La Bataille des Canards

Avant de commencer:

Hanna et moi avions discuté tout le long du trajet et j'allais tout à fait bien, maintenant. Nous nous séparons en entrant dans la Grande Salle pour aller manger avec nos Maisons respectives. Je lui fait un petit signe alors qu'elle se dirige vers la table des pouffsouffle et me diriges vers celle de Serdaigle. Alors que je pose mon sac, j'entends des murmures et quelques exclamations. Quelques rirees, aussi. Surprise par le bruit, je me redresse et me retourne, pour voir, médusée... un canard. Sa tête est glissée dans l'ouverture de la porte. Sauf qu'il est énorme. Il doit faire un mètre au garot, au moins ! Il repousse un peu plus la porte, et ouvre en grand son bec.

"COIIIN !"

Je ne me soucie pas de son braillement, qui en fait sursauter plus d'un. Je suis trop concentrée sur son plumage. Stupidement, je ne peux m'empêcher de remarquer le côté inesthétique de cette couleur. Toutefois, ce n'est pas le plus important. L'important, c'est : Qu'est-ce qu'un canard rose fait ici ?

Je me déconcentrai rapidement du canard. J'avais faim. Or, je suis quelqu'un d'extrèmement vorace. Je dévorai donc avec appétit. J'étais en train de me resservir des patates lorsque le préfet de Serpentard se leva.

"Eh ! C'est quoi ce bordel ? Je veux le nom de celui ou celle qui a fait ça ! Et tout de suite. dit-il en fermant la porte."

Je me marrai. Ce brave Kalis Antoy était toujours aussi marrant. Et si je le foutai en rogne ? Je souris à cette idée, avant de boire une gorgée de jus de citrouille. Il continue à parler froidement, menaçant toute la salle d'une colle. C'est alors qu'un Gryffondor se leva et pris la parole :
"On pourrait pas commencer par le faire disparaître avant de coller tout le monde ? Vous avez vu la tête des premières années ?!"

Je rit. Il me plaisait bien, ce type là ! L'imitant, je posai mon verre et me levai. Pas mal de gens autour de la table me fusillèrent du regard. Ca arrivait souvent, ces temps-ci. Il fallait dire que je me faisait beaucoup remarquer.


"Eh, Antoy ! Il se tourna vers moi, comme tout une partie de la Grande Salle. Tu crois pas que tu abuse un peu ? Si ça se trouve, le coupable est même pas là, t'y a pensé, ou ton cerveau s'est mis en pause ? Pour un gars aussi intelligent, tu vois pas plus loin que le bout de ton nez."


J'interrompis ma tirade. Evidement que ce mec était intelligent. Quand à l'imbécile qui avait fait ça... il était dans la salle. J'en était pratiquement sure. Mais donner tord à Kalis Antoy était l'un dee mes passe-temps préférés.

"En plus, Machin a raison, dis-je en me tournant vers le Gryffy. On vat traumatiser les p'tits. Et faire disparaître un seul canard ne doit pas être très compliqué..."


Au moment où je disais ces mots, les portes de la Grande Salle bougèrent dérrière Antoy. Note à moi-même : Ne jamais qualifier un problème de "simple" à Poudlard. Les portes s'ouvrirent brutalement et une dizaine de canards du même rose flashy déboulèrent dans la pièce dans le dos du préfet.

Sawal avait faim. Il se dirigea donc vers la Grande Salle avec bonne humeur. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, pour entrer dans la salle, il dut passer à côté d'un énorme canard rose. Il sourit, persuadé que c'était une sorte d'attraction organisée par les professeurs. Mais quand il vit le préfet de Serpentard, la baguette sortie, menacer toute la Salle de colle si le coupable ne se dénonçait pas, il compris qu'il était légèrement à côté de la plaque. Il vit un Gryffondor se lerver pour prendre la défense de tous les gens innocents présents. Marlène le provoqua à son tour avec son absence délicatesse naturelle. Sawal alla se camper à ses côtés, espérant récolter plus d'informations sur la situation, quand soudain une dizaine d'autres canards déboulèrent. Ils envahirent la salle et commencèrent à manger tout ce qui leur passait sous le bec. Les élèves couraient dans tous les sens en criant. Sawal jeta un bref coup d'oeil autour de lui, il bondit sur une  table au mépris du danger, et amplifia sa voix d'un coup de baguette.

