Les escaliers en colimaçon montent, montent, montent, à m'en donner le tournis. Nous sommes enfin arrivés tout en haut. L'escalier se stabilise, manquant de me faire tomber au passage dans son arrêt net. Reprenant mes esprits, je me dirige vers la porte en bois massif. J'adore la magie, quand elle ne me donne pas envie de vomir. Papa me laisse passer, j'ai un peu peur de pousser cette grosse porte. J'empoigne le lourd loquet en métal, et dans un cliquetis monstrueusement fort, je pousse la porte qui ce met à grincer d'une façon assez lamentable je dois dire. Le spectacle qui s'offre alors à mes yeux est triste, lugubre, mais tout de même impressionnant.
La pièce est grande, circulaire, étonnamment claire, mais vide de tout objet personnel. La personne qui avait occupé ce poste auparavant est partie avec toutes ses affaires, ce qui semble logique, mais de cette façon le bureau parait terne et triste. Il y a en revanche des dizaines, des centaines, peut-être même des milliers de livres poussiéreux qui s'étalent de part et d'autre de la pièce dans des étagère gigantesques allant jusqu'au plafond. Je me suis arrêtée sur le pas de la porte sans même m'en rendre compte. Papa est passé devant sans que je le remarque non plus, et a déjà déposé nos malles dans un coin de la pièce. Il s'éloigne un peu, et tend le bras vers une étagère haute où trône un chapeau hideux rapiécé et élimé. Il le prend et me le tend.
- Tu rigoles? C'est ce vieux truc qui va m'envoyer dans une maison? Mon sort est aux mains d'un vieux bout de tissus? Papa, c'est pas que je n'y crois pas mais cette méthode... On se croirait au moyen âge!
Sans un mot de plus, mais la bouche pincée, il me le tend de plus belle. Je déteste quand il fait ça. D'une main hésitante, mais confiante, car j'ai confiance en mon père, je le saisis et après une grande respiration, je le pose sur ma tête. J'attends quelques secondes et soudain, une voix rauque retentit à mon oreille, sous l'oeil attentif de mon père.
- Un vieux bout de tissus, hein jeune fille! Je suis bien plus que ça derrière les apparences, et tu ne trouveras pas un autre chapeau comme moi! Tu es nouvelle ici, tu as un grand coeur! Même si tu te donnes des airs précieux...
Je fronce les sourcils à ses paroles. * Moi? Précieuse? Pfff, je ne me donne pas cet air... Si? * Je me demande comment ce chapeau peut en savoir autant, juste en se posant sur notre tête. Il reprend sa tirade, d'un ton douceureux.
- Tu es une jeune fille comme les autres, ton coeur est plus grand qu'il n'y parait, tu as une grande force et tu as une morale et beaucoup de courage pour faire face aux évènements... Je te vois parfaitement dans la maison des courageux, tu feras une parfaite GRYFFONDOR!
Le dernier mot raisonne dans la pièce, il a dû le dire à voix haute. Je lève mes yeux vers mon père, sans trop savoir si c'était une bonne chose d'être à Gryffondor, je n'y connais vraiment rien, je ne me suis jamais vraiment préoccupé de ça, je ne pensais pas venir dans une telle école.
- Gryffondor? Dis, c'était la maison de Harry Potter c'est bien ça? C'est plutôt une bonne chose non? Papa, je ne sais pas quoi en penser, maman elle en penserait quoi dis-moi?
Perturbée, j'attends impatiemment la réponse de mon père, j'espère avoir été répartie correctement. * Si ce n'est pas le cas, j'espère pouvoir changer! *
2588 caractères