Gaichiffon

Profitant du beau temps, Winonna décida de se rendre à Pré Au Lard. Cela faisait un moment que la jeune femme ne s'était pas rendue. Ses amis de poufsouffle n'avaient pas voulu l'accompagner. Un peu déçue, c'est donc seule que la préfète déambulait dans les rues du village. 

Elle passa devant Gaichiffon puis fit marche arrière. Pourquoi pas après tout , ce bal ? Même sans cavalier. La préfète ne pourrait y échapper vu son statut. Il lui fallait donc une robe Renaissance pour ce bal. 
La blonde entra dans la boutique et se dirigea directement vers le comptoir, où se trouvait le vendeur. 

'' Bonjour, un bal est organisé au château et je voudrais un robe de bal sur mesure style Renaissance s'il vous plait. ''

L'homme prit un mètre de couturière et fit signe à la jaune et noire de le suivre à l'arrière boutique. Là, il prit les mesures de la jeune fille puis une fois terminé, il lui proposa différents tissus. Miss Diggory lui montra un rouleau rose poudré ainsi qu'un rouleau doré. Elle lui indiqua qu'il avait carte blanche pour le reste. Il lui fit de suite. 

Winonna prit sa somptueuse création et paya les dix gallions avant de partir. 

Comme elles se l'étaient promis le jour du banquet, Dorea et Marlène se retrouvèrent en une journée ensoleillée à Gaichiffon. Un bal? Ok, mais il leur fallait des robes. Que serait un bal sans robes? Et les meilleures robes, du moins aux yeux de Dorea, étaient assurément celles de chez Gaichiffon.


-Alors Marlène? Quelle couleur? C'est plutôt toi la pro à ce sujet. Et il faut t'accorder à ton cavalier! D'ailleurs...

La question n'était pas posée mais flottait dans les airs: qui était le cavalier de Marlène Lenoir? 
Dorea avait envie de la savoir, pire, elle en avait même besoin: si le bal se passait mal pour son amie, elle devait savoir à qui casser la figure. 
Quand à elle... La jeune Écossaise-Méxicaine allait évidement au bal avec Bryan, son petit ami, bien qu'elle ne soit pas vraiment d'une compagnie très agréable, ces derniers temps. Elle avait surtout été maussade avec l'arrivée du beau temps. 
La Serdaigle s'efforça de sortir de ses pensées pour regarder distraitement une robe.

Je n'aimais pas les robes. Je n'aimais pas en porter, et les robes renaissance étaient particulièrement lourdes et encombrantes. Encore que, on aurait pu trouver pire. Je frissonnai en songeant aux vêtements que portaient les moldues à la Cour de Louis XIV. Une horreur. Je parcourrai les étoffes du regard. J'adorais les vêtements, les tissus. Je m'habillais dans des vêtements on ne peut plus simples, mais choisis avec beaucoup de soin. Dorea me sortit de mes pensées en m'interpellant :

"Alors Marlène ? Quelle couleur ? C'est plutôt toi la pro à ce sujet. Et il faut t'accorder à ton cavalier ! D'ailleurs...
-Tu préfère lequel ?" demandais-je en tendant deux rouleaux tissus bleu devant moi. Mon amie me regardait d'un air méfiant, mais je lui fit mon sourire "ni-vu-ni-connu-j'tembrouille" n°4, l'air angélique. Puis je réfléchis attentivement à sa question.

"J'ai toujours dit que le violet t'allais bien. Encore que... fis-je d'un air songeur en observant une robe couleur or sur un portant. T'en pense quoi ? Ca serait super beau avec ton teint, non ?"
Mon amie mexicaine (enfin, à moitié) avait un teint hâlé que je lui enviais par moment. J'étais pâle, contrairement à elle. J'avais érité du teint pâle de mon père. "Teint d'anglais blafard", se moquait gentiment ma mère à une époque. Elle le disait en français, et ça m'amusait beaucoup quand j'étais petite parce que ça le faisait d'autant plus enrager. Je me reconcentrai sur le moment présent en voyant passer une vendeuse, qui m'indiqua, après que je lui eu demandé, où se trouvaient les robes époque Rennaissance. "Rennaissance moldue", très exactement. Je fit signe à Dorea de me suivre et décrochai bientôt deux autres robes du portant, dont une bleue que j'aimais beaucoup et une tout blanche et tout simple, pas du tout renaissance mais absolument charmante que je plaquai devant le corps de mon amie.

