Bienvenue à l'infirmerie

Azel ouvrit soudainement les yeux. Elle voulu se lever, mais son corps lui semblait si douloureux, elle se demanda si elle n'était guère passée sous le Poudlard Express tellement elle avait mal partout. Jetant un regard autour d'elle, elle ne reconnu pas tout de suite, le lieu où elle était. Après quelques instants, elle mit enfin bout à bout les images qui se profilaient devant ses yeux. Des paravents, des lits, madame Pomfresh ? L'infirmerie ? Que faisait-elle là ? Soudain ses souvenirs revinrent. 

-Alors ça y est, on ouvre enfin les yeux Miss ? Es-tu capable de me dire ce qu'il s'est passé ? 

Azel, eut du mal a assimiler chaque mot que l'infirmière venait de prononcer, et elle vit non loin le Professeur de soins aux créatures magiques. 

- Je... Nous étions Dory, heu Dorea et moi en train de discuter près du saule cogneur... 

La tête lui faisait terriblement mal, hors de question de dire qu'elle avait projeté de taquiner le saule, surtout pas avec un professeur dans les parages. Elle reprit :

- Et soudain, la poufsouflle... où est-elle ? elle va bien ? 

Un vent de panique s'engouffra en elle... 

- Calmez vous, calmez vous... Elle se repose, terminez je vous pris... 

- Et bien, je ne sais pourquoi, elle avait l'air de fuir quelqu'un ou quelque chose... Nous avons tenté de la prévenir, elle filait droit vers le saule, saleté de saule... Aie... J'ai essayé de l'arrêté, et.... 

Le regard vide, elle avait beau réfléchir, rien de lui revint... 

- Je ne sais plus... Je ne sais pas ce qui c'est passé ensuite, ni comment je suis arrivé ici... 

J'étais comme sur un nuage. Je flottais doucement, j'avais l'impression de planer, comme certains oiseaux que j'avais l'habitude d'observer durant mon enfance.

Et bien, je ne sais pourquoi, elle avait l'air de fuir quelqu'un ou quelque chose... Nous avons tenté de la prévenir, elle filait droit vers le saule, saleté de saule... Aie... J'ai essayé de l'arrêté, et.... 


C'était une voix lointaine, comme si la personne qui parlait se trouvait à l'autre bout d'un tunnel. Mais cette voix confuse fut bientôt rejointe par des vagues de douleur. Celles-ci partaient de ma jambe, puis remontaient dans tout mon corps, pour finir par faire vibrer mon crâne.

 Je ne sais plus... Je ne sais pas ce qui c'est passé ensuite, ni comment je suis arrivé ici... 

J'ouvris les yeux à ces mots. Je tentai d'abord vainement de me redresser, mais une soudaine vague de douleur me convainquit de rester calme. Après m'être aperçue que la seule partie de mon corps que je pouvais bouger était ma tête, je tentai de comprendre où j'étais. Le blanc autour de moi et les voutes au plafond me firent comprendre que j'étais à l'infirmerie. D'ailleurs, la maîtresse des lieux arriva bientôt.

-Et bien voici la deuxième !  Comment te sens tu ? Peux tu nous donner ta version des faits ? 

Le "nous" désignait l'infirmière et la professeure de soins aux créatures magiques qui était adossée un peu plus loin. 

-J'ai... Ma jambe. C'est comme des picotements...

J'avais du mal à aligner mes mots. En plus, j'avais conscience qu'il me fallait être prudente et donner la même version qu'Azel.

-On parlait... Azel et moi, je veux dire. Et elle... 

Je me souvenais d'une troisième fille, mais je n'arrivais pas à me souvenir de qui. C'était très vague dans mon esprit, mais il me semblait qu'elle était à Poufsouffle. 

-Elle est arrivée. Elle courait... Sans regarder sans doute... On a crié, Azel s'est jeté sur elle pour l'en empécher... Euh.. Elle s'est cognée à la tête.

La suite était un peu moins claire dans mon esprit. Tout s'était enchainé si vite... Et puis mon mal de tête revenait en force. 

-Je crois que la Poufsouffle a essayé de l'aider, mais une branche l'a envoyé valser et elle ne bougeait plus trop... Elles vont bien ? 

J'eu honte de ne pas m'en être préoccupée plus tôt. Perdue dans mon histoire et ma propre douleur, savoir leur état m'était complètement sorti de la tête.

-La jeune Connors s'est réveillée la première, elle doit se reposer, tout comme Miss Lester. Et pour vous, j'ai du utilise des potions pour votre jambe, la cause des picotements.

