Rencontre Serpentard/Poufsouffle

Ce matin là, Myosotis s’était levée en même temps que ses camarades de chambre. Sans leur adresser un regard, elle avait enfilé son jeans, un sweat et un pull à capuche blanc sans prendre le temps de se brosser les cheveux. Elle était ensuite sortie de son dortoir en emportant avec elle un thermos plein. Un thermos qu’elle avait pris l’habitude de cacher au fond de son armoire. La jeune demoiselle étaient certaines qu’aucune des filles avec qui elle dormait ne l’avait jamais aperçu. Myosotis se rendit d’abord à la bibliothèque mais cette dernière était fermée.  En effet, en ce jour de match personne en dehors de Madame Pomfresh ne travaille, pas même le concierge Monsieur Rusard. Elle avait donc continué son chemin pour arriver face à un tableau dans lequel il n’y avait rien en dehors d’un arbre qui changeait en fonction des saisons. Etant en plein hiver, il n’y avait pas de feuilles au bout de ses branches et une fine couche de neige le recouvrait. La demoiselle ne s’attarda pas plus longtemps à le contempler. Elle prit un coté du cadre et le fit pivoter comme s’il s’agissait d’une porte. C’était en fait un simple passage secret, permettant de passer directement du deuxième au quatrième étage sans passer par le troisième. C’était un immense escalier en colimaçon et des torches étaient accrochés au mur tous les deux mètres. Myosotis monta la moitié des escaliers et s’installa sur l’une des marches. Appuyée contre les pierres froides, elle ouvrit son thermos et commença à en boire son contenu. Ses yeux émeraude virèrent immédiatement au rouge. Elle ne pensait à rien, se contentant d’observer la flamme vacillante de la torche accrochée sur le mur face à elle. Une fois son thermos vide, elle sortit de sa cachette et alla le poser à l’infirmerie. Madame Pomfresh était absente, surement en train de prendre son petit déjeuner, donc la Préfète se contenta de déposer son thermos sur une table couverte de divers papiers médicaux. Elle quitta ensuite l’infirmerie et partit immédiatement vers le terrain de quidditch, n’allant même pas chercher une veste dans son dortoir. Il faisait froid et la neige avait en partie fondue. L’herbe était givrée et l’air frais refroidissait encore plus les joues de la noiraude. Arrivée dans son vestiaire, ses coéquipiers étaient tous en train de se préparer; aujourd’hui, ils allaient affronter les Poufsouffle. C’était le premier match de l’année. N’attendant pas une minute de plus, Myosotis ouvrit son casier mais son regard fut attiré par une petite seringue à côté de laquelle un petit mot était plié en deux. S’empara du bout de papier, le déplia, et elle lu rapidement les quelques phrases qui y étaient inscrites.

« Mademoiselle Chrysopelea, comme vous le savez, vous ne pourrez jouer ce match que si vous acceptez d’injecter cette Veine de Vénus liquéfiée dans votre sang. Vos dons surnaturels peuvent être vus comme une sorte de tricherie.
Bonne chance. 
Madame Dragonneau.»
[i]
Claquant rageusement la porte après s’être emparé de la petite seringue, la Préfète partit s’enfermer dans l’un des cabinets de toilettes. S’asseyant sur le couvercle fermé des toilettes, elle fixa un instant la petite seringue qu’elle tenait dans sa main. Enfin… « Petite »… C’était relatif. Elle contenait assez de Veine de Vénus pour paralyser entièrement un vampire. Relevant la manche de son sweat, Myosotis sera les dents avant d’enfoncer l’aiguille dans l’une des veine de son avant bras. Elle vida entièrement le contenu de la seringue, sentant peu à peu son corps tout entier s’engourdir. Après avoir retiré la seringue, elle lâcha cette dernière qui roula sur le carrelage pour finir sa course un peu plus loin. Ses mains tremblaient et elle était prise de spasmes plus ou moins violents. Tombant en avant, elle sentit sa tête tomber lourdement sur le sol des toilettes. A plus d’une reprise, elle eut des hauts le coeurs et comme une impression de tomber dans les vapes. Ses spasmes s’étant calmés, elle se releva tant bien que mal. Sa tête menaçait d’exploser et ses yeux voyaient flous. Après avoir pris une grande inspiration, elle sortit du cabinet puis rejoignit ses camarades dans les vestiaires. Dans un état second, elle enfila sa robe de Quidditch et le reste de son équipement au ralentit. Elle se dirigea alors vers la sortie mais fit demi tour lorsqu’elle remarqua qu’elle n’avait pas pris son balais avec elle. Tout en refermant la porte de son casier, son balais à la main, elle gloussa silencieusement, prise d’une étrange folie. Un sourire béa aux lèvres, elle quitta enfin le vestiaire sous les regards interrogateurs de filles de son équipe. Arrivée au milieu du terrain après avoir marché en zigzagant, comme si elle était bourrée, elle s’appuya nonchalamment sur son balais en regardant ses coéquipiers la rejoindre. Lorsque le match débuta, Myosotis monta sur le manche de son balais et s’envola dans les airs ballottée dans tous les sens. Ses esprits étaient embrouillés, ses mains tremblaient et sa tête lui faisait extrêmement mal. Après un moment d’adaptation à son altitude, elle essaya tant bien que mal de se focaliser sur son objectif premier; attraper le vif d’or. La noiraude avait l’impression de s’endormir sur son balais, devant se redresser à plus d’une reprise pour ne pas tomber dans le vide. Elle ne savait pas si Anya aussi avait dû prendre un médicament pour atténuer ses sens surhumains et elle s’en fichait un peu. Tant que sa capitaine ne lui faisait pas de remontrance, elle n’avait rien à craindre. Toujours dans cet état près de la léthargie, elle commença à voler à une vitesse presque normale, bien qu’un peu lente, tout autour du terrain.