"J'en étais sûre, gromellais-je, ça te va trop bien. Moi, ça m'irais pas du tout."

Je reposai la robe blanche sur son portant.

"Enfin bref. Essaie déjà ces deux-là, vu le temps que ça prend à mettre ce sera pas mal, fis-je avec un sourire, en tendant la robe bleue et la robe dorée à mon amie. Maintenant, il fallait que je trouve quelque chose pour moi.

Les deux robes sélectionnées par Marlène étaient juste magnifique. La première, d'un bleu presque verdâtre, était très décolletée. Comme le voulait la mode de l'époque, les manches étaient longues, ainsi que la jupe. Comme de coutume, on ne pouvait pas voir les chevilles de la jeune femme. 
Dorea aimait bien le thème de la Renaissance, mais malheureusement son teint, bien qu'elle en était fière, n’était pas très appropriée avec les modes italiennes et française des quinze et seizièmes siècle: en effet, à cette époque il était de coutume pour les nobles à la cour d'avoir le teint pale: seuls les paysans avaient le teint halé des journée de labeur. Sur ce point Marlène correspondait bien plus qu'elle. 
Après avoir enfilé la tenue, Dorea se jeta un oeil dans le miroir, puis sorti montrer le résultat à sa camarade. 


-Un peu décolletée, tout de même, non?

Après avoir fait un tour sur elle même, elle retrouva refuge dans la cabine pour essayer la deuxième robe. Elle n'tait pas dorée à la façon du blason Gryffondor, mais un peu plus pale. Moins décolletée, elle était tout autant longue et large. Sur les avant bras se formait un décor volumineux. Un coup d'oeil au miroir apprit à Dorea qu'elle préférait définitivement celle-ci. Son teint mat en ressortissait d'autant plus. 
Elle sortit de la cabine en sautillant, et chercha quelque peu son amie dans les rayons:

-J'ai l'air d'une princesse!

Après être retournée se changer et avoir reposé la bleue, Dorea rejoignit la française dans sa recherche de LA robe. Elle passa néanmoins préalablement à la caisse, pour payer les neufs gallions que lui coûtaient cette merveille doré. Jamais elle ne la jetterait, elle s'en fit la promesse.

-Alors, ça avance?

Il y avait malgrès tout une sacrée quantité de robes de la Renaissance, à Gaichiffon! c'en était impressionnant.

Je jetai un regard à la robe bleue que portait Dorea.

"Houla, oui. Remarque, t'aurais peut-être du succès." me moquais-je gentiment.

Elle disparu à nouveau dans la cabine et j'en profitai pour fouiller un peu plus. J'avais du mal à imaginer ces robes sur moi. En fouillant sur un portant, j'en dénichai une magnifique. Bleu roi, avec des fils argentés et des broderies de la même couleur sur le buste, tout en retant assez simple comparée à d'autres robes brodées que j'avais vue. Je la plaquai contre moi et m'observai dans le miroir. ouais, ça m'irai bien. Mais elle était clairement trop grande pour moi. Je soupirai et la posai sur un meuble derrière moi, avant de recommencer à chercher. Je fus à nouveau interrompue par Dorea qui débarqua, vêtue de la robe dorée.


"J'ai l'air d'une princesse !"


J'écarquillai les yeux.

"T'es... trop belle !"


En fait, c'était en dessous de la véritée. La robe faisait ressentir son teint sombre, le parant d'une nuance chaude, et lui allait comme un gant. On aurait dit qu'elle était faite pour elle.

"Prends-la. Si tu tente d'en essayer une autre, je te frappe." dis-je en riant, en faisant semblant de la menacer avec un ceintre.

Elle revint bientôt, habillée normalement, après avoir payé sa robe. Moi, j'en portais une pourpre, qui m'allait... et bien, j'hésitais entre "vampire" et "cadavre" pour définir ce à quoi je ressemblais. Je me dirigeai vers la cabine et tentai d'essayer une robe vert d'eau, trop petite et dont la couleur ne m'alla pas du tout. Je me rhabillai et sortis de la cabine, découragée, avant de rejoindre Dorea à côté de la table où je me trouvais tout à l'heure. On avait plus qu'à continuer à chercher. J'étais un peu déçue de ne pas avoir trouvé la robe parfaite immédiatement, comme mon amie.

