Premier cours d'Etude des moldus

Elle était à l'heure !  Pour une fois, elle était à l'heure !  Dorea rentra dans la salle d'Etudes des Moldus, salua la professeur qui s'appelait d'après le tableau Lexy Fear, et sortit ses affaires. Le programme était aux métiers moldus. L'Aiglonne en connaissait quelques uns, principalement des métiers très primaires et basiques, tels que les métiers de l'agriculture, du travail du bois et des petits commerçants. Tout ce qu'on trouvait dans le petit village où elle habitait. Voyant que personne ne semblait arriver, la jeune fille se leva en direction du professeur. La jeune femme qui allait leur faire cour était plutôt séduisante, en toute honneteté. De longs cheveux teintés en ce qu'il semblait à Dory être un tail and dail, un chapeau certes excentrique mais joli, tel était la jeune femme.

-Bonjour professeur! Je suis Dorea MacHaddish, de Serdaigle. Je connais un peu les moldus, mon père en étant un. 

La professeur tourna son regard vers la jeune fille. Elles faisaient pratiquement la même taille, et leurs yeux étaient au même niveau. Le regard bleu gris de Miss Fear croisa celui chocolat de Dorea. La plus âgée avait un pouvoir attractif très impressionnant. L'Aiglonne secoua la tête et se repris : 

-De quels types de métiers allons nous parler? Les métiers qui existent depuis très longtemps et on fait la base de la société, comme les paysans ou les ouvriers, ou bien allons nous parler des métiers d'ingénieurs, de médecine et d'autres sujet bien plus récent ? 

Ce cours là lui tenait plus à cœur que d'autres, du fait sans doute de ses origines moldues.

Aaah ce cours ! Je n'avais pas arrêté de m'y inscrire et me désinscrire. D'abord je l'avais suivis comme tout les cours l'année dernière, ensuite il avait fallu choisir et je n'avais pas voulus continuer car je trouvais ça trop compliqué. Mais au moment d'arrêter la directrice m'avait forcé à continuer. Et maintenant que j'avais de nouveau le choix j'avais repris cette matière sans savoir ce qui m'avait passé par la tête. 

* Enfin si je sais, si Jérémy n'avais pas insisté pour que je change d'avis sur l'été que j'ai passé ... Il n'empêche que ses amis sont des crétins ! *

Je ne courais pas, n'étant pas si en retard, mais j'avançais vite quand je vis de loin mes camarades entrer en classe. Par chance je me glissais dans la salle au dernier moment, alors que la porte se refermait, et jetais un oeil dans la pièce pour voir qui s'était inscrit cette année. Je fus contente d'y voir Marianne, une Serpentard avec qui j'avais passé une bonne après midi sur le terrain de quidditch, et lui adressa un sourire amical en passant près d'elle. Mais je n'étais pas sur qu'elle m'ai vu car elle semblait absorbée par son voisin de table, un beau jeune homme de Serdaigle d'après sa robe. 


Je remarquais une autre tête familière mais en lien cette fois avec de moins bons souvenirs, Doréa si ma mémoire ne me faisait pas défaut. Mais je repérais aussi que les meilleurs places étaient déjà prises et que les restantes étaient surtout situées au fond, comme d'habitude me direz vous. Dans un soupir de gêne, je m'approchais de la jeune fille pour me planter devant la table voisine à la sienne avec un sourire inquiète. 

- Salut, je peux m'assoir avec toi ? 

* elle va dire non, elle va dire non ! *

Entre passé l'heure au fond avec les plus idiots ou ici le choix était vite fait, quitte a me faire encore plus détester par ma camarade. Mais je préférais finalement ne pas attendre le consentement de Doréa en entendant quelqu'un tomber de sa chaise dans un vacarme assourdissant. J'avais le chique pour me faire repérer par les professeurs et je me dépêchais donc de m'assoir avant de me faire punir pour ma lenteur à m'installer. Tout aussi rapidement je sortais plume et parchemin alors qu'un élève était déjà interroger, le cours venait de commencer. J'étais si inquiète de tomber encore sur un prof loufoque et imprévisible ou quelqu'un comme miss Wolkoff que je gardais les yeux rivés sur mon bureau, ne connaissant toujours pas le visage de notre nouveau professeur. J'avais été contente quand j'avais entendu les bruits de couloir sur un remplaçant à miss Aloméda pour une des matières qu'elle enseignait.