Cela me rassura dans l'ensemble, bien qu'elle n'avait pas parler de leur vrai état. J'essayai de rassembler mes idées pour la suite, mais l'histoire était de plus en plus floue.

-Je suis... J'ai... Eloigner Azel... Et puis l'arbre s'est énervé. Euh... La Poufsouffle. Elle était encore sous l'arbre. Et puis... Je... Je ne sais plus

C'était tout ce dont je me souvenais. Ma tête bourdonnait, ma jambe me tiraillait, et je n'étais plus du tout capable de questionner ma mémoire, j'aurais même était incapable à ce moment là de donner le nom de mon père. Mes membres étaient engourdis et à ce moment là je compris pourquoi les lits d'infirmeries n'étaient pas très confortable. Quand on était vraiment mal, on pouvait dormir sur de la pierre.

J'étais la seule à être restée consciente alors que notre professeur nous avait emmené à l'infirmerie dans des brancards ensorcelés. Me retrouver dans cette pièce me mettait mal à l'aise mais je savais que si ça avait été l'année dernière ça aurait été pire. Je n'avais plus peur de l'infirmerie et j'étais étonnée d'y avoir échappé jusque là, mais pour le moment j'étais surtout inquiète pour mes deux camarades, me fichant bien de mes propres blessures. 

Alors que Mme Pomfresh s'affairait autour des deux jeunes filles, j'écoutais distraitement miss Aloméda lui donner le peu d'explications dont elle disposait. Je ne tiquais même pas quand elle nous désigna comme "ces trois idiotes", concentrée à faire le vide dans ma tête pour combattre la douleur dans mon abdomen. Après avoir donner les premiers soins à mes deux camarades Mme Pomfresh revint vers moi avec une bouteille de Poussoss. 

- Et bien miss Lester ! Vous êtes la plus chanceuse, vous êtes la seule à être éveillée. Quoique vos blessures m'ont l'air assez grave tout de même. Montrez moi ça ?

Avant que j'ai pu faire un geste, si je le pouvais d'ailleurs, la vieille femme me déshabillait et constata une énorme ecchymose sur le coté de mon abdomen. 

- Mmh, oui vous avez quelques côtes cassées. Mais j'ai ce qu'il faut, ça sera vite soigné. Par contre vous allez passer une sale nuit. Tout comme vos deux camarades. 

Tout en discutant, elle versa le contenu de la bouteille dans un verre qu'elle me tendit ensuite. Je me redressais difficilement avec une grimace de douleur et avala la potion, si immonde que je faillis tout recracher sur les chaussures de l'infirmière.

Toujours les larmes aux yeux, je fus soulagée quand Mme Pomfresh se retournait pour constater qu'une des deux filles venait de se réveiller, et plus encore quand une voix faible me parvint. J'appris qu'une des deux blessées s'appelait Doréa avant que la voix ne s'inquiète pour moi, je savais que tout était de ma faute et je me sentais affreusement coupable. 

* Si elles savent que c'est à cause d'un garçon, elles m'en voudront, elle ne me pardonneront pas. C'est si stupide ! Je suis si stupide !!! *

Tendant l'oreille de nouveau, je fus encore plus soulagée quand l'autre fille, Doréa donc, se réveillait à son tour et donna sa version des faits. J'appris cette fois que la première fille à s'être réveillée s'appelait Azel, et que c'était elle qui m'avait poussé pour ensuite se faire assommer. Doréa semblait dans le brouillard et l'infirmière lui expliquer qu'elle lui avait donné de quoi guérir et se reposer, ainsi qu'à Azel et moi. D'ailleurs la potion commençait à faire effet et, comme venait de le signaler Doréa, des picotements désagréables commençaient à se répandre dans mon corps.

Avant que mes camarades ne soient de nouveau dans les vapes je me redressais, en grimaçant encore de douleur, et glissais du lit pour rejoindre le groupe. Me tenant les côtes je leur envoyais un regard des plus désolé en l'adressant à elles :

- Je suis désolée, je ne voulais pas tout ça. C'est idiot, je ne regardais pas où j'allais, c'est tout ! Je suis vraiment désolée, excusez moi !!! 
- Miss Lester ! Allez vous rallonger enfin ! 

Mme Pomfresh s'affola et se mit en colère quand elle me vit près d'elle. Elle me retourna face à mon lit et me poussa doucement mais fermement dans le dos pour que je le rejoigne. Je me rallongeais donc, n'ayant pas le choix ni la force de résister, avant qu'elle ne me verse une autre potion que je bus plus facilement dut à son goût nettement meilleur. 