J'entrais dans Gaichiffon avec des sentiments mêlés. J'aimais bien l'idée du bal, cela allait clôturer en beauté une année dominée par les Serpentards. Mais en même temps, le problème avec un bal... eh bien c'est le bal justement. Trouver un costume, une cavalière, savoir à peu près danser correctement... C'était là beaucoup de problèmes qui n'étaient pas sans solutions, mais je n'en étais pas moins découragé et un peu stressé. Voire même effrayé. Ce qui, au final, m'arrachait un petit rire nerveux. Avoir la police aux trousses depuis des mois ne me faisais pas plus peur que cela, mais un simple bal de fin d'année me donnait envie de me terrer dans un trou et d'y attendre la fin.

Je saluais un vendeur et lui indiquais que je me débrouillerais bien tout seul au début, espérant trouver un costume assez rapidement. Après quelques instants mon regard se portait sur un ensemble que je faillis acheter sans même l'essayer tellement il me paraissait intéressant : une redingote noire, serrée à la taille et descendant jusqu'à mi-cuisses, avec un ourlet aux manches et des boutons argentés; le pantalon était lui aussi assez serré et du même coloris que la veste et le gilet qui l'accompagnait était décliné en différentes nuances d'argent qui reflétaient la lumière du jour. La chemise blanche n'avait quand à elle rien de particulier. Il y avait aussi une paire de grandes bottes en cuir marron, qui montaient pratiquement jusqu'au genou et avec un revers moyen. Je raflais le tout pour aller l'essayer (bah oui, juste au cas où ça n'aille pas... ce qui aurait été fort dommage d'ailleurs). Au final tout était parfait, sauf les bottes qui étaient encore à peine un peu rigides car neuves. Le seul inconvénient était le manque de souplesse de toute cette tenue. On y était trop serré et cela gênait un peu les mouvements, mais puisque c'était le thème du bal je n'avais pas vraiment le choix.
En sortant de la cabine, j'apercevais une tête blonde que j'avais vu peu de temps auparavant. Je m'approchais doucement et lui lançais subitement :

-Salut Marlène !        

Dorea s'était enfoncée dans le rayons, à la recherche d'une robe poour son amie, lorsqu'elle prit conscience de l'arrivée d'Anton. Elle décida, ne sachant pas trop pourquoi, de continuer de chercher la robe et de laisser son amie parler avec le Serpentard. Entrée dans le rayoon des robes "Marie-Antoinette", la Serdaigle ne put que se gausser. Certaines tenues étaient tout à fait ridicule. Pour avoir une jupe lrge, les Dames mettaient à l'époque des cerceaux dans leurs robes, et c'était... Particulier. 
En farfouillant un peu elle trouva une robe rosée qui pourrait aller à son amie, mais il lui faudrait l'essayer. Elle jeta un coup d'oeil au deux autres à travers la rangée, puis continua ses recherches, avant de tomber sur une robe verte. Dorea avait toujours trouvé que le vert allait pluôt bien à Marlène, mais lorsqu'on était à Serdaigle s'était rarement une couleure très appropriée. 
Finalement, elle trouva unr robe qui pourrait être LA robe, de son point de vue, et la sortie également de son rayon. 

J'étais plongée dans mes pensées, les yeux dans le vague, lorsqu'une voix s'éleva près de moi, me faisant sursauter :

"Salut Marlène !
-Ah ! Euh... Salut, Anton."



Je lui sourit. Il était vêtu d'un costume noir et argent qui lui allais très bien, et je me surpris à le détailler. Rosisant très légèrement (*Qu'est-ce qui me prends, là ?*), je détournai le regard vers Dorea... qui n'était plus là !

"Alors, euh... avec qui tu vas au bal ?" demandais-je, histoire de faire la conversation.


Heureusement, mon amie revint bientôt munie de trois robes très jolies, ce qui m'évita de rester trop longtemps gênée. Je grimaçai devant le première.

"Dorea, tu me connais... je ne porte pas de rose. Même si je reconnais qu'elle est plutôt jolie."