- Arrêtez de courir partout bande de trolls des montagnes ! Vous allez les effrayer, planquez vous sous les tables !

Il ne vit malheureusement pas l'oiseau qui arrivait dans son dos et qui se fit un plaisir d'attraper la petite chose bruyante qu'il était avec lui.

- Je vole ! hurla-t-il, car oui c'était la seule chose qui lui passait par la tête.

Je regarde avec un certain détachement calme et distant le joyeux bordel causé par les adorables canards roses géants. Pauvres bêtes, je me fis une note mentale d'égorger le responsable de cette farce plus tard. En attendant, je rassemble les première années de Poufsouffle dans un coin de la salle avant de me tourner vers un canard qui fonçait sur nous. 

"Stop ! Plus un geste !"

Il ne m'écouta pas, frustrée, je sentis mon côté Alpha ressortir et le ton de ma voix devint implacable, le genre de voix qui n'accepte pas le refus.

"J'ai. Dit. STOOOOP !!!!! Mechakucha kuso ahiru !!!!"

Le canard se figea comme tous les canards qui se trouvaient dans un périmètre de 10 mètres, c'est à dire 3. Tous les premières années de Poufsouffle me regardèrent bizarrement. "Bon, je reconnais que traiter les canards de merde foirée n'est pas la chose la plus élégante du monde mais bon... c'est pas une raison pour me regarder comme ça..." Les ignorants, je pointe tour à tour les canards.

"Locomotor Mortis! Locomotor Mortis! Locomotor Mortis! Locomotor Mortis!"

Sawal sentit des pieds quitter soudainement le sol. Il hurla. Pas de peur. Non, de bonheur. Sawal était d'un naturel insouciant voire carrément inconscient ... Le canard l'avait littéralement jeté en l'air mais malheureusement, la gravité le ramenait rapidement, trop rapidement vers le sol. Il n'avait toujours pas peur.
Une Serpentard réagit au quart de tour et l'empêcha de se fracasser le nez - et le crâne par extension - sur le sol. Elle l'aida à se relever.

- Ça va ? demanda-t-elle.

Sawal lui sourit.


- Carrément ! C'était génial ! 

Un autre canard plongeait vers eux, attiré par la nourriture posée sur la table située à leur droite. Sawal attrapa le bras de la jeune fille et l'emmena sous la table en question. Ses yeux vairons brillaient, il s'amusait comme un petit fou. Il fit un clin d'oeil à la Serpentard et dirigea sa baguette sur le gros volatile qui se goinfrait de purée.

- Stupéfix ! 

Le canard tomba inerte sur le sol. Apparemment les autres s'en sortaient plutôt bien aussi. Hanna venait d'immobiliser trois oiseaux en jurant dans une langue étrange.

Je fus brusquement prise d'une envie de rire. Sawal, mort de rire, était aux côtés de Maryliss, Hanna se débrouillait comme une chef, tandis qu'Antoy était resté planté à côté de la porte, muet pour une fois. Quand au gars de Gryffondor, je l'avais perdu de vue dans le désordre ambiant. Désordre qui cessa lorsque le préfet de Serpentard fit disparaître du même coup les canards restants et mon envie de rigoler. Il fit sortir la majorité des élèves, avant de me fusiller du regard.

"Toi, t'es collée. Me demande pas pourquoi, je pourrais pas te répondre explicitement. Tu me soules, c'est tout. Toujours là à me provoquer... Mais de toute façon, ça devrait pas te gêner, t'as l'air d'aimer ça, les colles.
-Pff... pas juste." marmonnais-je.