- Il faut vous reposer maintenant, les excuses attendront ! Voilà un peu de potion de sommeil sans rêve qui devrait faire effet rapidement ... Je m'étonne tout de même de ne pas vous avoir vu avant miss Lester, votre dossier médical n'augurait rien de bon. Mais il faut croire que vous vous êtes remise. 

Mon malaise de tout à l'heure revint quand la vieille femme fit référence au suivit qu'il y avait eut l'année dernière entre Ste Mangouste et l'école. De toute évidence ce n'était plus d'actualité, mais j'espérais que Azel et Doréa n'ai pas fait attention aux dires de l'infirmière. Finalement je sombrais petit à petit dans un lourd sommeil réparateur, la journée n'étant même pas encore terminée. 

Azel avait la tête embrumée. Elle avait mal partout, et la potion que l'infirmière lui avait administrée commençait à faire effet et elle avait la sensation que son corps tout entier ne lui appartenait plus. Elle avait toujours autant mal dans la tête mais elle ne sentait que des picotements au niveau du reste de son corps. 

Une envie soudaine de dormir la prit, elle s'enfonça la tête dans l'oreiller, prête a se laisser emporter par le sommeil, quand la demoiselle pour laquelle elles étaient arrivées à l'infirmerie se leva et bredouilla quelques mots que notre jeune fille eut de la difficulté à comprendre au premier abord. 

- Je suis désolée, je ne voulais pas tout ça. C'est idiot, je ne regardais pas où j'allais, c'est tout ! Je suis vraiment désolée, excusez moi !!! 


Elle n'eut pas la force de lui répondre, elle n'arrivait même pas a mettre son cerveau en marche pour comprendre ses paroles. 


...dossier médical n'augurait rien de bon. Mais il faut croire que vous vous êtes remise. 

Sur ces paroles ci, elle laissa sa tête retomber sur l'oreiller pour partir dans un monde sans rêves et sans douleurs. 

J'étais en train de sombrer dans un sommeil lourd lorsque des voix reprirent proche de moi.


 - quelques côtes cassées. Mais j'ai ce qu'il faut, ça sera vite soigné. Par contre vous allez passer une sale nuit. Tout comme vos deux camarades.


Je tentai de chasser le son comme on chasse un mouche. Dans l'instant présent je n'aspirai qu'à dormir. Ma tête me semblait lourde, et un marteau piqueur avait élu domicile dedans.

- Je suis désolée, je ne voulais pas tout ça. C'est idiot, je ne regardais pas où j'allais, c'est tout ! Je suis vraiment désolée, excusez moi !!!


J'étais dans le cotcoton., aussi je mis longtemp à comprendre que cette phrase m'était adressée. Je tentai de m'assoir, et finis par y arriver difficilement. Parler me semblait totalement au dessus de mes forces, aussi je me contentai de lui faire un joli sourire alors qu'elle me regarait.

Et voilà, la réprimande que notre demoiselle attendait tomba enfin. Elle venait à peine d'ouvrir les yeux d'un sommeil plus que réparateur à son goût qu'elle se faisait déjà reprendre par un professeur sans même avoir eu le temps de s'éclaircir les idées. 

Faire une ronde dans la forêt interdite avec le garde chasse? Combien de temps pouvait bien donc durer ces rondes? Trois soirs de suite? Mais quand allait-elle pouvoir trouver le temps d'y faire ses devoirs par la même occasion. Intérieurement elle insulta cette vieille chouette qui venait de la priver de trois soirées posées tranquillement dans la salle commune. 

Elle n'eut guère le temps de répondre quoi que ce soit, le professeur avait déjà bel et bien tourné les talons et avait quitté la pièce. N'ayant pas le courage de prononcer le moindre mot en faveur de ses deux camarades qui elles aussi devaient être interloquées par ce qui venait de se produire, elle s'enfonça la tête dans les oreillers priant pour que Madame Pomfresh la fasse sortir au plut tôt. 

J'étais à peine réveillée que je me faisais déjà "agresser" par miss Aloméda, et je n'avais même pas eu le temps de m'expliquer qu'elle s'en était déjà retourné à ses occupations hors de l'infirmerie. Tout ça avait sonné comme un orage qui avait éclaté et qui s'en était aller tout aussi soudainement. De tout façon je n'avais aucunes explications valable à lui donner. Je ne pouvais toujours pas parler de ce qui me déprimait - c'est à dire la perte de Mel - et puis je trouvais les circonstances de cet accident si ridicules que j'avais trop honte pour les avouer à quiconque. Même si je devais au moins ces explications à mes deux camarades embarquées avec moi dans cet accident. 