La seconde... je la détaillai. du vert. Le vert m'allait plutôt bien, mais celui-là pas tellement. Enfin... je regardai la dernière, qui était absolument charmante. Je l'essayai aussitôt. Oui, pas mal. Un peu trop sérée à la poitrine, maisça pouvait s'aranger et elle me plaisait bien... Je jetai un coup d'oeil aux cintres pendus dans la cabine d'essayage. Sur l'un d'eux se trouvait une robe noire et argentée, sans manche, qui découvrait les épaules. Sublime. Presque hypnotisée, je la décrochai, bénissant la personne qui l'avait oubliée là. J'en oubliai de sortir pour montrer l'autre et l'essayai aussitôt. C'était magnifique. Mes yeux gris allaient parfaitement avec les broderies argentées, mon teint pâle ressortait joliment, elle était parfaitement à ma taille. Faite pour moi. Epoustoufflée, je sortis de la cabine en criant presque : 

"Dory, Dory ! Regarde !"


Mes yeux tombèrent sur Dorea, puis sur Anton à ses côtés, que j'avais un instant oublié. Je me dirigeai vers eux, ravie.

"Vous avez vu ? Elle est trop belle !"

Ma robe:

Alors, euh... avec qui tu vas au bal ?
La question de Marlène me prenait un peu au dépourvu... Mais je lui répondais honnêtement. Avec un peu chance elle aussi serait seule pour le fameux soir :


- Personne. Enfin pour l'instant. Donc oui c'est peut-être un peu bizarre de venir chercher une tenue alors que je n'ai pas encore de cavalière mais... Et toi y vas donc avec qui ?


Je n'avais pas vraiment le temps de finir que Dorea revenait proposer des robes à son amie. Elles étaient toutes trois très jolies, mais la Serdaigle en trouvait alors une autre qu'elle s'empressait d'essayer avant de nous demander nos avis. Elle était magnifique. Tant la blondinette que la robe avec laquelle elle semblait être tombée amoureuse, et qui était assez bien accordée à ma propre tenue.

- Elle est... Marlène tu est merveilleuse avec cette robe !

J'arrivai près d'Anton. Je cherchai Dorea du regard, mais elle semblait avoir disparu de la boutique. Je la soupconnais de s'être esquivée discrètement, et je ne savais pas trop si ça me déplaisait ou non.

"Elle est... Marlène tu est merveilleuse avec cette robe !" fit le Serpentard.

Je rougis. Le compliment semblait vraiment sincère, et j'en fus troublée. Je restai silencieuse un instant, avant de répondre avec un petit sourire avant de répondre avec un petit sourire :

"Merci."

C'était stupide, mais je ne savais pas quoi dire d'autre. Je repensai à sa phrase précédente. je n'ai pas encore de cavalière... Je ne pensais pas qu'il y avait un quelconque message derrière, mais ce n'étais pas une raison pour ne pas lui répondre. Or je n'avais pas répondu quand il m'avait demandé avec qui j'y allais.

"Je n'ai pas répondu, tout à l'heure. Excuse-moi. A vrai dire, je pensais y aller seule, vu que je n'ai pas de cavalier."

- Je n'ai pas répondu, tout à l'heure. Excuse-moi. A vrai dire, je pensais y aller seule, vu que je n'ai pas de cavalier.


- Ah... Eh bien... Il faut croire que les gens sont plus bêtes qu'ils en ont l'air alors... On a pas idée de te laisser y aller toute seule !


J'affichais une tête gênée l'instant d'après, réalisant ce que je venais de dire et rougissant comme la Serdaigle quelques secondes auparavant. J'essayais de changer la conversation aussitôt :

- Et sinon tu penses quoi du thème ? Un peu spécial quand même.. Les tenues sont sympas, mais qu'est-ce qu'elles sont pas pratique ! Ils étaient fous pour porter ça à longueur de journée ! Je ne sais pas si tout le monde jouera le jeu... Mais bon, je t'avoue que je meurs d'envie de voir la prof de divi dans une robe , en train de valser avec le directeur... Ce sera le meilleur moment de toute ma vie je crois ! Je la connais pas hyper bien, mais de ce que je sais rien que pour lui faire enfiler la robe il faudra s'y prendre à plusieurs et à grand renfort de magie... Et j'espère qu'ils auront prévu un coin pour les pas très dégourdit qui y seront venu seuls... Autant rester dans ma salle commune sinon.

Je penchai la tête sur le côté et détaillai le garçon. Il rougit légèrement, comme s'il avait honte de son éclat. J'en conclus que c'était sincère et sourit. Il se reprit bien vite et me gartifia d'un long discours sur les vêtements de l'époque, avant de partir sur les profs. Je ris, sa façon de parler, imagée, m'amusait beaucoup.

