La salle de repos des élèves

La journée avait parue relativement longue a la demoiselle... Elle s'était investie a fond dans chacun des cours où avait pu se rendre aujourd'hui, mais son cerveau était partagé entre l'envie de travailler consciencieusement et l'envie de passer du temps avec Damon. 

Lorsque les cours se furent terminés, elle croisa d'ailleurs celui-ci dans les couloirs, elle afficha aussitôt un sourire radieux sur ses lèvres. Tout d'un coup, le temps lui paru relativement moins long. Elle appréciait les rares moments qu'elle pouvait passer auprès de lui, et d'ailleurs celui-ci l'invita à venir se détendre dans la salle de repos. 

Lui proposant à boire et un encas :

- Ça a été ta journée ? J'ai encore plein de devoirs à faire : potions, défense, métamorphose ! D'ailleurs tu l'as eu ce vieux prof de métamorphose ? Il fait un peu fou tu trouves pas ?



-Oh, les cours m'ont parut d'un ennuie mortel. Et toi ? tout s'est bien déroulé pour toi ? 


Se jetant dans l'un des poufs à sa portée, elle rit en pensant au professeur de métamorphose :

-Je ne l'ai pas en cours, mais pour l'avoir déjà vu dans les couloirs j'avoue, que si je le voyait en pleine nuit dans les couloirs sans lumières, je hurlerai... 

Elle se sentait tantôt lasse de cette journée, tantôt heureuse d'être ici en compagnie du beau brun. Son coeur ne savait guère comment battre, tantôt calmé par la fatigue, et tantôt emballé par le regard du bel italien. 

Azel se sentait bien, elle s'était presque réconciliée avec la jeune gryffondor quelques temps auparavant. Et là elle était en compagnie de l'italien qui hantait ses nuits depuis quelques temps. Elle appréciait chaque moment passé avec lui. Elle aurait voulu essayer d'être proche de lui, comme il l'avait put être avec Eleanor, mais elle avait du mal a cerner le jeune homme. Elle ne savait guère ce qu'il pouvait réellement penser au fond de lui... 

-Tu sais, si je me baladais dans les couloirs en pleine nuit, j'utiliserai un lumos... Ma journée ? Ben, une journée comme une autre, mais je suis content qu'elle soit finie, ça veut dire qu'on est en week end ! Le club de duel va ouvrir ses portes et quartier libre à Pré au lard, mais je préfère ne rien prévoir, et vivre le moment présent.
Et toi topolino tu prévois quoi de ton week end ?


Topolino? Elle n'avait pas fait attention la première fois lorsqu'il l'avait appelée comme cela sur le terrain de quidditch, mais là, il recommençait et elle souhaitait du coup en savoir plus. 


-Pour ce week-end je n'ai rien prévu, il est rare que je prévois quoi que ce soit pour mes week-ends car j'ai remarqué que mes plans changeaient constamment à la dernière minute. 

Regardant les flammes dans la cheminée, elle reprit d'une voix douce, gentille et mielleuse : 

- Dis, pourquoi tu m'appelles "Topolino"? Déjà sur le terrain de quidditch. S'il te plais explique moi... 

Profitant du fait que son interlocuteur avait les yeux fermés, elle se leva tout doucement, prit en douceur le pouf sur lequel elle se tenait, et le posa juste à coté de Damon. Elle fit cela dans un silence le plus total, espérant qu'il ne suive pas à l'ouie ses moindres faits et gestes. Elle se recala sur son pouf, s'enfonçant dedans également, même si là tout de suite, elle aurait préféré s'enfoncer dans les bras du jeune homme. 

Posant sa main non loin de celle de Damon, la frôlant au passage, elle se mit à rire nerveusement puis s'exclama:

- C'est trop d'honneur mon cher que vous me faites là... Mais je n'y peux rien moi si je ne parle pas italien... Pourquoi n'essayerai tu pas de m'apprendre quelque trucs? Certaines choses que nous pourrions partager ensemble par exemple. Excepté si Eleanor se trouve dans les parages puisqu'elle le parle aussi bien que toi. 