D'ailleurs elles étaient là à coté de moi, à se demander aussi ce qui venait de ce passer avec notre professeur, et elles aussi mal réveillées. Soudain submergée par la culpabilité comme la veille au soir, je ne voulais surtout pas rester près des victimes de ma déprime et de ma bêtise. Je descendais de mon lit avec le larmes aux yeux, mon bras autour des côtes encore un peu douloureuses, et me précipitais dehors loin de ce lieux qu'en plus je ne supportais pas. 

Dorea cligna des yeux plusieurs fois. Elle voyait tout flou, et avait un mal de tête énorme. Sa première pensée cohérente fut *Gueule de bois ? *, mais elle ne se souvenait pas avoir but, et il ne lui semblait pas que les gueules de bois donnent des courbatures. Après encore quelques clignement, elle arriva à distinguer l'infirmerie. Pour un peu elle en aurait pleuré. Elle avait tout fait pour éviter l'infirmerie une petite semaine plus tôt et voilà qu'elle s'y retrouvait, elle ne savait comment ? Elle fouilla le plus loin possible dans sa mémoire, mais ce fut finalement d'apercevoir Bryan qui lui remit tout en tête. Elle tenta vainement de se redresser, mais fut attirée irrémédiablement dans le fond de son lit.

-Est ce que tu vas mieux ?

Le Serdaigle semblait s'inquiéter pour elle. Mais elle ne se faisait pas d'illusions, c'était encore une de ces formes de politesses, d'hypocrisie si courante à Poudlard. Elle était si lasse... Ele tenta malgrès tout de répondre, et fut bien surprise d'entendre sa voix aussi faible.

-Ma tête...

Elle vit de loin arriver Madame Pomfresh. Celle-ci portait une énorme pile de couverture, qu'elle déposa sur le lit de la jeune fille. Des couvertures blamches, voilà qui changeait de celles bleues du dortoir des Aiglonnes

-Vous vous êtes un peu surmenée, Miss MacHaddish. Vous avez de la fièvre, et un petit coup de froid. 

Le regard jusque là bienveillant de la bonne femme se fit froid, et Dorea se rencogna plus profondément dans ses couvertures. 

-Par contre, votre avant-bras !  Pourquoi diable n'êtes vous pas passée plus tôt !  Êtes vous inconsciente !? Aimez-vous souffrir? 

Voyant que Dorea n'allait pas répondre, l'infirmière fit volte-face dans un soupir agacé, laissant place au regard interrogateur du Serdaigle. Dorea ne voulait pas qu'il le voit, et elle cacha son bras sous les couvertures. Bryan approcha lentement sa main, et elle recula comme un petit chiot effrayé. 

Tu peux me faire confiance, je ne suis pas Troy. Et puis, j'ai l'habitude des blessures cachées, avec Merry...

Il avait un air blessé sur le visage, et Dorea n'aimait pas ça. Elle sortit son bras et remonta sa manche, dévoilant sa brûlure déjà bien cicatrisée. Le regard du garçon changea légèrement. Elle remonta bien vite sa manche et tenta de s'enfoncer dans les couvertures. Elle n'avait nul part où se cacher. Aucun trou de souris en vue. 

Comment tu t'es fait ça ?

Dorea rentra sa tête dans son cou, pour se cacher un petit peu plus. Elle faisait le hérisson. Elle sentit parfaitement la main de Bryan sur son épaule. Une grande main. Et son soupir, elle l'entendit tout aussi bien. En maugréant mentalement que ce fiche Serdaigle arrivait à tout lui faire dire, elle répondit d'une petite voix : 


-Avec du feu.

Malgrès le regard au sourcil haussé du beau gosse en face d'elle, elle ne voualit pas en dire plus.

- Troy ! Lâche-moi, tu me fais mal !


Troy ne me lâcha pas pour autant. Il ne me laissais plus seule, ça en devenait étouffant. Il s'arrêta en plein milieu d'un couloir et se posta en face de moi. Il me regarda droit dans es yeux et regarda ensuite ma joue.


- Je ne te lâcherai pas. T'as vu le résultat, quand je te lâche ? Tu vas te réfugier dans les bras du premier chien venu !