"Hum, je suis pas dans ce cours, mais j'en ai entendu parler. Il parait qu'elle est "folle mais sympa".
- Et j'espère qu'ils auront prévu un coin pour les pas très dégourdit qui y seront venu seuls... Autant rester dans ma salle commune sinon.
- On peut y aller ensemble."


Je baissai les yeux. Pourquoi parlais-je toujours sans réfléchir ?!

"Je veux dire... vu qu'on a personne... autant y aller avec quelqu'un connais et qu'on apprécie, non... ?"



Me traitant mentalement d'idiote, je me tus, me mordillant nerveusement la base du pouce. Maintenant que c'était dit, autant attendre la réponse, même si je me doutais bien qu'elle serait négative.

La réponse de la Serdaigle me faisais exploser de rire. Cette fille avait vraiment un humour surprenant.


- Ah bah oui tiens ! Nous deux ! Au bal ! C'est sûr, personne ne s'y attendra !


Je remarquais ensuite la nervosité apparente de Marlène. Comprenant qu'elle ne plaisantais pas du tout, et qu'elle avait été au contraire très sérieuse, je restais sans voix. Elle avait répondu presque instantanément, comme si elle avait attendue ce moment depuis le début de la conversation. Je n'avais pas pensé lui demander de m'accompagner pour le bal. On s'appréciait bien oui, mais bon... Elle devait me prendre pour un type un peu bizarre, et j'étais vraiment persuadé qu'elle aurait trouvée quelqu'un d'autre, ce que je lui faisais remarquer après un petit moment.

- Euuuh... Oui. Bien sûr. Pas de soucis. Je pensais que tu préfèrerai quelqu'un de plus... Intéressant. Je suis très flatté que tu me le propose... Je.. Erm... Je suis désolé.. J'ai cru que c'était une blague... Mais je veux bien. Enfin j'veux dire, j'accepte volontiers ! Si tu veux bien toujours de moi comme cavalier...
 
Je me serais alors caché dans le premier trou de souris que j'aurais trouvé. Je ne savais même plus quel qualificatif employer pour me décrire, et je trouvais un nouvel intérêt pour le sol du magasin en le fixant pour éviter de croiser le regard de la blondinette en face de moi.

Il explosa de rire. Je baissai la tête et sa phrase suivante me fit presque monter les larmes aux yeux. Certes, je m'attendais à un refus, mais pas à ce qu'il me rie au nez. J'avais été stupide en lui proposant ça... en plus il devait penser que j'étais prête à tout pour obtenir un cavalier, alors que l'idée m'avais traversé l'esprti au moment où je l'avais dit.

"Euuuh... Oui. Bien sûr. Sa voix me fit presque sursauter, et je mis à instant à réaliser ce qu'il avait dit. Pas de soucis. Je pensais que tu préfèrerai quelqu'un de plus... Intéressant. Je suis très flatté que tu me le propose... Je.. Erm... Je suis désolé.. J'ai cru que c'était une blague... Mais je veux bien. Enfin j'veux dire, j'accepte volontiers ! Si tu veux bien toujours de moi comme cavalier..."


"Si tu veux toujours de moi" ? Je le regardai, surprise. Ca me paraissait évident, pourquoi aurais-je changé d'avis ? Même s'il s'était complètement enfoncé en voulant s'expliquer, c'était quelqu'un de gentil et que j'apréciais... et puis, ce n'était pas comme si quelqu'un d'autre voulait de moi...

"On a qu'à oublier les conditions désastreuses de l'invitation et dire qu'on y va ensemble."

J'étais presque soulagé par l'acceptation de Marlène. Je venais de me comporter comme un parfait idiot et j'avais du bien m'enfoncer en cherchant à m'expliquer. C'était même un miracle qu'elle soit encore en train de me parler.
 
- Oui.. On va dire ça. C'est peut-être ce qu'on a de mieux à faire. Oublier je veux dire, pas y aller ensemble. Enfin si ! Ce serait super bien ! Mais on devrait juste... 'fin... Voilà quoi... Tu.. Tu penses garder cette robe ? On a qu'à se retrouver devant la salle. Je serai surement pas très à l'heure... Mais si on prévoit un retard, est-ce que c'est toujours un retard ?
Et puis.. J'chui désolé.. Je voulais pas te blesser ou te faire de peine. C'est juste que... Enfin on m'a encore jamais vraiment invité à un bal.. Sauf un.. Mais.. Enfin ça compte pas. J'ai été stupide, j'ai pas compris.. Désolé...

