Cours numéro 2 (sujet secret) 10/03/2033

Informations importantes:

C'est assez insouciante qu'Hélèna se présenta à son nouveau cours, le jeudi 10 mars, en milieu d'après-midi. Elle avait eu le temps de bien se préparer pendant la matinée, et sa salle de classe improvisée en plein air était propre, nettoyée d'un coup de baguette. Il faisait plutôt beau, mais l'air était vif. Au moins, on ne craignait as de pluie. Pour autant Hlèna se jura de demander un local plus adapté, au moins pour l'hiver prochain. Elle avait fait avec cette année, mais en hiver, alors que même dans le chateau tous étaient frigorifiés, c'était assez intenable dehors. Son cours était pourtant peu adapté aux salles de classes et à la théorie, mais bon...
Comme elle n'avait pas de tableau où noter le sujet du cours, Héléna, perchée sur un rocher qui surplombait un peu les autres, attendit que tous arrivent pour leur faire le débriefing à l'oral. La plupart des élèves devaient tout de même se douter du sujet du cours, au vu des précédents passés.

Autres informations:

Lilion fut le premier arrivé sur les lieux du cours, il eut donc tout le loisir de choisir sa place, en n’oubliant pas de saluer sa directrice de maison avant tout. Car le choix de sa place était stratégique dans ce cours. Il n’aimait pas s’assoir sur un arbre, ou pas du tout, il n’aimait pas les échardes. Trop d’accident d’échardes où il vivait auparavant, la sale habitude de marcher pied nu sur le plancher de bois. Et s’il s’installait trop loin, selon la météo, on n’entendait plus forcément la professeure correctement après. Il se dirigea donc directement vers la place 4. Il ne pleuvait pas, tant mieux !

Lilion aimait bien malgré tout ce cours. On y prenait soin des créatures magiques, après tout, et souvent les Poufsouffle aimaient cela. Il ne comptait pas en faire sa carrière, bien sûr mais c'était plus sympas que de gratter pendant des heures sur des parchemins.

J'avais froid. L'air ne l'était pas tant, mais le vent vif me fouettait en des bourrasques glacées qui soufflaient régulièrement. J'avais donc froid, et les cheveux dans la figure. J'avais mis une chaude cape avec une ample capuche par-dessus mon uniforme. Uniforme que j'avais agrémenté d'un collant à rayures colorées bleues, roses et noires pour égayer un peu ma tenue.J'avais envie de couleur. Le ciel était d'un bleu profond avec peu de nuages et le soleil brillait malgré la température. Je rejetai mon écharpe de Serdaigle en arrière et m'installai sur le côté droit d'un gros rocher que je montai rapidement en pestant quelque peu contre ma jupe (place 5). La place était sèche, il n'avait pas plu. Je réussis à monter mon sac à mes côtés, et observai autour de moi. J'étais sortie du château avec de l'avance en avance, ayant envie d'air frais. Et pour être frais, il l'était ! J'avais pris mon temps pour traverser le parc avant de venir m'installer, et l'espace était presque désert, mis à part la professeure et Lilion Ew... El... nom d'un hyppogriffe, ce gars était adorable, mais j'avais vraiment un problème avec son nom de famille. Elenwë ! Un truc comme ça. Je haussai une épaule et les saluai joyeusement.

"Bonjour Madame, salut Lilion ! Vous allez bien ?"

Je m'étirai, profitant de la liberté dans l'espace. Il y avait largement la place pour deux personnes, le rocher était énorme. J'espérais que je ne passerais pas le cours seule et vu le nombre réduit de "sièges" et "bancs" artisanaux, c'était peu probable. J'avais vraiment hâte au cours, ma curiosité était insatiable, mais mon caractère actif préférait nettement la pratique à la théorie. C'était rare chez une Serdaigle, mais j'étais en fait plus concentrée sur le cours perchée sur une grosse pierre, avec une espèce d'écritoire artisanal pour prendre mes notes. Même si c'était galère, et même si j'avais froid. Marlène Lenoir, ou l'esprit de contradiction. Je vis aprocher d'autres élèves, encore trop loin pour que je puisse discerner ceux que je fréquentais de ceux que je ne connaissais que de vue.