Pas d'amertume dans sa voix en parlant de la jeune fille, elle avait passé ce stade depuis un moment déjà. Elle ne savait guère ce qu'Eleanor pouvait dire d'elle en son absence à Damon mais après tout elle s'en fichait. Toute deux connaissaient bien le prix pour garder Damon dans leur quotidien. Et Azel n'avait nullement l'intention d'y mettre un terme par une erreur de sa part. 

Le beau brun n'avait guère bougé tout le temps où Azel déménageait son pouf... Elle ne m'attendais donc guère à ce qu'il réagisse à son frôlement de main, et pourtant ! Elle fut surprise, mais ne lui montra rien. Il laissait aller sa main ici et là sur celle de la demoiselle. S'il avait été dans sa tête à se moment précis il serait certainement parti en courant tellement les choses se bousculaient là haut. 

- Non, je ne t'apprendrais pas l'italien Azel, j'aime trop te torturer avec...


Elle le regarda dans les yeux aussi, elle se sentait bien là, posée près de lui, et ne bougea guère sa main au début, profitant des douces caresses que le jeune homme lui portait. Puis elle lui retourna la sienne, paume vers le haut afin de faire courir ses doigts sur celle de l'italien.

- Si tu ne m'apprends pas au moins un petit peu, je n'aurai de cesse de te poser des questions. Une idée lui vint à l'esprit soudainement, Je pourrais peut-être demander à Eleanor de m'apprendre... 

Elle n'étais guère sûre que celle-ci accepterai, mais pourquoi ne pas essayer... A ce moment précis elle ne souhaitais rien d'autre au plus profond de son âme que personne ne vienne dans la salle de repos. Elle voulait profiter de ce moment à fond avant de devoir rejoindre son lit dans son dortoir. 
Elle ferma les yeux dans un soupir, brièvement, juste le temps qu'il lui fallait pour graver cette instant dans sa mémoire à tout jamais. 

- Tu peux toujours lui demander, mais je ne suis pas sûr qu'elle accepte, tout comme tu peux me poser des questions et je n'y suis pas obligé d'y répondre. Et puis où serait le plaisir de te torturer ? C'est toi même qui m'a lancé cette idée.

Zut, la demoiselle s'attendait à une réponse différente mais tant pis elle se contenterai de cela. Juste l'entendre parler c'était quelque chose de bien... 
Du bruit se fit à l'entrée de la salle, elle devina que des élèves venaient d'arriver, mais elle ne voulait pas bouger si Damon lui même ne bougeait pas. 

Se positionnant sur le coté face à Damon, elle changea de main et continua ses caresses, tantôt sur un bras, tantôt sur l'autre, regardant au passage un peu plus attentivement son tatouage. Celui-ci gardait les yeux fermés et elle profitait de ce spectacle le dévorant des yeux. 

- Tu sais cela me fait plaisir d'avoir pu mettre les choses sur table avec Eleanor. Je pense avoir jugé la miniature un peu trop rapidement, après tout, normal qu'elle veuille te protéger et te garder juste pour elle : elle réagit comme à ton charme, mais elle a le mérite d'avoir pris le temps de te connaître. Je pense qu'elle a peur que je ne t'éloigne d'elle, je voudrais lui faire comprendre que ce n'est guère mon intention, et que je commence à la voir comme une petite soeur...

Elle lui avait dit tout cela doucement, de sorte que lui même puisse entendre, cela ne regardait personne d'autre... 

- S'il te plait gardons cela pour nous, pas sûre qu'elle apprécie m'entendre parler d'elle comme cela, même si je ne montre que gentillesse à son égard... Doucement j'arriverai à lui faire avoir confiance en moi, tout comme toi... 

Posant sa tête, elle ne cessait ces caresses, et ne faisait même pas attention à ce qui se profilait non loin d'eux dans la salle, elle ferma ses yeux, attendant une réponse de Damon...

Quelques jours étaient passés depuis ma dispute avec Jérémy et mon pacte avec Molly, quelques jours où je ne pensais qu'à ça et où j'avais du mal à me concentrer en cours. Le délai était presque fini et je me sentais prise au piège au fur et à mesure que la semaine se terminait. 

