Troisième cours

**Amy Malefoy** Eleve Serpentard

Pour Amy, la défense contre les forces du mal n'était pas un cours très utile, mais Lucius Malefoy, son grand-père avec qui elle partageait de nombreux points communs, lui avait fortement conseillé cette matière afin de savoir se défendre et connaître la défense de ses potentiels adversaires. Lucius était un homme avisé et Amy l'avait donc écouté. Elle avait vaguement écouté la théorie, préférant nettement la pratique. Elle prit bien soin d'observer, en revanche, les formes prises par les épouvantards des autres. Ce spectacle l'amusa d'ailleurs bien plus que les résultats obtenus avec le sortilège de défense étudié : le Riddikulus... ça portait bien son nom...

Pas moins de quatre élèves, sur près d'une dizaine, s'étaient vus eux-mêmes. * C'est quoi cette peur bidon ? Évidemment, aucun Serpentard ne possède ce grave manque de confiance en soi ! * La petite fille regardait cela à la fois amusée et exaspérée. Quand elle raconterait cela à ses parents ! L'idée la fit sourire. Amy avait beau se creuser la tête, elle ne savait pas de quoi elle avait peur, à part peut-être que le nom de Malefoy ne soit traîné dans la boue, mais elle ne voyait pas comment un épouvantard aurait pu prendre cette forme ! Elle s'avança à la suite d'une Rouge et Or aux cheveux roses * Faut être dingue pour oser porter ça ! *, prit une grande inspiration puis leva sa baguette avec assurance.

L'espèce de petit clown ridicule glissa vers la jeune fille, s'allongeant, grandissant et se ternissant jusqu'à atteindre une couleur marron. La forme s'affina, et se divisa dans le haut pour former doucement un arbre sec, sans feuille. Amy regarda l'épouvantard se transformer, se demandant où il allait en venir. C'est alors que sur les branches décharnées, et de façon organisée, des rubans poussèrent, portant chacun le nom d'un Malefoy, créant ainsi l'arbre généalogique de la petite fille, qui ne comprenait toujours pas ce qui devait lui faire peur. Parmi les rubans en satin vert émeraude, juste à côté de celui de son frère Scorpius, un ruban rouge apparu. Amy ne vit pas le nom complet, mais le nom de famille suffit à lui faire faire un pas en arrière... POTTER !

L'épouvantard avait réussi à représenter sa crainte d'intégrer, d'après elle, une famille de sorcier indigne de ce nom dans la sienne. Elle fut prise d'un écœurement. Pas son frère ! Ce n'était clairement pas possible ! Elle prit une grande respiration, ferma les yeux une seconde le temps de trouver une idée, qui lui vint très vite, puis elle leva sa baguette avec assurance. Elle prononça un Riddikulus parfaitement audible, pensant au passage que la formule en elle-même était déjà bien ridicule, et là un gros oiseau obèse apparut, voletant autour de la cime de l'arbre. Il se posa le plus délicatement qu'il put sur la branche, juste sur le nom de Potter, fit une petite toilette rapide, puis déféqua abondamment sur le ruban rouge qui se recouvrit alors d'un excrément gris blanc épais et visqueux, cachant le nom tant méprisé par la petite fille.

Amy éclata d'un rire sonore et cristallin, se qui fit sursauter l'oiseau et l'épouvantard se tortilla, comme souffrant d'un mal invisible, tournoyant dans les airs et se déformant, il retourna vers sa cachette. La petite blonde se retourna alors vers la salle et comprit qu'il y avait un réel malaise. Les élèves qui avaient compris ce qu'il s'était passé la regardaient d'un œil malavisé. Elle releva la tête, toujours aussi souriante et alla s'installer près des murs afin de prendre des notes. Jamais la classe n'avait été aussi silencieuse pendant une séance de pratique.

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**Invité** Invité

Alors que les autres élèves passent chacun leur tour devant l'épouvantard, mettant encore un peu plus à jour une variété de troubles psychologiques qui auraient sûrement fait la joie d'un spécialiste du domaine, le jeune Lynch est, lui, toujours perdu dans ses pensées. Malgré toutes ses circonvolutions mentales, il n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui s'avancera devant lui lorsque son tour viendra. Et, parce que l'expérience n'a pas l'air si anodine que ça pour tout le monde, cela commence à légèrement le faire stresser.