Ce type était vraiment odieux ! En même temps, je l'avais cherché. Il nous menaça tous d'aller nous expliquer avec le dirlo, et je poussai un bruyant soupir. Oh non, pas lui... Je réalisai alors qu'il continuait à parler et que je n'écoutais rien.

"... Je n'aime pas que l'on me prenne pour un con que je ne suis pas, et j'ai la nette impression que le coupable se trouve dans la salle. Il me regarda un instant, et je me demandai s'il pensait coupable, ou s'il pensait que je le prenais pour un con. Puis il leva les yeux au ciel, et repris : Si le coupable est intelligent et honnête, il se dénoncera. Dans le cas contraire... Il ricana, c'en était flippant. Un vrai psychopathe, ce type. Je ne peux rien pour lui ou pour les autres. J'attends. Personne ne sortira tant que je n'ai pas de prénom."

Tout le monde resta silencieux. Je le regardai, et finalement, décidai de balancer ce que j'avais sur le coeur.

"Antoy... Il se tourna vers moi. Tu dois surement penser que je suis une gamine immature, ce qui est, il faut l'avouer, un peu le cas. Par contre, je suis pas stupide à ce point-là. Tu es pas con, tu sais très bien que c'est pas mon genre. J'aime ma tranquilité, et je l'ai toujours conservée. J'affichai un sourire en coin et corrigeai : Du moins, jusqu'à cette année."


En le disant, je pris conscience que c'était vrai. Depuis peu de temps, mon monde partait à vau-l'eau.

Je soupire, exaspérée par le comportement de Kalis. Bon d'accord, celui qui à fait ça mérite d'être puni mais de là à punir toute la salle? il exagère. Je reconnais qu'il fait bien son travail de préfet, mais là....

"Sem-sempei, ce-ce n'est pa-pas que je-je-je ne te crois p-pas ca-capa-capable de ré-sésoudre ça.... Mais... mais... mais... moi je-je v-vais cher-chercher un pro-profe-professeur."

Sans me préoccuper d'avantage de lui, je me suis dirigée vers la porte et l'ouvris pour découvrir l'apocalypse. Je refermai la porte immédiatement. Je me suis retournée vers les autres, terrifiée. L'horreur se trouve derrière ces portes. Je m'écarte prudemment de la porte avec des pas hésitants et pas très stables.

"Je... Je cr-crois que.... que je n-ne me-me sens p-pas très b-bien..."

Je me sentis partir en arrière et soudain ce fut le noir.

- Sawal, répondit le jeune homme. 

Visiblement la Serpentard un peu coincée, Mary, qu'il avait récupérée avait l'air de bien s'amuser.

Soudain, le préfet de Serpentard, Antoy apparemment, leva sa baguette et hurla un sort qui dit disparaître tous les canards. Il sauta sur une table et, balayant la salle du regard, ordonna à ceux qui s'étaient cachés de sortir. Sawal aida Mary à faire sortir les premières années terrorisés et resta avec elle, sa baguette à la main.

Et là, Antoy du haut de sa table, colla Marlène avec un sourire et menaça toute la salle de donner leurs noms au directeur. Mais Sawal n'écoutait plus. Il revit sa matinée par flashs. Le cours de potion, la mixture ratée, la fiole conservée, cette même fiole dans le lac, les canards barbottant dans le-dit lac. Sawal plaqua une main sur sa bouche. Mary se tourna vers lui.

- C'est toi ? demanda-t-elle.

- Je crois ouais, répondit le jeune homme d'une voix blanche. 

Il allait s'avancer et se dénoncer
quand, du coin de l'oeil, il vit Hanna s'effondrer sur le sol. Ni une ni deux, Sawal se précipita vers elle. 

- Hanna ! s'écria-t-il. 