J'entrais dans la salle de repos, le visage déformé par l'inquiétude et la peur de parler à mon ami sans m'écrouler ou que ce soit trop tard. J'aimais bien cet endroit, il m'apaisait et je pouvais réfléchir calmement tout en me gavant de muffins et de jus de citrouille. Mais alors que je rejoignais le coin que je m'étais approprié depuis l'année dernière, j'aperçus une connaissance qui me rappelait un autre sujet d'inquiétude. Azel, était en compagnie d'un jeune homme assez craquant, bien que je n'étais pas d'humeur à me laisser aller à ce genre de sentiments hormis avec Jérémy. 

* Je ne lui ai pas parlé depuis la dernière fois, elle doit m'en vouloir ... Tant pis, je veux savoir comment elle va. *

Résistant à l'envie de la fuir elle aussi, je traversais la pièce pour la retrouver dans l'intention de calmer mon inquiétude pour elle. A voir la proximité de mes deux camarade, je savais que je risquais de les déranger, mais je ne comptais pas m'attarder non plus. Ce n'était pas un crime de prendre des nouvelles de quelqu'un après tout. Arrivée près de la cheminée, je me plantais devant la jeune fille blonde avec un sourire gêné et me lançais :

- Bonjour Azel, excuse moi de vous interrompre. Je voulais savoir si ça allait mieux. 

Malgré ma résolution de ne plus craquer si facilement pour un garçon, je ne pu m'empêcher de rougir légèrement quand mon regard croisa celui du garçon avec qui était Azel. Cette situation tendue me faisait penser à mes premiers jours ici, l'année dernière, quand j'avais rencontré Aylen et son regard troublant. Aujourd'hui j'y résistais, et en cet instant je fis de même, reportant mon attention sur ma camarade. 

- Si tu es sincère alors, elle l'acceptera, mais ne l'appelle pas la miniature, ça ne me plais pas !
Deux sœurs ? rien que ça ? Deux sœurs qui se battraient mes faveurs ? Non je ne pense pas que vous considérer comme des sœurs soit une bonne idée, ne m'en veux pas.

 - Je vais tout faire pour que cela se passe bien entre elle et moi, ce n'est pas cool pour toi si on continue a se tirer dans les pattes... Et non, je ne la considère pas comme Ma sœur, je la perçois comme une sœur... Ce sont deux choses différentes. C'est sûrement le fait que je sois plus âgée qu'elle certainement. 


Azel se sentait bien, elle avait gardé les yeux fermés, et elle savourait réellement se moment où sans complexe cette fois, elle arrivait à avoir une conversation sensée avec Damon. Elle râla intérieurement quand une voix qui ne lui était pas inconnue vint l'interpeler. 

- Bonjour Azel, excuse moi de vous interrompre. Je voulais savoir si ça allait mieux. 

Se redressant et ouvrant les yeux, elle remarqua le regard interrogateur de Damon. Elle ne lui avait pas parlé de sa mésaventure au saule cogneur, tout s'étant relativement bien terminé malgré une nuit à l'infirmerie. 

- Je... Oui merci Victoria... Et toi? Ça va mieux depuis l'incident ? 

Voulant répondre au mieux au regard interrogateur de Damon, Azel se tourna vers lui et poursuivit: 

- J'étais avec Dorea au saule cogneur, quand cette imprudente, s'est jetée tête la première vers celui-ci... Il en est résulté que l'on a fini toutes les trois a l'infirmerie... Mais rien de grave, la preuve je suis là aujourd'hui... 

Elle lui parlait d'une voix douce et tendre, tout en lui prenant la main, elle se demanda lequel des deux allait prendre la parole à sa suite. Pendant ce temps elle laissa à nouveau son cerveau vagabonder au gré de ses pensées qui n'étaient tournées que vers celui qui se tenait auprès d'elle.

Azel me répondit, apparemment surprise que je prenne de ses nouvelles, et ensuite se tourna vers son ami à qui elle expliqua pourquoi je lui avais posé pareille question. D'après le regard du brun pour la châtain, je devinais qu'ils étaient assez proche pour que ce dernier m'en veuille et me réprimande à la place de la jeune femme. Je me recroquevillais sur moi même, de plus en plus mal à l'aise, n'ayant peut être pas du aller lui parler maintenant. 

- Oui, oui ... Mes côtes ne me font plus mal. C'est vrai que Mme Pomfresh à fait des miracles avec ses potions. 