- C'est pas un chien ! TU es un chien, en tout cas, tu l'es devenu ! Et Adriel est tout sauf un chien ! Il me comprend, comparé à toi !


Il paraissait exaspéré. Je ne comptais pas lâcher l'affaire. Il frôla ma joue. Une petite douleur me secoua et je tapai sur sa main pour le faire reculer. 


- Merry, comment tu t'es fait ça ? 


- Je me suis fais quoi ?


Je fouillais dans mon sac et trouvais un miroir de poche. Je regardais mon reflet. Des petites traces sur ma joue. Je savais d'où elles provenaient sans l'avoir jamais vue.


- C'est toi, Troy. Ton feudeymon a failli nous tuer, tu penses vraiment qu'on a pu s'en sortir indemne ? 


Il me tira jusqu'à l'infirmerie. En chemin, je lui demandais où nous allions.


- On va chercher ton frère. Enfin, le mien aussi mais bon...


- J'imagine que je dois profiter de l'absence de l'un de vous ?


-Oh oui !


Je soupirai. Adieu ma liberté ! Nous arrivâmes enfin à l'infirmerie. Bryan était là et...


- Dory ?! Qu'est-ce que tu fous ici, à baver devant mon frère ? De un, si tu veux un rencard, y'a mieux, comme endroit ! De deux, fallais le dire si tu voulais te faire Bryan ! *On t'en aurais empêchée !* -me tournant vers Troy- Et de trois, c'est pas moi, qu'il faut surveiller ! C'est lui !


Je lançais un regard mauvais à Dorea.

Dorea était toujours en train de regarder son camarade en face d'elle lorsqu'elle entendit des personnes approcher, semblant se disputer. Marianne entra, dans un sale état. Elle semblait de mauvaise humeur, et la Serdaigle pensait que son frère derrière n'y était pas pour rien.
Dorea écouta celle qu'elle considérait comme une bonne copine -si ce n'est une amie- lui crier dessus, sans comprendre. Un léger pincement au cœur la pris, et elle se demanda si la Serpentard la détestait. Avec l'estime d'elle-même qu'elle ne possédait pas, il lui était facile de tirer des conclusions hâtives. Elle était vraiment trop banale pour des gens aussi géniaux que Marianne ou encore Victoria. Même Kalis valait beaucoup mieux qu'elle...


-Je... Si tu crois que j'ai choisi d'atterrir ici... Comme beaucoup des gens qui viennent ici, je suis malade. Et tu crois quoi avec ton frère, franchement !?  

Dorea ferma les yeux. Elle se sentait blessée, et elle disait des choses qu'elle était loin de penser. Quand elle les rouvrit, elle vit sa camarade avec un teint peu être un peu plus blafard qu'à la normale, et des traces sur la joue, et elle pris conscience que quelque chose clochait réellement. L'aiglonne sourit à Marianne, une offrande de paix. Elle ne voulait pas qu'elles se disputent pour une raison qu'elle ne comprenait même pas.


-Ça va ? Enfin... Il s'est passé quelque chose, non ? 

Elle s'efforçait d'ignorer les jumeaux. Troy, elle ne l'appréciait pas vraiment, et elle venait de mentir très ouvertement au sujet de Bryan. Une amertume l'envahit soudainement, et elle voulut s'éloigner de là. Elle avait l'impression de manquer d'air, d'étouffer sous leurs regards pesants. Elle était de trop, s'était évident.


-Vous avez quelque chose à regler en famille, non ?  Je vais vous laisser...

 Posant ses pieds nus sur le carrelage froid de l'infirmerie, elle fit quelques pas hésitants vers la sortie, prenant garde de ne pas montrer qu'elle manquait de tomber à chaques pas. Elle n'avait plus aucun équilibre, et pas beaucoup plus de forces. Les restes de son malaise, sans doute. Elle allait poser la main sur la poignée, quand un second malaise la prit. Elle se rattrapa au lit le plus proche, désespérément. Voyant qu'elle n'avait plus la force de rien, elle s'assit sur le sol. Elle ne demanderait pas de l'aide, et ne lèverait pas les yeux vers ceux de ses camarades. Elle ne voulait pas y lire de la moquerie. Dédaignant la main secouriste qui se tendait vers elle, elle utilisa la force de ses maigres bras pour se soulever jusques sur le lit. Elle avait envie de pleurer, et de se rouler en boule sous les couvertures rugueuses. Mais elle avait sa fierté, et c'est assise bien droite qu'elle releva son regard, qui, elle le savait, était brillant de ses larmes contenues, vers la fratrie en face d'elle. Elle se détestait d'être aussi faible. Elle se donnait envie de vomir, en réalité. Elle se dégoutait. Et cette constatation finis par faire couler une larme dissidente. Dorea pria pour que personne ne l'ai remarqué, et baissa la tête dans un mouvement bien défini, destiné à faire tomber le maximum de cheveux devant son visage. Le but, très évident, était de se dissimuler au regard des autres. Elle passait d'une émotion à l'autre, de manière complètement contradictoire. Exténuée, elle soupira.


-Il est inutile de faire semblant, non ?  Il y a un problème, je crois ? 

Elle espérait qu'elle n'y était pour rien, au plus profond d'elle même. Fermant les yeux, elle s'allongea sur le dos. Et elle les rouvrit bien vite, car elle était en position de vunérabilité et qu'il lui fallait au moins voir se qui ce passait. Elle était un peu trop méfiante, c'est vrai. C'était dans sa nature après tout. On s'habitue à avoir mal et à avoir peur, mais on apprend aussi à se protéger. Et elle ne pouvait faire que ça, se protéger. Elle n'avait pas la force de se défendre. Ou plutôt elle n'en avait plus la force. Elle se laissait couler, elle le savait, mais elle n'arrivait pas à le changer. 

Adam était assis à une table de sa salle commune, s'ennuyant légèrement, quand une petite Poufsouffle tomba juste devant lui. Elle était légerement blessée à la tête, mais le blaireau préférait ne pas prendre de risques et l'emmener à l'infirmerie. Il la connaissait vaguement des suites d'une aide aux devoirs, et se souvenait parfaitement de son prénom. La petite Léna était blonde, avec d'immense yeux bleux, qui étaient pour le moment cachés par ses paupières. Il ne savait pas pourquoi elle lui donnait cette envie de la protéger, lui qui avait longtemps fait bande à part, mais il ne se sentait pas de lutter contre ses instincts.

C'est la petite dans les bras qu'il arriva à l'Infirmerie où se trouvaient déjà quelques personnes. Il entra sans les regarder, sa priorité étant de déposer son précieux fardeaux sur un lit et d'alerter l'infirmière. Une fois que cette dernière fut au chevet du petit ange blond, il se tourna vers les autres. Quelle ne fut pas sa surprise de reconnaître Rea dans un lit d'infirmerie ! 

-Salut !  Rea, tu vas bien depuis la dernière fois ? Pas trop mouillée aujourd'hui ? 

Il passa devant les autres et s'assit sur le lit de la jeune fille. Jouant avec une des mêches de cheveux bouclés qu'il trouvait mignonnes, il enchaîna : 

-Tu nous présente ? 

Il tourna son regard vers les autres, qu'il ne connaissait évidement pas. Il ne parlait pas beaucoup et n'était pas très sociable, alors quand il se décidait à aller vers les autres il rencontrait quasiment à chaque fois des nouvelles personnes. Ils semblaient tous de la même famille, la jeune fille paraissait triste, et les deux jumeaux plus ou moins énervés.

-Ravi de faire votre connaissance.

Son sourire était légerment ironique, il n-appréciait pas plus que ça les postures des garçons.

Le jeune homme suivit attentivement les présentations. Rien qu'à voir la manière un peu gêné qu'elle avait de pronnoncer le nom du premier garçon, il comprit qu'il y avait anguille sous roche, mais préféra ne rien dire. Voyant que la Serpentard s'énervait, il préféra les laisser s'expliquer entre eux. Il n'appréciait pas la réaction du grand frère, et n'aurait pas apprécié que celui qui troublait son amie se comporte ainsi.


-Non, ce n'est pas ma sœur, mais une petite de ma maison, qui s'est fait mal. Je l'aide à faire ses devoirs.

C'était une tradition à Poufsouffle, chaque "grand" prenait sous son aile un première ou deuxième année, et l'aidait dans ses devoirs, ou encore à se défendre en cas de soucis. Il était sans doute dans la maison la plus solidaire de tous Poudlard, s'enorgueilla t'il. 
Il redirigea son attention vers la famille en face de lui. Il avait du mal à comprendre qu'ils puissent se gêner et se chamailler au lieu de profiter les uns des autres, mais il n'avait jamais connu sa famille. Son côté provocateur reprit et il souffla dans l'oreille de la Serdaigle : 

-A plus tard...

Avant de faire demi-tour, de récupérer la petite et de quitter l'infirmerie.