C'est alors que MacOwl lui demande, à lui et à quelques autres, de s'avancer vers le devant de la salle. Comme s'il avait voulu se cacher au fond de la salle comme un... comme... comme un mauvais élève ! Légèrement frustré par cette comparaison, il en perd quelques instants le fil de ses pensées. Le temps qu'il le retrouve, deux nouveaux élèves sont passés. Un nouveau perturbé qui se voit lui-même, cette fois-ci dans une cage, et un... machin noir qu'il n'arrive pas à identifier - il faudra remédier à ça après le cours.

Quoiqu'il en soit, les démonstrations s’enchaînent avec plus ou moins de succès, et bientôt il ne reste plus que lui. L'arbre généalogique des Malefoy s'est abrité dans sa cachette, et le Serdaigle s'avance pour prendre sa place. Que pourrait-il bien en sortir ? Il n'en a absolument aucune idée. Il n'est pas prêt. Enfin, quoi que ce soit, il devrait pouvoir s'en dépatouiller, n'est-ce pas ? Si d'autres, moins doués, ont réussi, il n'y a absolument aucune raison que lui n'y parvienne pas.

Quelques secondes passent, le temps pour l'épouvantard de cerner ses peurs, et un petit nuage de fumée apparaît dans un "pop" au niveau du coffre, le masquant complètement. Ron se tend un peu, la baguette tendue devant lui, se préparant à ce qui ne devrait pas tarder à arriver. Peu à peu, la brume se dissipe, offrant aux yeux de tous la plus grande peur de l'adolescent...

Ou plutôt, c'est ce qui aurait dû se passer. Car à la place du coffre fermé se trouve maintenant... Le même coffre fermé.

*Qu.. quoi ? Où est-ce qu'il est passé ?*

Derrière lui, quelques murmures se font entendre, mais rien de bien alarmant pour le moment. N'osant pas se retourner, ni chercher du regard le professeur MacOwl, le jeune homme se concentre sur la boite et ses environs immédiats. Mais rien n'y fait, il ne voit toujours absolument rien.

C'est un comble ! Comment pourrait-il réussir cet exercice, si même l'épouvantard se dresse contre lui en ne prenant pas de forme ! Au fond de la classe, les murmures se font plus insistants, et ne serait-ce pas un rire masqué qu'il vient d'entendre ? Ils n'auraient pas pu attendre un peu avant d'arriver, ceux là ?

*Qu'est-ce que je fais, maintenant ?*

Son regard se fait progressivement plus affolés, ses pupilles se dilatent, et un filet de sueur commence à couler sur ses tempes et dans son dos. Allons bon, il ne va quand même pas échouer avant même d'avoir commencé, non ? Si ? Non ! Et ce stupide coffre là, il ne pourrait pas au moins bouger ? Sursauter ? Quelque chose qui montre qu'il est autre chose qu'un coffre complètement vide ?

*.. mais oui !! C'est ça !!*

La voilà la solution ! Si le coffre ne bouge pas, c'est que l'épouvantard ne s'y trouve pas ! Mais dans ce cas... Où chercher ?? Il n'y a rien devant lui, il en est convaincu. Derrière alors ? Parmi les élèves ? Est-ce seulement possible ? Il n'en a aucune idée. A vrai dire, il ne se pose même pas la question. L’œil fou, la baguette relevée, le Serdaigle se retourne vers ses camarades de classe.

Pendant une folle fraction de seconde, son cerveau se remet à fonctionner. Les autres sont si proches que ça ? Il lui semblait qu'il y avait plus de distance que ça entre la créature et le fond de la classe. Que la salle était légèrement plus grande, peut-être ? Mais un nouvel éclat de rire fait voler en éclat cet embryon de réflexion. Qui est le coupable ? D'où vient le rire ? C'est sûrement lui, l'épouvantard !

*Le voilà ! C'est lui !*

Sans réfléchir, le jeune homme tend sa baguette vers ce qui semble être un autre élève et s'écrit :

RIDDIKULUS !!

Sans même regarder le résultat, il éclate de rire, avant de se tourner vers le Professeur MacOwl. Mais avant d'avoir pu s'exclamer "Vous avez-vu ? J'ai réussi !", il aperçoit quelque chose bouger du coin de l’œil. Se tournant à nouveau vers le coffre, il voit ce dernier se gondoler, puis se dégonfler, avant de se glisser dans le vrai coffre situé juste derrière.

Une poignée de secondes plus tard, la réalisation de ce qui vient de se produire se faufile jusque dans l'esprit de Ron Lynch, qui laisse s'échapper quelques mots d'une incroyable sagesse.*

Aoups...

