Le saule cogneur

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la dispute de trois demoiselle pour un seul garçon dans les couloirs de Poudlard. Azel, avait depuis ce jour pris soin d'éviter Damon, mais cela ne l'empêchait pas de penser a lui tout de même. Si elle l'avait évité c'est parce qu'elle n'arrivait pas à digérer le fait qu'il la prenait pour une groupie. Aussi s'était elle dit, que si elle mettait une distance raisonnable entre eux deux, pendant que la serpy et la deuxième gryffi le harcelaient, peut-être se rendrait-il compte qu'il s'était trompé sur son cas. 

Pour un dimanche il faisait relativement bon. Elle prit un cachier, une plume et marcha en direction du parc. Elle avait besoin d'écrire un peu pour se vider l'esprit. Une fois les sept étages descendus, elle traversa les deux portes de chênes. Où allait-elle bien pouvoir se poser tranquillement ? Du côté du lac, il y avait déjà beaucoup d'élèves, même un peu trop à son goût. Elle décida donc de prendre le chemin du saule cogneur, elle se mettrait assise non loin, et pourrait écrire tranquillement. 

Elle prit donc place sur un lopin de terre non loin de là, observant quelques instant ce grand saule, majestueux, mais qui pouvait vous blesser en un rien de temps si nous avions le malheur de s'approcher trop près de lui. 
Sortant son cahier, elle commença a faire valser sa plume, au rythme de ses pensées sans réellement réfléchir à ce qui se passait autour d'elle ou même à ce qu'elle était en train d'écrire. 

Azel s'attendait à tout sauf a se faire snober de cette manière par l'italien. Celui-ci continua sa route avec pour seule réponse à la demoiselle un hochement de tête. 


Elle se rappela que celui-ci avait demandé des excuses aux deux jeunes gryffondor et elle même n'avait rien encore entamé de ce côté là. Elle estimait qu'elle n'avait guère d'excuses à lui présenter se disant bien au contraire qu'elle avait prit sa défense quelques jours auparavant. 


Se levant soudainement, elle ranga sa plume dans une poche, attrapa son cahier contre sa poitrine et couru en direction de Damon, attrapant celui-ci par le bras, le forçant à s'arrêter pour l'écouter. 

- Je ne suis nullement responsable de ce qui c'est produit dans les couloirs, tu as exigé des excuses, je ne suis pas prête à t'en faire. J'ai pris ta défense et je suis désolée de la tournure que les évènements ont pris. Mais si tu dois en vouloir à quelqu'un ce n'est guère à moi. 

Elle lui lâcha le bras, attendant de voir la réaction de l'italien avec impatience, elle espérait que ces simples mots, réussiraient à calmer le beau brun. 

- Tu n'es pas la seule responsable, je te l'accorde effectivement.

Ah au moins il avouait que je n'étais seule responsable, mais...

 Et dans le fond tu as peut être raison, ce n'est pas à moi que du dois faire des excuses, mais plutôt à Eleanor.
Je ne tirerai un trait sur cette histoire que quand tu te seras excusée auprès d'elle, et elle de moi. Tu voulais me connaître, et bien prouve le moi, car tu sembles bien vite baisser les bras...


Quoi, mais pour qui il se prend ? C'est sa peste qui m'a agressée du regard, je n'ai fait que répondre, et encore j'ai été gentille. Mais elle voulait réellement apprendre à le connaître, et il n'était pas question pour elle de laisser passer cette affaire. 
Oh et puis ses yeux bleus pourrait lui faire faire n'importe quoi... 


Détournant son regard, elle chercha quoi répondre... 

- Je n'ai guère baissé les bras, pour preuve je tente de te parler aujourd'hui, c'est toi qui reste fermé à notre conversation. Ce n'est guère la peine de me faire les yeux doux, si je dois présenter des excuses à quelqu'un ce ne sera certainement pas parce que tu me l'a demandé, je suis libre de mes choix, et je trouve malhonnête de ta part de jouer sur un tel chantage. 
Pour moi ce n'est pas comme cela que l'on fonde une amitié, je suis sincère avec toi depuis le début, après je n'y peux rien si tes groupies t'ennuient à ce point. 
Cesse de me confondre parmi elles et accepte de me voir pour qui je suis vraiment. Moi c'est la seule requête que je te ferai. 