Le rappel du pourquoi de cet incident, comme disait si bien Azel, me fit monter le rouge aux joues. J'étais morte de honte en pensant que j'avais blessé deux personnes tout ça pour fuir un garçon. Encore plus en voyant Azel qui n'avait pas l'air de m'en vouloir et je me fis la réflexion qu'elle était trop gentille envers moi. 

* Mais enfin, j'ai été idiote ! Fais quelque chose ! Crie moi dessus ! Je sais pas ... *

Et tout ça pourquoi ? Parce que je voulais faire mon deuil toute seule dans mon coin, et rien que ça allait probablement me coûter cher, me coûter mon ami. Si en plus dans mon entêtement à le tenir à l'écart je provoquais des accidents ... Sans compter que Molly s'y était mise et me mettais la pression. 

Tout ça se mit à tourner dans ma tête et je commençais à me sentir oppressée. Comme si tout était contre moi - Mel, Jérémy, Molly - et comme il y avait quelques jours dans les toilettes, je me sentis de nouveau étouffer dans mon propre corps. Je sentis la panique monter dans ma poitrine et me couper le souffle, avec la détestable impression de régresser à l'année dernière. Car ces crises, bien que lointaines, m'étaient affreusement familières et je refusais de vivre encore ça. 

Une main sur la poitrine comme je l'avais fait de nombreuses fois auparavant, je pris congés des deux Gryffondor car je ne voulais pas en plus me donner en spectacle. 

- Ex ... Excusez moi, je ne me sens pas très bien ... Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. 

Desserrant ma cravate d'une main, je m'appuyais discrètement de l'autre sur une table près d'eux pour repartir sur mes pas. C'est à dire mon coin habituel avec mon pouf. 

- Oui, oui ... Mes côtes ne me font plus mal. C'est vrai que Mme Pomfresh a fait des miracles avec ses potions. 

Azel fut ravie de savoir que la demoiselle se sentait mieux, il était vrai que les potions de madame Pomfresh faisaient des miracles, elle même s'était sentie beaucoup mieux le lendemain matin. 

- Ex ... Excusez moi, je ne me sens pas très bien ... Je ne vais pas vous déranger plus longtemps.

Elle n'eut guère le temps de lui répondre, elle se promit d'aller lui parler plus tard jusqu'à ce que Damon prenne lui aussi la parole: 


- Il est hors de questions que tu continues de traîner avec cette fille ! Si elle veut se mettre en danger toute seule pour qu'un prince charmant aille la sauver c'est son affaire ! Je ne veux pas avoir à te récupérer en millions de morceaux parce que tu as voulu l'aider. En plus, elle sur-joue très mal la comédie.


Elle l'écouta attentivement, et ses paroles la choquèrent quelques peu. Il ne la connaissait pas, tout comme elle d'ailleurs, mais elle n'était pas aussi catégorique que lui ; elle ne jugeait pas les gens aux premiers abords comme cela. Elle s'était redressée sur ses paroles et avait retiré sa main brusquement. Mais elle ne voulait pas gâcher ce moment de plénitude qu'elle ressentait depuis leur arrivée dans la salle de repos. Elle voulait encore profiter quelques instants de ce moment de tranquillité. Elle lui dit donc gentillement, reposant sa main sur la sienne:


- Je ne pense pas qu'elle joue la comédie, elle a vraiment l'air mal en point... Après je ne suis pas morte, madame pomfresh a fait des miracles avec ses potions. Je me suis juste évanouie sous le premier coup du saule cogneur. Franchement c'est Dorea qui a le plus dégusté dans l'histoire. Je suis curieuse de savoir ce qui peut la perturber autant... Mais je ne veux pas me disputer avec toi, parlons d'autre chose si tu veux bien... 

Elle souhaitait lui faire comprendre qu'elle n'avait pas pour habitude de juger sans connaître et comme elle était du genre à avoir le cœur sur la main, quand elle n'avait pas envie de faire atterrir celle-ci dans la tête de quelqu'un, elle ne perdait pas l'idée d'aller voir tantôt la demoiselle... 

- Peut être que tu as raison et qu'elle ne va vraiment pas bien mais si j'ai bien compris une autre personne a subi les foudre de l'arbre ? Une personne qui a été plus gravement touchée ? Que cette fille s'attire des problèmes, c'est son affaire, mais si elle t'en crée à toi, que ce soit involontaire ou non, c'est à moi qu'elle aura à faire ! Comprends moi bien Azel, je ne plaisante pas ! Elle semble sfiga all'atro, et je ne permettrai pas que tu ais des ennuis à cause d'elle, ou de qui que ce soit d'autre d'ailleurs !

Elle n'avait pas compris ce qu'il avait dit en italien, mais elle en avait saisit le sens principal avec la suite de la phrase. Cela la touchait qu'il veuille prendre soin d'elle comme cela. Elle se rapprocha de lui, lui tourna le dos et se blottis contre lui, ramenant les bras du jeune homme autour d'elle, elle leva la tête et lui dit:

- Ne t'inquiète pas tant pour moi, je ne me mettrai pas en danger volontairement... Je trouve mignon que tu veuilles prendre soin de moi comme cela, ça me touche et je ne suis guère habituée à cela. 

Pour elle aussi le sujet était clos, si elle avait bien compris ce qu'il lui avait dit, tant qu'elle n'était pas en danger tout irai pour le mieux entre eux, et cela lui tenait réellement à cœur. Elle avait prit l'initiative de se blottir contre lui car elle en avait ressenti le besoin, et elle espérait que celui-ci ne la repousse pas... 

Dépité, je la vit se tourner, me montrant son dos et se blottir contre moi passant mon bras autour d'elle au passage. Je laissais sortir un soupir d'exaspération avant de relâcher mes muscles.
Elle n'avait pas compris, ou faisait exprès de ne pas comprendre : je ne voulais qu'elle courre aucun danger quel qu'il soit. De toute façon, si jamais je la surprenais de nouveau en compagnie de cette Poufsouffle, la châtain passerai un mauvais quart d'heure.
Pour le moment je la laissais croire en sa petite victoire. Elle semblait contente que je veuille prendre soin d'elle.


Je la laissais profiter de ce moment que je lui offrais, sachant très bien de mon côté que si elle ne faisait pas ce que je lui avait demandé, elle me serait redevable. Je n'offrais pas mes marques d'affections aussi facilement, je pensais qu'elle l'avait compris, et seul l'avenir nous dirai comment Azel agirait.

Je me laissais tomber dans mon pouf en me calmant doucement, par chance je m'étais renforcé ces derniers mois et je pus aisément faire passer cette stupide crise de panique beaucoup plus vite et facilement qu'avant. 

Une fois que je me sentis mieux, je bu une bouteille de jus de citrouille, que j'avais pris sur la table pleine de victuailles, plus par gourmandise que par réelle soif et bien sûr accompagnée d'un muffin comme d'habitude. Tout en grignotant mon en-cas j'oubliais un moment Azel pour réfléchir à comment parler à Jérémy, ainsi qu'à l'endroit où je pourrais le trouver. 

* Le plus facile c'est la salle commune évidemment. Sinon je lui donnerais rendez vous à Pré au Lard, si tant est qu'il vienne. *

Le temps d'y penser et je le vis justement entrer dans la salle de repos, seul. Ce qui était assez étonnant car je l'avais souvent vu avec sa bande de copains et Polly. Tiens d'ailleurs, à elle aussi je devais des explications. Je suivis le brun des yeux jusqu'au canapé où il s'installa en posant son sac à ses pieds, il ne semblait attendre personne et j'eus de la peine en remarquant ensuite ses yeux bleus teintés de tristesse. Ça aussi c'était un peu de ma faute. J'attendais encore cinq minutes dans mon coin en l'observant pour voir si quelqu'un d'autre allait le rejoindre, mais au fond je cherchais plus à gagner du temps. Molly allait tenir sa parole à coup sûr et le délai était presque à son terme, je n'avais donc pas le choix, ce serait moi maintenant... Ou Molly dans quelques jours. 

Alors que je jetais un autre coup d’œil à mon ami, je le vis cette fois s'occuper avec un magazine, qui devait être sur le quidditch le connaissant. Soupirant fortement, je me résignais à me lever et tant pis si je m'effondrais. Je le rejoignais et me plantais devant le canapé sans savoir quoi faire de plus ni comment l'aborder. 

- Jérémy ... ?

Le jeune homme releva les yeux sur moi, qui se noircirent quand il me vit, ça commençait mal. Oubliant l'idée de lui adresser un sourire je repris sur quelque chose de basique mais pas pour autant acceptable pour lui.

- On peut parler ? 
- Non !
- Quoi ? Mais ...
- Ce n'est pas parce que tu es enfin décidée à me parler que je le suis aussi après trois semaines de silence radio !
- Justement je vais t'expliquer ...
- Tu te rends compte que tu m'as fais la même chose que je t'ai fais l'autre fois à Pré au Lard ? Seulement moi je t'ai dis tout de suite ce qui n'allait pas ! 
- Oui. Excuse moi. 

Sans attendre une invitation de sa part qui ne viendrait surement pas, je m'asseyais près de mon ami sur le canapé. Je ne savais vraiment pas comment aborder les choses, sa colère légitime ne m'aidait vraiment pas. Je finis par lâcher ma frustration envers lui et Molly sur un ton mi blessé mi agacé :

- D'accord ! Si tu ne veux pas écouter mes explications tu n'aura qu'à attendre que Molly vienne tout te balancer ! J'en ai marre d'avoir cette pression ! Entre vous deux je vais finir par devenir folle ! Pourquoi vous ne voulez pas comprendre quand les gens ont besoin de temps ? je ne vais tout de même pas mettre six ans cette fois ! 

Les nerfs lâchaient et, plus pour ça que par tristesse, je versais quelques larmes que j'essuyais rageusement. Jérémy lui, était étonné de mon discours, cette fois c'était lui qui ne comprenait rien en fronçant les sourcils. 

- Mais qu'est ce que tu racontes ? Qu'est ce que Dawkins à avoir là dedans ? Et mettre six ans à faire quoi ? 
- Ah, ça m'a échappé, c'est ... Ça a fait six ans cet été, pour mes parents. 

Le Poufsouffle semblait réfléchir à cette information et au reste de ma tirade précédente. Son visage s'illumina quand il comprit une minute plus tard, et il se tourna vers moi avec un regard profondément désolé en m'attrapant les mains. Il ne le savait peut être pas mais son geste me faisait un bien fou, alors il reprit d'une voix plus douce. 

- Qui as-tu perdu cette fois ? Tu l'as appris dans le train c'est ça ? Je me demandais ce qui t'avais tant abattue ce soir là. 
- Mel ... Mon amie Mélinda, une Serdaigle ... Je n'arrivais pas à te le dire.

Comme je l'avais souhaité, je résistais à l'envie de pleurer même si ma gorge était un peu gênée et que ça s'entendait. Je baissais la tête, ayant peur de craquer si je croisais ses yeux, mais il releva mon visage vers le sien avec une de ses mains pour continuer :

- Je suis un imbécile, je suis désolé de t'avoir harcelée comme ça. 
- Quoi ? Mais non ! C'est moi qui suis désolée ! J'aurais du venir te voir, venir voir mon ami !
- Mais je peux comprendre que tu préférais rester seule !

Voyant que nous étions tout les deux dans l'impasse, le jeune homme éclata de rire et réussit à me faire sourire aussi. Il sourit ensuite en coin, comme j'aimais le voir faire, et mit fin à notre longue période de froid.

- D'accord, on va dire qu'on s'excuse tout les deux, et on oublie !
- Bonne idée. 
- Allez viens là, tu m'as manquée Ria.

Sans que je ne m'y attende, Jérémy m'attira à lui pour une étreinte. Ses bras me serraient fort comme s'il avait peur que je ne m'enfuie encore, mais je ne voulais en aucun cas m'échapper. J'avais oublié à quel point j'aimais ses embrassades et d'un coup je me rendis compte à quel point il m'avait manqué, plus que ce que je voudrais bien l'avouer bien sûr.

Le coeur battant en me souvenant soudain de notre baiser, je m'éloignais de lui à une distance raisonnable quand il me lâcha enfin. Il reprit son magasine - de Quidditch comme je m'en étais doutée - et nous nous lancions ensuite dans une discussion sur le sujet comme si de rien n'était, comme si ces dernières semaines de disputes n'avaient pas eu lieu. 

Azel qui s'était attendue à une réaction négative de la part du beau brun lorsqu'elle s'était subtilement glissée entre ses bras, fut surprise de voir que celui-ci n'en fit rien. Elle savait qu'elle aurait du mal d'avoir le dernier mot avec celui-ci, mais elle aussi elle avait des principes et il allait falloir que les deux jeunes gens apprennent à faire des concessions s'ils voulaient que cela fonctionne entre eux. 