* Moins je la vois, mieux ça vaut ... *

Le cours venait à peine de commencer, et la prof s'acharnait déjà sur un Serdaigle. Dorea ne le connaissait pas trop, mais il est vrai que son attitude ne donnait pas envie de le chouchouter. La jeune fille regarda sa carte et reconnu la coiffeuse, un métier dont toutes les petites filles rêvaient jusqu'à sept-huit ans. 
Victoria, la jeune fille du saule cogneur, entra dans la salle, s'excusa de son léger retard et chercha une place de libre. Elle s'approcha de sa camarde Serdaigle et demanda : 

- Salut, je peux m'assoir avec toi ?

L'Aiglonne prit son sac pour libérer la place à côté d'elle et sourit : 

-Vas y, pas de problème.

La situation était presque un peu gênante, le silence se faisait un peu pesant entre les deux jeunes filles, aussi la bleue et bronze rajouta en chuchotant: 

-A l'infirmerie l'autre jour, je n'avais pas le courage de parler... Mais tu sais, je ne t'en veux pas, hein ? 

Il ne fallait pas que la Poufsoufle se sente coupable.

Doréa ne semblait pas dérangée par ma présence, elle m'avoua même ne pas avoir osé me parler à l'infirmerie, le jour de cet incident stupide, rajoutant qu'elle ne m'en voulait pas. Son sourire et son ton doux me rassurèrent et me convainquirent que je ne craignais rien. Je finis par me détendre et lui rendis son sourire sincèrement avant d'apercevoir une carte dans ses mains. Jetant un œil sur mon bureau, je vis que j'avais la même et la retourna aussi : une image plutôt bien dessinée représentait un moldu à coté d'un drôle d'engin que j'avais déjà vu, mais avec un aspect plus bas et plus long. Le moldu portait un chapeau bizarre qui lui couvrait toute la tête. Et sa tenue de couleur vive ne me semblait pas très confortable, toute serrée de la tête aux pieds, agrémentée de gants noirs. Je me fis la réflexion qu'il ne devait pas beaucoup respirer là dedans avant de me pencher sur ma voisine de table en lui montrant ma carte pour murmurer :

- C'est pas une vature ça ? 

S'étant concentrée à nouveau sur son cours, Dorea avait malgré tout sentit sa voisine se détendre. Du coin de l'œil elle la vit retourner sa feuille, et la regarder d'un air interloquée. Sa tête était tellement amusante que la bleue et bronze ne put s'empécher de glousser silencieusement. 

- C'est pas une vature ça ? 

La Poufsouffle avait une prononciation bien sorcière, il était amusant de constater que les sorciers ne connaissaient aucun mots du monde parallèle.

 -On dit une voiture. Sinon, oui, c'est une voiture. Et une belle. Pour t'aider sans tricher, on va dire qu'elle correspond à un éclair de feu suprême.

Très belle voiture de course, comme toutes très colorée. C'était effectivement le rêve de beaucoup de petit garçon. Les rêves que peu de monde ne réalisait. Dorea aussi avait eu des rêves. Certains s'étaient brisés, d'autres avaient disparu avec le temps. C'était le cycle de la vie. La loi de la vie. La loi est dure, mais c'est la loi. C'était ainsi. C'était le début, c'était aussi la fin. Les rêves, c'est le commencement d'une vie, et les rêves regrettés marquent la fin d'une époque. Et le début d'une nouvelle époque. Parfois différente, parfois identique.