Je gardais la tête baissée. Elle m'avait fait une proposition d'une grande gentillesse et je l'avais envoyé balader. J'espérais juste qu'elle ne m'en veuille pas trop, car même si elle semblait vouloir continuer à aller au bal avec moi, je sentais bien qu'elle était troublée par mon incompréhension du début.

Anton accepta ma proposition, l'air encore plus embrouillé que précédement. Je fus soudain prise d'une monumentale envie de rire, que je métrisai à grand peine. Décidément, il disait un nombre monumental d'anneries quand il était mal à l'aise. Mais bon, il valait mieux en rire qu'en pleurer.



"Euh... oui, je pense la garder. Et d'accord, pour le retard, je note. Je ne sais pas trop si c'en est toujours un, mais... je laissai ma phrase en suspend et il repris :
- Et puis.. J'chui désolé.. Je voulais pas te blesser ou te faire de peine. C'est juste que... Enfin on m'a encore jamais vraiment invité à un bal.. Sauf un.. Mais.. Enfin ça compte pas. J'ai été stupide, j'ai pas compris.. Désolé..."


Je souris. Il avait vraiment un bon fond. Et puis, il avait l'air tellement désolé que je ne pouvais pas lui en vouloir.



"Pas grave. De toute façon, c'est déjà oublié, tu te rappelles ?"

- Pas grave. De toute façon, c'est déjà oublié, tu te rappelles ?


- Me rappeler ? De quoi ? Qu'est-ce que je dois oublier ? disais-je avec un grand sourire. Je ne vois pas de quoi tu parles...


Elle venait de me sortir d'une situation assez gênante. J'étais sûr que j'entendrai parler de ce moment pendant encore longtemps, mais au moins tout s'était arrangé. J'avais désormais un costume pour le bal, mais en plus une cavalière ! Je ne voyais pas ce qui pouvait aller mal, et dans un excès de confiance en moi-même récemment regagnée j'invitais Marlène à trainer encore un peu dans le coin, en oubliant totalement Dorea qui s'était éclipsée :

- Et... Tu fais quelque chose après ? Parce sinon, dès qu'on aura payés on pourra rester encore un peu en ville. Genre si t'as faim par exemple. Ou je sais pas quoi. Enfin si tu veux hein...  

Je lui fit un sourire complice et ne répondis pas. Je lui ressortirais sans doute ça un jour, j'étais bien trop espiègle pour louper une occasion de me moquer gentiment, mais en attendant, je préférais ne plus en parler.

"Et... Tu fais quelque chose après ? Parce sinon, dès qu'on aura payés on pourra rester encore un peu en ville. Genre si t'as faim par exemple. Ou je sais pas quoi. Enfin si tu veux hein..."


Je le regardai, songeuse. Sa proposition me plaisait. Boire un coup ou manger quelque chose me tentait bien, et la compagnie du garçon était très agréable.

"Oui, pourquoi pas ? On paye, et on va boire un coup aux Trois Balais ?" proposais-je.

Je filai dans une cabine d'essayage, enfilai rapidement mon short, mon tee-shirt Mr. Jack et mes converses d'un rouge pétant avant de ressortir munie de la robe et de me diriger vers les caisses.

- Oui, pourquoi pas ? On paye, et on va boire un coup aux Trois Balais ?


J'acquiesçais en souriant et m'écartais pour la laisser aller se changer. Puis je remarquais que moi aussi j'avais toujours mon costume sur le dos, aussi je rejoignais à mon tour une cabine pour me débarrasser de toutes ces couches de tissu. Je retroussais rapidement les manches de ma chemise à carreaux rouge et vert après l'avoir boutonnée, j'enfilais mon short et sautais dans mes baskets avant de récupérer le costume et d'aller le payer. J'avais déjà eus assez d'ennuis avec mon dernier vol, j'allais éviter de recommencer avec mon nouveau nom... 



Marlène était déjà aux caisses et elle venait de payer. Je prenais sa place et donnais les douze gallions au vendeur. Je sortais ensuite et m'arrêtais sur le pas de la porte pour mettre mes lunettes de soleil que je tenais de mon grand-père qui était pilote. Tournant la tête vers la jeune femme, je lui demandais si elle était prête à aller au bar, avec un sourire énigmatique sur les lèvres :

- Maintenant que l'on ne passe pas pour des voleurs, on peut y aller ?

hrp: