bureau macowl

Mon devoir chiffonné à la main, je marchais dans les couloirs à contre sens de mes camarades, peu nombreux à cette heure, qui allaient dehors alors que je rejoignais le bureau du professeur MacOwl. 

J'avais eux une note pitoyable au dernier devoir, moi qui m'étais vanté à moi même de m'y connaitre sur mon école, je me faisais l'effet d'une imposture. Bien sur je savais que j'avais oublié et donc bâclé mon travail, et pourquoi ? Parce que la veille de le faire j'étais sorti en douce dans les couloirs pour aller voler la bibliothèque. Mais ce n'était pas une chose à dire à un professeur, et encore moins à quelqu'un comme MacOwl qui convoquait des élèves pour un devoir raté. 

J'avais encore mal dormis cette nuit, m'inquiétant pour les futurs rumeurs, pour savoir comment aller parler à Molly, pour les railleries des autres élèves de ma maison qui rouspétaient contre ces 35 points en moins et maudissaient le coupable anonyme. Je m'inquiétais aussi des réactions de mes amies quand elles sauraient, parce que je me doutais que ça allait se savoir. Et je ne savais pas du tout comment moi j'allais réagir quand Molly balancerait sa bombe, parce que ça aussi c'était prévisible et inévitable. 

Bref ce fut dans un état chiffonné, fatigué et l'esprit perturbé et confus que j'arrivais devant le bureau de mon professeur d'histoire (et de défense), et que je frappais à la porte, attendant ensuite l'accord du sorcier pour entrer.

Monsieur MacOwl me fit assoir et je l'en remerciais intérieurement tellement j'étais épuisé. Je ne comptais plus le nombre de nuits d'insomnie, deux peut être trois,  et je me demandais dans quel état inquiétant allaient me trouver les filles dans à peine deux jours pour ma fête surprise. 

Pour le moment j'étais là, dans le bureau d'un professeur déçut par un devoir, et je me demandais ce qui allait me tomber dessus. Son discours m'étonna, bien sûr je savais pourquoi je venais, et il avait remarqué que ça n'allait pas fort. Il était même prêt à faire en sorte que je rattrape ma note. Je tiqua cependant quand il me rappela qu'un mauvais devoir pouvait faire perdre des points à une maison et je n'aimais pas sa dernière remarque.

* Me faire passer l'envie de rendre encore un travail bâclé ... Non mais des mauvais jours il en a jamais eu ou quoi ? ... Et puis je ne sais vraiment pas quoi dire pour m'expliquer. *

Mes yeux me brulaient et je voulais surtout rentrer et dormir un peu si je le pouvais. Je décidais qu'avec un tel personnage il était préférable de ne pas raconter d'histoire. Réprimant un bâillement, je m'expliquais d'une voix éteinte par l'épuisement.

- Excusez-moi professeur. Ca fait plusieurs nuits que je ne dors plus et j'ai faillis oublier votre devoir. Je l'ai fais comme j'ai pu, vraiment ... Si vous voulez me redonner un autre devoir, je ferais mieux. 

* Ou j'essaierais au moins, finalement j'ai dis la vérité, pas toute mais en ce qui concerne ce devoir je n'ai pas mentis *


Vraiment j'espérais qu'il voit que ce n'était pas dans mes habitudes de faire des insomnies, comme il avait remarqué qu'en temps normal j'étais une bosseuse. J'attendais d'entendre ce qu'il allait me dire, me promettant de me concentrer si il me redonnait un devoir à faire, en retenant un autre bâillement avec mon point sur la bouche.

J'écoutais mon professeur me donner une longue réponse qui me réveillais soudainement, me parlant de devoir supplémentaire inutile, d'avertissement et de convocation superflue. 

J'étais à cran depuis quelques jours à cause de ce qui était pour moi plus important qu'un stupide devoir et d'une convocation encore plus stupide pour une mauvaise note. Son discours m'avait vraiment énervé et je finis par exploser en me levant de ma chaise pour lui donner les explications qu'il voulait, en le fusillant du regard.

* J'ai de la chance ? Et le professeur Leeloo et Louanne ont eu de la chance elles aussi ? Excusez moi d'avoir été trop occupée à voler la bibliothèque pour une potion qui pourrait bien nous aider avec cette fichue guerre, qui n'est pas décidée à nous laisser en paix * 

Je n'avais pas remarqué que mes nerfs avaient lâchés d'une autre façon en souillant mon visage d'une larme amer, en plus de fulminer intérieurement sur mon Professeur. Mais sa convocation sonnait comme une mauvaise blague à mes yeux et je terminais oralement en essuyant mon visage, agacée d'être autant à fleur de peau :

- Moi aussi je vous souhaite de bonnes vacances monsieur !

M'étonnant moi même, je tournais les talons et sortais en claquant la porte. Je ne m'étais pas emporté comme ça depuis des années et je paniqua même une minute une fois au bout du couloir. Je me doutais que j'allais m'attirer d'autres ennuis mais tant pis, en ce moment je n'en pouvais tout simplement plus. Peut être que ce prof supportait quelques insomnies mais de toute évidence moi pas.

Je n'avais rien dis sur mes autres inquiétudes qui m'empêchaient de dormir mais à coté de ce possible retour à la guerre c'était sans importance. Reprenant un semblant de visage calme, je remontais dans le hall pour rejoindre mon dortoir.