Doréa semblait s'amusée de ma difficulté de prononciation mais je ne lui en tenais pas rigueur, pensant à Harry qui se moquait beaucoup de moi pour ça aussi. D'autant plus que j'avais vécu mon enfance dans un quartier purement moldu et où je n'avais rien voulus retenir. Ma voisine me corrigea donc et me donna un indice qui ne manqua pas de me mettre sur la piste. Je jetais un nouveau coup d'œil à mon image en la caressant du doigt et me mis à imaginer cet engin aller aussi vite qu'un fameux éclair de feu suprême. 

- Ah oui, là je vois très bien de quoi tu parles ... 

J'eu un moment rêveur en me souvenant des matchs de quidditch que j'avais déjà vu : les équipes nationales les plus prisées du monde étaient toutes équipées de ce modèle de balai. Prise ensuite d'un élan de confiance face à la gentillesse de Doréa, j'osais la déranger de nouveau par une autre question, avec le sourire bien sûr. 

- Tu as quoi toi ? 

La Poufsouffle venait encore de questionner Dorea, et la jeune fille réfléchit bien avant de répondre. Existait-il un équivalent du coiffeur moldu dans le monde sorcier? Elle l'ignorait. Elle avait beau connaitre ce monde depuis sa plus tendre enfance, elle avait grandi dans des villages moldus, et n'avait découvert le Chemin de traverse, comme beaucoup de ses camarades, qu'en première année.

-Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler du Coiffeur? Chez les moldus, c'est la personne qui te coupe les cheveux. Toutes les petites filles veulent être coiffeuse, c'est un métier très prisé. Elles s’entraînent sur des poupées.

La Serdaigle avait cru comprendre que sa camarade jaune et noire était issue d'une famille complètement sorcière. C'était donc le bon moment pour lui poser quelques questions.

-Est ce que ce métier existe chez les sorciers? Et sinon, comment coupez vous vos cheveux? 

Ma voisine de table me répondit en me parlant de coiffeur et pensa utile de me décrire ce métier. Mais pendant ses explications je me mis à rêvasser, retournant à cet été quand j'avais eu l'envie subite de me faire une nouvelle coupe. 

Souriant malicieusement à la Serdaigle, je passais mes mains dans mes cheveux et lui répondis sur un ton taquin. 

- Oui je connais, je me suis fais couper les cheveux cet été. Je les ai toujours eu long et d'un coup j'ai voulu changer.

Je réfléchissais à la suite de ma réponse, pas sûr de pour voir vraiment aider Doréa sur ce point. Car comme je venais de lui dire, avant cet été, je ne m'étais jamais fais coupé les cheveux, ou si peu pour des épointages. 

- Je ne sais pas si on a des coiffeurs sorciers ... Mais il existe des sortilèges de coiffure et ma mère ensorcelait ses ciseaux pour me faire les pointes. 

Une fois de plus je me perdis dans mes souvenirs, plus loin que cet été, avec ma mère : j'avais huit ans et je riais en voyant les ciseaux voler autour de ma tête. Un soupir de nostalgie s'échappa de mes lèvres alors que je posais ma tête dans mes mains, les coudes sur le bureau. 

Azel venait de sortir du cours de métamorphose, elle devait maintenant se rendre au cours d'études des moldus. Elle ne connaissait pas le professeur qui dispensait ces cours là, et elle s'était inscrite à ce cours juste pour faire gagner quelques points à sa maison. Elle était née sorcière mais ses parents, ou tout du moins sa mère, l'avaient élevée comme une moldu toute son enfance, en l'envoyant dans une école moldu jusque ses onze ans. 

Prenant les couloirs un à un, elle se rendit jusqu'à la salle de cours d'études des moldu, plusieurs élèves s'y trouvaient déjà ainsi que la professeur qui vu ce qui était inscrit sur le tableau se nommait Miss Fear. Allant prendre place dans le fond de la salle, Azel attendait que le cours commence, elle avait presque 15 minutes d'avances. Il était rare que notre demoiselle se présente en retard en cours. 