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**Invité** Invité

Après m’être confrontée à l’épouvantard, et contrairement au début du cours, j’avais totalement repris mes esprits. J’avais observé les quelques autres élèves passer à leur tour et faire l’exercice, du moins essayer, comme leur avait demandé monsieur MacOwl.

Ensuite, le professeur distribua des points, apparemment ravi de notre travail, et termina par résumer tout ce que nous avons vu et expérimenté pendant cette heure de cours. Ce que je notais après avoir ressorti mon parchemin et ma plume. Discrètement, Jérémy s’était glissé près de moi et je sursautais quand il se pencha pour murmurer.

- Eh, tu t’es super bien débrouillée, chapeau.
- Ouais, merci ... Et toi ?
- Je ... Non, je ne suis pas passé.

Je jetais un œil au Poufsouffle et vis son regard un peu gêné. Lui souriant pour lui faire voir que ça n’était pas grave je me re-concentrais sur ma prise de note. Le prof venait de noter les devoirs au tableau et je mis une note en bas de mon parchemin en me disant que je le ferais dèss ce soir, tranquillement installée sur mon lit.

La minute d’après la cloche sonna et monsieur MacOwl nous laissa sortir. Je remarquais avec amusement que beaucoup de ceux qui avaient raté l’exercice ne trainaient pas les pieds pour quitter la pièce, bien au contraire. Moi j’attrapais mon sac avec un profond sentiment de sérénité et, même si Jérémy le vit, je sentis encore une fois sa main attraper la mienne. Me retournant sur lui avec un sourire tendre je quittais à mon tour la salle de classe en pensant qu’aujourd’hui une page de plus venait d’être tournée pour moi.

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Le cours était terminé et les élèves commençaient à quitter la salle. Le professeur ne semblait pas pressé de partir, aussi Thanaël prit-il son temps pour marquer les devoirs. Des questions supplémentaires ? C'est sûr qu'il en avait, mais pas pour le professeur. Plutôt pour lui-même. Et ses parents. Un détour par la bibliothèque allait s'imposer pour se renseigner sur les Moremplis. Peut-être que cela l'aiderait à se souvenir. Ou peut-être pas. Il fallait néanmoins essayer.

Après avoir rangé ses affaires, il se dirigea vers le bureau à l'autre bout de la salle.

-"Professeur ? Je voulais juste... m'excuser pour avoir failli bouter le feu à la salle. Et accessoirement, à quelques élèves aussi. Enfin je ne doute pas que vous auriez su gérer le problème... mais c'était dangereux... J'ai agis dans la panique.. je pense maîtriser Incendio plus que tout autre sort et c'est celui qui m'est venu à l'esprit en premier devant l'épouvantard... C'était presque instinctif... Je sais que c'était inconsidéré et dangereux et... mais c'est tout ce que j'ai pu faire.

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La question du professeur le prit un peu au dépourvu. Était-il vraiment venu uniquement pour s'excuser ou pour autre chose ? Lui-même n'en était pas vraiment sûr. Il était bien venu pour s'excuser de son coup de panique, mais MacOwl pourrait peut-être lui apprendre des choses qu'il voulait savoir... Il se décida en quelques secondes et choisit de chercher par lui-même.

- Non vraiment je vous assure, je suis juste venu pour m'excuser. Pour quelle autre raison serais-je venu ? Je vous rassure, je maîtrise aussi aguamenti, c'est en effet bien utile lorsque l'on joue avec son sort contraire. Le sortilège de gèle-flammes est utile aussi je dois dire. Merveilleuse idée de Gwendoline la Fantasque. Quelques secondes passèrent. Bon, reprit-il, je vais vous laisser. Bonne fin de journée à vous professeur.

Le Serpentard repartit en direction de la porte d'un pas rapide. Il n'avait pas de temps à perdre et allait à la bibliothèque. Les pensées se bousculaient dans sa tête. Trop d'idées, d'hypothèses et de questions s'y entassaient d'un coup. Il se rendit compte qu'il s'était arrêté à quelques mètres de la porte.

- Professeur MacOwl ? , il se retourna et avança vers le bureau. Vous avez dû beaucoup voyager et apprendre pour enseigner en défense contre les forces du mal.

Arrivé à l'endroit même qu'il avait quitté quelques instants plus tôt, juste devant l'estrade, il continua.

- Dites-moi, que savez-vous sur les Moremplis ? Où vivent-il et que sont-il ? Je vais être franc avec vous, lorsque je suis passé devant l'épouvantard tout à l'heure, j'ai eu l'impression que vous n'étiez pas dérangé par la forme qu'il a pris. Je sais bien que vous devez avoir l'habitude des formes d'épouvantard, mais là c'était comme si vous aviez déjà vu en vrai la créature dont il avait prit la forme.