Luv resserra son manteau en frissonnant. Il ne ressentait habituellement pas le froid, mais depuis quelques jours, il semblait couver une maladie et était devenu aussi frileux qu'une grand-mère. Il arriva au lieu du cours, appréciant néanmoins le fait qu'il se déroule dehors et pas dans une salle close et étouffante. Il aimait bien ce cours, la professeure était adorable et il aimait plus que tout étudier les espèces magiques peuplant leur monde, lui-même en étant à moitié une. Il s'assit au hasard, (place 7) sur un tronc tombé. En tailleurs, il entreprit de sortir quelques affaires en observant les autres arriver. Un Poufsouffle du nom de Lilion et Marlène, qu'il avait déjà croisée. Il se tourna ensuite vers Miss Cannon qui attendait que les élèves arrivent, perchée sur son rocher.

Dorea était beaucoup trop énergique, souvent. Aujourd'hui faisait décidément partie de ce souvent. Le vent ne la gênait pas, et le soleil la ravissait. Elle pouvait sembler beaucoup trop joyeuse, à aller en sautillant vers son cours de Soins aux Créatures Magiques, mais ce n'était pas le cas. Elle était un peu déprimée, pas sortie du creux de l'hiver, et essayait de penser à autre chose en positivant, comme certains avaient pu le lui conseiller. Ça avait pour seul résultat qu'elle paraissait encore plus lunatique qu'auparavant, oscillant entre l'excitation et la joie, et la déprime et la tristesse. Elle était dans un bon moment depuis une dizaine de minutes, et sautillant donc gaiement, comme je l'ai déjà dit, vers son cours prochain. Vêtue comme il se devait en hiver d'un uniforme bien chaud, accompagné d'une cape, d'une écharpe bleue et argentée, de collants et guêtres très épaisses, et chaussée de ses fidèles Doc Martens, Dorea transportait plus ou moins péniblement avec elle son sac, bien lourd, qui commençait à s'abîmer aux bretelles.
Arrivée près des autres élèves, Dorea salua la professeure, puis partit s'asseoir aux côtés de son amie Marlene, en place 6. Elle s'y reprit à deux fois avant de grimper, sans trop d'étonnement. Elle n'avait jamais eu de don pour l'escalade. Une fois assise, Dorea sourit à Marlène :

-¿Cómo estás ?

Elana se faufila discrètement jusqu'au lieu du cours. 
"Et voilà une fois de plus je suis en retard... Mère dirait : La ponctualité est la politesse des rois...Et bien qu'elle court d'une salle de classe à l'autre et on verra après... -Voyons! Une demoiselle bien éduquée ne court pas!!!"


Il ne faisait pas chaud, elle s'emmitoufla un peu plus dans sa cape.


Elle passa devant le professeur, lui sourit timidement et d'une voix polie s'adressa à elle :

- Bonjour Madame, je vous prie d'accepter mes excuses pour ce retard.

Elle jeta un regard dans la clairière à la recherche d'une place.
Elle remarqua que deux élèves de sa "maison" étaient déjà présents. Elle s'avança vers le tronc d'arbre couché et leur demanda :

- Je peux m'assoir?


Elle attendit leur réponse avec un sourire engageant.

Deux serpentard, dont Luvion, le garçon albinos aux cornes étranges. Je l'aimais bien, malgré notre rencontre plus que brève. Il était beau et extrêmement timide, c'était au fond tout ce que je connaissais de lui. Je vis la chevelure caractéristique de Dorea sur le chemin et lui fit signe. Elle grimpa avec un peu de difficulté à mes côtés.


"¿Cómo estás ?
-Bien, et toi ?" répliquais-je en français d'un ton amusé.


Dorea était ma meilleure amie, et la voir de bonne humeur augmentait toujours mon sourire.

Nous étions très proches, et également très semblables, ayant en commun notre énergie débordante ainsi que le fait d'être issues de deux cultures, celle de l'Angleterre et une autre, totalement différente. D'ailleurs, nos saluts respectifs de ce matin illustraient assez bien ce fait.
Elana Deslandes, la nouvelle de Serpentard, arriva alors sur les lieux, et je souris presque malgré moi. Penser que j'étais en quelque sorte "anglaise" pour des émigrés arrivant ici, et qui eux, ne connaissaient pas ou peu cette culture, m'amusait beaucoup. Je me tournai vers Dorea et lui chuchotai à l'oreille, impatiente que le cours commence :

"A ton avis, on va voir quoi cette fois-ci ?"

Luv avait les yeux dans le vague, pensant à tout et n'importe quoi. Myosotis, une élève de sa classe qu'il avait déjà croisé au feu de camp s'assit à côté de lui, ou plutôt se laissa tomber à côté de lui. Luv soupira discrètement.

- Ça va Blanco ?


Luv hocha la tête.


- Si tu veux vraiment me donner un surnom, appelle moi Luv mais pas "Blanco".


Il n'aimait pas qu'on lui rappelle à quel point il était différent et étrange. L'heure tournait, indifférentes aux élèves présents ou non. Une Serpentard arriva à son tour en retard, Luv ne la connaissait pas, elle semblait être nouvelle. Il passa une main rapide sur sa casquette pour vérifier qu'elle était bien mise et reporta ses yeux rouges sur la nouvelle arrivante qui s'approchait d'eux. Elle demanda si elle pouvait s'asseoir avec un sourire. Elle avait l'air plutôt gentille mais Luv avait appris à se méfier. Il haussa les épaules, montrant que sa présence l'indifférait.

Elana répondit par un grand sourire aux deux élèves, rassurée de ne pas à avoir à attendre comme une potiche au milieu du chemin, ni d'essuyer un NON humiliant.
-Merci!
Elle s’assit avec élégance sur le tronc d'arbre renversé. Elle commença à sortir ses affaires. 
La jeune fille fut pris de légers frissons. Le temps n'était pas franchement clément.
Elle referma sa cape sur son corps et enfonça son nez dans son écharpe.
"Quelle idée de faire cours dehors par ce temps..."

Myosotis se mit à tousser :

- Ça va aller? Tu ne devrais pas rester par terre, tu vas attraper froid...Attend j'ai peut être une solution.
Elana retira son écharpe et la pointa de sa baguette :
- Gemino!
L'écharpe se duplica. Elana tendit la deuxième à Myosotis:
-Tiens voilà! Comme ça tu auras plus chaud.
L'écharpe était douce et douillette et possédait semble t'il un sort de réchauffement.
Elana lui fit un grand sourire, qui s'effaça très vite lorsqu'elle vit que son sort continuait de dupliquer le vêtement :
-Oh non...pas encore...
Déjà quatre écharpes jonchaient le sol.
-Je suis désolée...ça m'arrive parfois...Finite!
Mais l'avalanche d'écharpes n'avait pas l'air de vouloir cesser...

Luv ne prêtait déjà plus attention à ses voisines. Myosotis semblait encore avoir du mal à retenir son surnom ... qui n'était quand même pas bien compliqué ! Elle semblait d'ailleurs en mauvaise forme, heureusement la nouvelle arrivante, Elana, se chargea de lui faire apparaitre une écharpe ... une multitude d'écharpes ! Luv sourit en recevant cette pluie de tissu, il en récupéra une au passage, se rappelant qu'il avait laissé la sienne à Ariane. Elana semblait désemparée et s'excusait platement, disant que ça lui arrivait souvent. Myosotis régla rapidement le problème en la remerciant. Curieux après ce phénomène, Luv se pencha sur sa camarade pour lui demander :


- Comment ça se fait que tu perde le contrôle de ta magie comme ça ? Si c'est pas indiscret évidemment ...

Et voilà! A faire la maligne, elle avait tout gagnée et elle s'était ridiculisée. 
Ce n'était pas une écharpe de plus qui était apparut mais des dizaines...Et elle n'avait pas réussit à interrompre le flot de laine.
Depuis quelques temps, sa magie lui jouait des tours.
Elle semblait crépiter en elle, comme si il y avait un trop plein qui voulait s'évacuer.
Elle fut soulagée lorsque sa voisine mit fin à la catastrophe.
Elle souffla du bout des lèvres :

-Désolée et merci...

Le jeune homme qui partageait leur tronc d'arbre finit par sortir de son mutisme :

- Comment ça se fait que tu perde le contrôle de ta magie comme ça ? Si c'est pas indiscret évidemment ...

-Aucune idée, ça arrive parfois...Je ne sais pas pourquoi...


Elana se réinstalla correctement et tenta de suivre le cours. Mais elle était inquiète. Si ce phénomène continuait, sa mère finirait par s'en apercevoir...Et là cela serait une autre paire de manche...Mme Deslandes n'était pas du genre tendre avec tout ce qui ne faisait pas d'elle une demoiselle irréprochable...