Le cours du jour allait apparemment porter sur les métiers de rêves des enfants moldus. Azel pensa à plusieurs d'entre eux, comme pompier, instituteur, coiffeur, vétérinaire et beaucoup d'autres, elle même étant petite voulait devenir Astronaute. Elle regarda la carte qu'elle avait sur sa table, celle-ci représentait un médecin en train de soigner un patient. 

Sans prendre la peine de répondre à la demande du professeur qui demande des volontaires, Azel s'avachit sur sa chaise et attendit la suite du cours, sans aucune envie d'y participer. 

Toujours inconsciente de ce qui se passait à coté de moi avec notre nouveau professeur et un des élèves interrogé, je fus surprise quand cette dernière s'adressa à moi. Plus exactement elle s'adressa à moi et à ma voisine de table, mais je ne devais pas en être si surprise car me faire prendre à discuter m'arrivait un peu trop souvent. 

Pour cette fois je n'en perdis pas ma bonne humeur, même si j'envoyais un sourire désolé à Doréa pour les ennuis que je continuais à lui causer. Après tout nous discutions du cours alors nous n'étions pas totalement en tort et ce fut dans cette idée que je levais la main pour me faire interroger à mon tour par le professeur. Je répondis quand elle me donna l'autorisation, avec un sourire timide :

- Excusez-moi professeur. Justement nous parlions de ces cartes avec miss Mac Haddish et, même si j'ai choisis cette matière, j'y comprends rarement quelque chose ... Ma carte représente un moldu avec une vature. Euh ! Une vo-a-ture. Miss Mac Haddich m'a dit qu'on pouvait la comparer à un éclair de feu donc j'imagine que c'est un sport ça. 

Je désignais ma carte, un peu morte de honte de ne rien comprendre aux moldus, encore plus quand j'entendis quelques camarades ricaner pour se moquer de mes lacunes. J'espérais juste que la prof n'en remettrait pas une couche, elle paraissait bien gentille et j'avais peur qu'à cause de mes bavardages elle ait une mauvaise opinion de moi. 

La professeur venait de faire une remontrance à Dorea, ce qui n'allait sans doute pas arranger la piètre opinion que les Serdaigles avaient sûrement d'elle. Essayant de rattraper le coup, elle leva la main et attendit un sigme de la professeur.

-De mon coté, ma carte représente une coiffeuse. Chez les moldus, c'est elle qui coupe les cheveux des gens lorsqu'ils deviennent trop long. Elle est reconnaissable à son matériel :  sèche cheveux, ciseaux, peigne, mais aussi à sa coupe de cheveux généralement extravagante.

Celle de l'image avait trois teinture différentes et le moins qu'on puisse dire était qu'elles étaient colorées... Cela lui donnait un certain style mais bon... On devait surement la regarder de travers lorsqu'on la voyait en dehors de son "magasin". Enfin, on la regarderait de travers si elle existait, mais elle n'était qu'un dessin.

Dorea observa la petite peluche entre ses mains. Elle se sentait presque mal à cet instant, sans comprendre. La seringue dans sa main et l'animal ne lui laissaient aucun doute quand au métier ici envisagé.

-La seringue est un outil de travail du vétérinaire, qui s'occupe de soigner des animaux, comme ce poisson par exemple.

Après avoir fini sa phrase, elle garda ses yeux baissés vers son bureau. Pourquoi se sentait-elle aussi mal ? Ce n'était qu'une simple peluche, et elle n'avait pas le souvenir d'avoir grandi entourée de ce genre de choses. Le poisson bleu lui rendait son regard, sans sourciller. Pourquoi l'aurait-il fait ?  Il n'était qu'une peluche. Sur la pensée qu'elle était folle à lier, elle redressa sa tête et crispa ses épaules, inconsciemment. Que ce passait-il enfin ?