MacOwl dégagait une sorte d'aura qui le mettait en confiance. Était-ce son sourire ou la lueur au fond de ses yeux, Thanaël ne pouvait vraiment dire ce qui faisait paraître ce professeur plus digne de confiance que les autres.

- Si vous savez quelque chose sur ces créatures, dites-le moi s'il vous plaît. C'est... c'est important. Vraiment.

Il venait de sombrer dans le registre pathétique avec sa dernière phrase et s'en rendait compte. Il s'accrochait à l'idée qu'il apprendrait des choses sur lui grâce aux Moremplis. L'espoir était très minime, mais c'était là sa meilleure piste depuis qu'il était arrivé à Poudlard. Même si elle ne le menait nulle part, il devait l'approfondir et en apprendre d'avantage.

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Thanaël était dépité. Il espérait une réponse et il en avait eu une. Mais il avait également encore plus de questions qu'avant. Comme à chaque fois. Dès qu'il apprenait quelque chose d'intéressant sur son passé, de nouvelles questions s'ajoutaient à l'équation, comme si cela n'allait jamais finir, comme si c'était un cercle parfait. Il n'aimait parler de tout ça à des étrangers, mais il avait besoin de l'aide que pouvait lui apporter le professeur.

- En fait, je m'y intéresse car aussi loin que remontent mes souvenirs, je n'ai jamais auparavant vu, que ce soit dans un livre ou dans la réalité, ou même entendu parler de cette créature ; pourtant je savais son nom et je savais aussi que je devais en avoir peur. Qu'elle était très dangereuse et qu'il fallait la fuir à moins de savoir la combattre, ce qui dans le cas présent n'est pas encore le cas, même si vous allez peut-être arranger ce détail dans votre cours de l'année prochaine. Alors savoir où vivent les Moremplis aurait pu m'aider à savoir où je suis allé, et peut-être débloquer une barrière mentale. Mais rien ne s'est passé, rien du tout. Comme d'habitude, je suis confronté au vide, au blanc. Prit dans ses pensées, il continua, se parlant plus à lui même qu'au professeur. Je sais au moins que je ne suis pas resté dans les Alpes toute ma vie... Je vais devoir en parler à mes parents...

Se retournant vers MacOwl, il lui soumit une idée qu'il venait d'avoir.

- Si ils vivent sous les tropiques, alors peut-être qu'un sort de froid peut les faire fuir ? Si on les congèle, ils ne peuvent plus s'enfuir ni attaquer. Enfin peut-être... Mais ils attaqueront toujours pendant le sommeil et pour cela, à part un système d'alarme, il n'y a pas grand chose à y faire.

*Mais qu'est-ce que je raconte moi ?!*

- Enfin, voilà. Disons que je m'intéresse aux Moremplis par intérêt personnel. Ils soulèvent de nouvelles questions et j'ai besoin d'y répondre. Mais... je ne suis pas sûr que vous puissiez m'aider...

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Thanaël était ravi. Comment ne pas l'être ? Il avait la possibilité d'apprendre le célèbre sortilège du patronus. Le professeur MacOwl grimpait dans son estime aussi vite qu'un avion à Mach 3. Ou qu'un sorcier sur Éclair de Feu. Au choix.

- S'il vous plaît, apprenez-moi le patronus. Il se pourrait bien que j'ai des choses à faire dans des zones tropicales sous peu... et de plus, je dois avouer que je suis assez curieux de savoir quel est l'animal qui doit me protéger. C'est extrêmement gentil à vous de me le proposer, et ne sais pas vraiment quoi vous dire pour en remercier. Merci... encore. Et mes parents... oui je vais avoir quelques questions à leur poser. Il y a des choses qui méritent des explications.

*Au début le pendentif, ensuite la baguette et maintenant les Moremplis... Ça aurait été trop simple de tout me raconter sans que j'ai à fouiner pour le savoir ?*

Alors qu'il avait fait quelques pas en arrière, le Serpentard fit une dernière demande au professeur.

- Encore une chose professeur, puisque nous parlons de sorts de défense ; je pense avoir trop négligé mon apprentissage des sorts de défense au profit d'une meilleure maîtrise de ceux d'attaque, et il me semble que mon sortilège du bouclier souffre de quelques failles. Pourrais-je également revoir Protego avec vous, même brièvement ?

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