Mais un Gryffondor la rattrapa et s'occupa d'elle. Sawal jeta un regard mauvais à la porte. Il avait la certitude que le petit - enfin petit par rapport à Sawal c'est un bien grand mot - lion disait vrai. Il y avait un truc pas net derrière, mais quelques élèves suivaient les instructions du garçon et bloquaient la porte, il espérait sincèrement que cela suffirait. Se détournant il regarda Antoy qui les toisait du haut de sa table tel un petit roi, une moue agacée sur le visage.

- C'est moi, fit Sawal en le défiant du regard. Tout ce bor ... bazar est de ma faute.

Il expliqua brièvement l'histoire et s'excusa.

- Je sais que m'excuser et regretter ne résoudra pas tout, mais à mon avis là on a pas le temps !

En effet, pendant qu'il parlait, seules quelques personnes avaient daigné bloquer la porte. Hélas ce n'était pas suffisant et celle-ci tremblait sur ses gonds. Des plumes roses se glissaient par les interstices des battants. 

- Je ne me rappelais pas qu'il y avait autant de canards, gémit Sawal.

Mais en fait, il était ravi que la bataille se poursuive, il adorait ça et ça l'empêchait de penser aux éventuels conséquences de son acte, le renvoi par exemple.

Je regardai Hanna, medusée. Je ne la pensais pas capable de tenir tête à un préfet, surtout Antoy. Je couru vers elle , et vis le gars de Gryffondor à ses côtés.

"Hé, heu... machin ? Elle va bien? Au fait c'est quoi ton nom ?"

Dès que j'eus la réponse à mes questions, je m'éloignai, voyant qu'il gérait. C'est alors que Sawal pris la parole, avouant sa culpabilité. Aussitôt, je courrus vers lui, bousculant à demi Antoy pour atteindre mon ami. J'étais furieuse.

"Sawal Azel ! Pourquoi ne m'as tu pas dit que tu avais fait ça ! hurlais-je en le seccouant à chaque mot important, tout en veillant à ne pas lui faire mal. Tu es complêtement stupide ! Pourquoi as tu pris cette foutue potion ! A cause de tes bêtises, je suis en partie responsable de tout ce bordel !"

Je le lâchai et repris mon souffle. Puis réalisai que je m'étais stupidement dénoncée. Il avait omis de préciser que ce matin, j'étais son binôme en potion... et que c'était en grande partie ma faute si elle était ratée.
Je soupirai, et, traversant le groupe qui se battait près la porte, l'ouvrit en grand. Comme ça, on était fixés sur le nombre qu'il y aurait à affronter. Ma mâchoire se décrocha quand je vis ce qui se déroulait dans le hall. Je reculai, tandis que quelques canards se glissaient dans la Grande Salle sans se soucier de moi. Un court instant, mon esprit hésita entre "Trop cool !" et "maman..." pour décrire le champ de bataille que formait le hall, dévasté par les innofensives bestioles, pas si inoffensives que ça finalement : armures renversées, plumes roses volant volant dans tous les sens... il y avait là plusieurs dizaines d'animaux géants. Comme mon cerveau n'avait toujours pas décidé ce que je devais faire (foncer dans le tas ? Me cacher ?), je choisis la troisième option. Claquant la porte, je me retournai vers le groupe, et les suppliant presque du regard, lâchai :

"Heu... on fait quoi, maintenant ?"

Kalis le dévisagea méchamment. Il aperçut les plumes roses et se rua vers la porte. Sawal allait s'approcher pour l'aider quand il lui ordonna de ne pas bouger. Le plus petit lui jeta un regard noir mais ne bougea pas. Il ouvrit la porte et grimaça. Les canards étaient de plus en plus nombreux. Il hurla sur les élèves pour qu'ils s'occupent des canards et se jeta sur Sawal. Il l'attrapa par le col et le plaqua au mur. Sawal était petit, donc léger, mais Kalis ne contrôlait pas sa force et Sawal suffoquait. 

- Tu trouves ça drôle ? T'as intérêt à avoir une bonne excuse, je suis pas d'humeur, siffla le préfet.

Sawal sentait l'air lui manquer mais il planta ses yeux vairons dans ceux de Kalis et soutint son regard. Jamais il ne baisserait les yeux. 

- J'ai dit la vérité, articula-t-il avec difficulté, je ne savais vraiment pas que cette potion était dangereuse. Encore moins qu'elle rendait rose, ajouta-t-il avec un sourire moqueur.

Kalis n'eut pas le temps de réagir car Marlène le bouscula pour saisir elle aussi Sawal. Il ne put reprendre sa respiration car sa camarade le secoua comme un prunier en hurlant que c'était aussi de sa faute. Elle le lâcha brusquement réalisant ce qu'elle avait dit et ouvrit les portes en grand. Sawal ne vit pas ce qui se déroulait au delà des battants car il reprenait son souffle. Il vacillait, sa tête lui tournait. Il entendit vaguement Maryliss lui demander s'il savait d'où venait les canards, il acquiesca doucement avant de s'effondrer le visage blanc. Il n'arrivait plus à reprendre son souffle, sa cage thoracique semblait brûler de l'intérieur. 
Des flashs passèrent devant ses yeux, il voyait les regards accusateurs de ses camarades, le directeur déçu, des parents ravis qu'il ait été renvoyé. Il revit la chambre minuscule dans laquelle il avait passé une bonne partie de sa vie. Il se sentit enfermé, oppressé. Des larmes se mirent à couler sur ses joues et un gémissement de douleur inarticulé passa la barrière de ses lèvres.

[HRP : Vous allez tous vous sentir coupables de m'avoir maltraité ]

Mary nous demanda, à Sawal et à moi, si nous savions d'où venaient les canards. Je la regardai, et lâchai, confuse :

"Euh... non, je sais pas, je..."

Je m'interrompit en voyant Sawal pâlir à vue d'oeil.

"Saw ? Ca va ? Sawal !"

Je songeai soudain qu'il devait faire un crise d'agoraphobie ou un truc comme ça.

"Poussez-vous ! Laissez lui de l'espace ! dis-je aux autres, avant de me tourner vers Sawal, qui pleurait maintenant, cherchant l'air. Je m'approchai très doucement, et lui parlait longtemps, appliquai des gestes de sécurité moldus que mes parents m'avaient montrés. Puis je lançai un sort que ma mère, Médicomage, m'avais appris. Il commença à respirer un peu mieux. Normalement, il pouvait parler. Je levai trois doigts de ma main droite et demandai, hésitante :

"Tu... tu vois sombien de doigts ?"

Le sourire moqueur sur les lèvres de Sawal au moment ou il lui demanda des explications le fit rager davantage intérieurement. Et puis, bizarremment, Marlène s'emporta contre Sawal. Kalis la laissa faire, et pourtant, une partie de lui savait qu'elle était tout aussi responsable que lui. Et c'est quand elle le confirma, qu'il secoua la tête.Tandis qu'elle lui hurlait dessus, Maryliss s'interposa et prit sa défense. Il s'apprêtait à repousser Maryliss pour reprendre lui même le contrôle de la dispute qu'une autre quinzaine de canards débarquèrent dans la salle. Instinctivement, la serpentard prit avec elle les rennes de la troupe, donnant des ordres à droite, à gauche, sans que Kalis n'eut le temps de s'interposer. Elle exposa son plan à haute voix alors que le jeune homme s'était fait bousculer sur le côté par Marlène. Puis elle se tourna vers lui et il arqua un sourcil.



Bien sûr que je reste, tu m'as pris pour un lâche ? Marlène, si tu saurais stopper ce maléfice avant qu'il n'y ai plus de dégats ?! Lui demanda t-il sans cacher le regard de haine qui lui lançait. Si oui, vas y tandis qu'on s'occupe d'éliminer les bestioles qui viennent d'arriver. Mais avant qu'elle ne puisse l'interrompre, il s'approcha d'elle et lui murmura des mots sifflants dans l'oreille, avec un sourire narquois.



Au passage. ca fera deux heures de colles en plus, Lenoir. Chuchota t-il. Se reculant, il reposa ses yeux sur Sawal. Le plus jeune semblait aller mal; mais c'est pas ça qui annulerait sa punition à lui.  Kalis fronça les sourcils et s'approcha doucement de lui. Le serpentard pouvait presque ressentir ce qu'il ressentait aussi tellement il était blanc. Le serdaigle gémit et inexplicablement, le garçon grinça des dents, non pas par énervement contre Sawal, mais contre lui même. Une fois de plus il n'avait pas contrôlé sa colère et c'était toujours les autres qui prenaient. Il se rappela qu'il était pareil que le serdaigle à son âge, et même encore aujourd'hui, et c'est alors que ses pensées lui revinrent en tête: Il n'a de leçons à donner à personne. Quand il se mit à pleurer, il se retourna juste à temps pour lançer un "evanesco" sur l'uns des canards qui fonçait droit sur lui. Le souffle court, il se tourna vers le gryffondor, plus loin, qui se trouvait toujours avec Hanna.



Trouve un moyen de l'emmener à l'infirmerie et reviens ensuite nous aider à éliminer les canards ! Lui lança t-il d'une voix forte. Pendant ce temps, Marlène qui n'était toujours pas partie pour faire ce qu'il lui avait demandé, avait lançé un sortilège de guérison à Sawal. Kalis la bouscula à son tour et la fusilla du regard. Il était exténué.



Va éteindre le sortilège je te dis, siffla t-il. Je m'occupe de Sawal.Il se mit face à lui en plantant ses yeux clairs dans les siens. Eh petit, ca va ? Tu veux aller à l'infirmerie ou tu tiens le coup ? - C'est là qu'il retrouvait sa rare gentillesse ! Quand il s'agissait d'aider les autres. Mais il n'eut pas le temps d'attendre une réponse qu'un canard rose qu'il n'avait ni vu, ni entendu lui fonça dessus par derrière. Le préfet fut propulsé violemment quelques mètres plus loin et s'écrasa contre un mur. Il lutta pour rester éveillé, la douleur étant trop forte. Il ne devait pas sombrer. Devant lui, des canards géants couraient de partout dans la salle, et il espérait que Marlène allait trouver le moyen, et si elle n'y arrivait pas, avec Maryliss, de stopper tout ce bazar.

Sawal flottait dans un brouillard de souvenirs. Il se sentait horriblement confiné, enfermé. Tout son être lui hurlait d'ouvrir les yeux, de quitter ce monde si douloureux, mais son corps refusait de lui obéir. Il faisait souvent ce genre crises auparavant mais à son arrivée à Poudlard, il espérait que cela se calme.

Il entendit vaguement Marlène écarter tout le monde et s'approcher de lui, le mettre dans une position étrange et lui poser des questions d'une voix inquiète. Son sort soulagés légèrement sa poitrine et l'air semblait mieux y circuler. Il ouvrit doucement les yeux, ses pupilles étaient immenses, elles engloutissaient presque ses iris. Il voyait flou et ne parvint pas à distinguer les doigts de la jeune fille.

- Dix doigts, murmura-t-il pour éviter qu'elle s'inquiète plus, comme tout le monde. J'ai versé la potion dans le lac, souffla-t-il, sus aux canards ma vieille.

Articuler ces simples phrases semblaient l'avoir vidé de son énergie. Il entendit la voix énervée de Kalis ordonner à Marlène d'aller gérer les canards. Quand le préfet annonça qu'il allait s'occuper de lui, Sawal réprima un mouvement de recul, il avait peur.

- Eh petit, ca va ? Tu veux aller à l'infirmerie ou tu tiens le coup ? 

Sawal voulut répondre mais Kalis disparut, percuté par un canard. Il l'entendit percuter un mur et il ne sembla pas se relever. Sawal saisit sa baguette du bout des doigts, il en avait plus qu'assez de se faire maltraiter. Assez. Le monde de brouillard et de souvenirs vola en éclats. Il prit une grande inspiration, comme un plongeur qui remonte à la surface. Sa vision redevint à peu près nette. Il visa le volatile qui tournait autour de Kalis, affalé contre un mur. 

- Evanesco ! hurla-t-il. 

Il se redressa, encore chancelant et elimina quelques oiseaux qui traînaient et se précipita vers Kalis, aussi vite que lui permettait son équilibre à peine revenu. Il s'agenouilla près du préfet. 

- Eh oh ! Ça suffit l'hécatombe, non mais ! s'exclama le plus petit. Ça va ?

Tout son corps était encore douloureux, ses gestes saccadés et sa voix incertaine. Mais il s'en fichait. Il attrapa Kalis par le bras et tenta de le remettre debout, le préfet mesurait bien trente centimètres de plus que lui et donc pesait assez lourd. Sawal se crispa, les muscles douloureux.

- Tu pourras me secouer autant que tu veux et me hurler dessus si ça t'amuse, siffla-t-il entre ses dents serrées par la douleur, mais pour ça il va falloir qu'on défende la Salle. 

Je serrai les poings. Deux heures en plus ?! C'était injuste ! Je réalisai alors que je serais obligée de passer trois heures en sa compagnie, et poussai un gémissement plaintif. Je jetai un regard à Sawal. Il allait mieux. Antoy le rassura, et je fus soudain effarée. Il avait l'air... gentil. Vraiment gentil. Je songeai que j'aurais bien aimé connaître un peu mieux cette part de lui. Mais jamais il ne deviendrait mon ami, j'en étais sûre. Je jetai un dernier regard à Sawal et Antoy, et sortis en courant, traînant Maryliss derrière moi. Arrivant dans le hall, je jetai des sorts à la volée, tout en indiquant à Mary la direction de l'extérieur.

"Le lac ! Merde... stupefix !"

J'esquivai un canard, et foncai vers le lac. Sur la berge, je cherchai l'endroit du regard. Où exactement... Là ! Je poussai une exclamation, et pointai un endroit précis à Maryliss. Un endroit normal... sauf que l'eau brillait de reflets dorés. La couleur de notre potion, à Sawal et à moi.

J'ouvrit les yeux doucement, avant de les refermer. La lumière était trop vive et me faisait mal aux yeux. J'entends vaguement une voix masculine s’adresser à moi:

" ... je t'amènes à l'infirmerie ? Tu as fait une sacrée chute, championne."

Le choc de la chute avait dû dérégler un peu mes sens car je n'arrivais pas à distinguer qui me parlait mais je crois que le garçon était blond. Il y eu un énorme bruit, mais ma vision qui était toujours trouble, ne me permis pas de voir ce qui se passait. Je vit une silhouette se diriger vers nous, elle nous poussa - le garçon et moi - sous quelque chose. Sûrement

"Ced' ! Tu restes là et tu veilles sur elle ! 
- Ok ! Fais attention à toi Brown !"

Je voulus parler mais aucun son ne franchit la barrière de mes lèvres. Alors que ma vue revenait petit à petit, je pu clairement distinguer celui qui m'avait aidée. alors que j'allais parler pour le remercier, il y eu un nouveau vacarme et j'entendis la voie de Kalis-sempei:

" Trouve un moyen de l'emmener à l'infirmerie et reviens ensuite nous aider à éliminer les canards 
- Hey ! Je suis pas Médicomage moi ! s'exclama le garçon.
- Ça va... Je... me sens... mieux. Me-merci... de m'avoir... aidée. réussis-je à dire
- Sors dès que tu vas mieux championne ; on a une salle à protéger.
- D'accord... Encore... merci... de m'avoir aidée."

Il sortit de sous la table et rejoint la mêlée. Je voulus aussi me redresser, mais dès que je fus assise, le monde se mit à tourner autour de moi. Je me rallonge et attend que mon vertige passe avant de me redresser plus lentement en position assise. Après avoir évalué la salle, je pris ma baguette et me mit a lancer des sorts sur les canards qui passaient à ma portée.