Elle n'eut guère le temps de prononcer la moindre phrase quand elle entendit un toussotement hésitant derrière eux. Tournant la tête elle aperçu Eléanor. Et malgré l'air détaché que celle-ci tentait d'afficher, on pouvait voir à son regard qu'elle ne savait clairement pas comment réagir face à cette scène. 

Azel, au lieu de lui en vouloir pour les avoir interrompus, se mit à sa place, et se sentie gênée de lui infliger cela aussi rapidement, même si Damon et elle ne faisait rien de mal à proprement parler. 

- Salut ... Je passais juste pour me détendre avant de me mettre au travail ... J'ai un bon roman à lire. Une histoire de ... Non rien, je voulais pas vous déranger, je vais essayer de me trouver une place dans la salle commune. A plus tard alors !  

Azel, prit aussitôt la parole lorsque celle-ci eut terminé et tourna les talons pour ressortir de la salle de repos. Azel ne voulait pas que Eleanor se croit obligée de partir sous prétexte qu'ils étaient tous les deux ici. La salle de repos était faite pour tous les élèves après tout. 

- Eleanor... Tu n'es pas obligée de t'en aller. Lui souriant sincèrement elle se redressa, attirant un pouf auprès d'eux.

- Si tu en as envie tu peux rester, bien sûr rien de ne t'y oblige, mais j'aimerais que tu ne te sente pas gênée en notre présence. Nous aussi on est juste venus pour se détendre. 

Azel regarda Damon, avait-elle bien fait ? Celui-ci voulait peut-être rester seule avec elle, mais voilà Azel était comme cela, elle se mettait régulièrement à la place des autres et ne voulait faire subir à qui que ce soit une chose qu'elle même ne pourrait supporter. 

- Il y a assez de place pour nous trois ici... 

Elle voulait réellement tout faire pour que la Gryffondor ne s'éloigne pas de Damon à cause d'elle, l'image qu'elle avait eu d'eux en entrant dans cette salle, pouvait faire mal à celle-ci et elle en avait conscience. Elle ne supporterai pas que quelqu'un se mette volontairement entre Damon et elle, donc hors de question pour elle qu'elle en fasse de même avec Eleanor. Peut-être allait-il apprécier le geste qu'elle avait envers celle-ci, elle ne saurait le dire, celui-ci étant tellement mystérieux, elle avait du mal à savoir ce qu'il voulait ou pourrait vouloir... 

Confirmant ses craintes, les deux Lions lui intimèrent de rester. Eleanor n'en avait surtout pas envie. Pour l'instant nulle colère ne pointait le bout de son nez, mais cela ne serait peut-être pas le cas quand les deux autres se décideraient à se faire des "mamours" devant elle... 

Obligée par la poigne de Damon, la jeune fille finit par prendre place dans un pouf en compagnie d'Azel et lui. 

- Oui je dois rendre mon devoir demain... En fait je n'ai pas réussi à le terminer pour aujourd'hui, du coup le prof me laisse une nuit de plus. 

Pas la peine de s'appesantir sur le fait qu'elle sortirai toutes les excuses possibles et imaginables pour se sortir de ce mauvais pas... Hors de question de rester avec eux ! Ou alors cela pouvait être un moyen de les surveiller pour ne pas qu'ils se rapprochent ? 

Non, Eleanor n'était pas si tordue, et elle se sortit vite cette idée de la tête. 

- C'est gentil de proposer. Je ne suis pas gênée, mais je vais vraiment partir. Si je tarde trop je vais avoir encore moins envie de m'y mettre. Bonne soirée. Damon, on se voit ce week end ? 



Ne laissant nin à l'un ni à l'autre le temps de répondre, la brunette sauta sur ses pieds et bondit vers la sortie. 
Au moment de partir elle se rendit compte qu'elle avait oublié quelque chose de primordial. 
Elle fit marche arrière, planta un baiser sur la tête de Damon et s'enfuit de nouveau vers la salle commune. 

Tant pis pour la lecture, elle se mettrait au devoir maintenant... Cela aurait peut-être le bénéfice de lui faire oublier Damon dans les bras d'Azel ?