant la prochaine fois.

J'écoutai Dorea, ses paroles étaient pleines de sens au fond, mais l'idée qu'on oublie mon histoire d'amour un peu dérangeante grâce à un drame ne m'enchantait pas plus que ça. Non, rectification, je ne voulais surtout pas ça, je préférais encore être le centre de l'attention des curieux malsains que ça. Je baissai les yeux, repensant à Victoria. A part pour un petit nombre d'entre nous, les gens l'avaient vite oubliée. Ils avaient été marqué par l'acte de meurtre en pleine rue, et avait tenter de se rapprocher comme des groupies de la famille Potter pour prouver leur compassion etc... ce monde ne tournait définitivement pas rond.

- Bah, si ça parle de moi, ça veut dire qu'il n'y a pas plus intéressant... et par les temps qui courent au fond, c'est plus rassurant je trouve. Même si ils n'oublient pas ça s'estompera un peu... ça doit jaser en même temps, c'est mon prof et je passais des demies journées complètes en stage avec lui, sans parler des vacances... ils ont de quoi se mettre sous la dent! D'ailleurs, quand je fais le point, je me dis finalement que je suis étonnée que personne ne l'ai compris plus tôt.

Oui, bah ce n'était pas Dorea qui l'aurait comprit, car elle n'avait jamais réellement prêté attention à la vie amoureuse des autres élèves, en dehors de ses amies quand elles lui en parlaient. Et puis, il devait finalement en avoir quelques un, des étudiants comme cela. Bon, il y avait aussi les commères, très nombreux, et par dessus tout ça, ses personnes qui étaient à l'origine des ragots, celles qui se plaisaient à espionner les gens pour deviner leurs petits secrets. La Serdaigle n'appréciait pas beaucoup Molly Dawkins du peu qu'elle en savait.

-Y'en a pleins là dedans, qui aiment parler de ce genre de chose mais attendent qu'on le leur dise, y'en a plein qui ne prêtent attention aux autres que quand ils savent quelque chose de croustillant. Mais, peut-être qu'il y avait une ou deux personnes au courant? Certains aussi ne sot pas des commères mais juste observateur.

Pas Dorea, ellle était juste trop distrète, mais elle connaissait une ou deux personnes qui parlaient peu mais observaient beaucoup. Finalement, Flora en faisait partit. Son ancienne meilleure amie... La Serdaigle n'aimait pas trop penser à elle par le biais de ses qualités, mais à un moment il ne fallait pas se cacher la tête dans le sable, elle en avait, beaucoup, c'est pour cela qu'elles étaient meilleures amies... Avant.
Dorea posa son outil, ne voulant pas se couper: elle n'était plus assez concentrée pour travailler. Sa tante lui avait toujours répeté ça, de se concentrer, parce qu'elle était du genre à être un peu dispersée, à penser beaucoup et à se perdre. Et les fois ou elle ne se concentrait pas assez vite, et bien Erin la faisait sortir de l'atelier, penaude.

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