Sur ces paroles, Azel fit demi-tour, elle espérait que le beau brun la suivrait, elle retourna s'asseoir à l'endroit où elle était peu de temps avant. Elle avait la sensation de parler à un mur et cela ne lui convenait pas. Elle n'était guère habituée a ce que les gens se comportent comme cela envers elle... 

Azel pensait que le beau brun se calmerait et la rejoindrait pour s'asseoir près d'elle et discuter tranquillement, mettre les choses à plat une bonne fois pour toutes. 

- Si tu veux que je ne te considère pas comme elles, arrête donc d'en avoir le comportement !


Elle se prit une claque en pleine figure, une fois de plus il ne comprenait rien. En quelle langue fallait-il qu'elle lui explique ce qu'elle souhaitait réellement entre eux deux ?


Elle sortit sa plume de sa poche, ouvrit son cahier à une page quelconque et se mit à griffonner sans réfléchir. Lorsque sa colère se calma au bout de quelques instant, là seulement elle prit le temps de se relire. Elle venait de barbouiller sa feuille de " Damon t'es beau mais stupide "

Cela lui décrocha un rictus, pour laisser aussitôt place à de la tristesse. Des larmes lui montèrent au yeux.


Oui, elle le connaissait à peine, mais elle sentait un lien fort avec lui, un lien qu'elle ne pourrait expliquer. Amour ? Amitié ? Elle n'aurait su dire exactement de quoi il s'agissait, mais en tout cas elle ne voulait pas se brouiller avec lui. 

Une voix la sortit de sa torpeur, elle leva les yeux, alors que les larmes venaient de franchir le seuil de ses yeux.

J'étais sortis me balader dans le parc, un peu perdue dans mes pensées, et avait laissé mes pas me guider. Il faisait bon, et ça m'étonnait qu'il y ait si peu de monde dehors. Au moment où cette pensée se formait dans mon esprit, j'aperçu une jeune fille assise par terre. J'allais pour engager la conversation quand je vis qu'elle pleurait. Je n'étais pas un Bisounours, mais je n'éprouvais pour autant aucun plaisir à voir quelqu'un pleurer. J'engageais donc une conversation en espérant lui changer les idées, et si possible ne pas faire de gaffe.

-Ça va ?  Nan je suis bête... Plutôt :  tu veux m'en parler ?  Parfois une oreille d'aiglonne peut faire du bien.


Je remaquais quand elle releva la tête qu'elle avait de magnifiques yeux bleus. Je ne pus m'empecher de le lui dire :

-T'as des trops beaux yeux ! Tu serais un gars, je serais amoureuse ! 

Une serdaigle se tenait devant elle. Elle ne lui avait encore jamais parlé, mais elle avait un visage passe partout qui faisait penser aussitôt que l'on était ami avec sans même la connaître. 
C'est peut-être pour cela que Azel, qui normalement l'aurait envoyée promener, l'invita du regard à s'asseoir près d'elle. 

-Ça va ?  Nan je suis bête... Plutôt :  tu veux m'en parler ?  Parfois une oreille d'aiglonne peut faire du bien.


Elle avait l'air sincère, en tout cas au moins elle ne se moquait pas d'elle qui était en train de pleurer à chaudes larmes comme une petite fille à qui l'on aurait ôté son ours en peluche pour le laver car il était trop sale. 

-T'as des trops beaux yeux ! Tu serais un gars, je serais amoureuse ! 


A cette phrase, elle ne put s'empêcher de rire. Même si elle ne la connaissait pas encore, elle savait au moins maintenant qu'elle avait le sens de l'humour. Tant mieux car la gryffondor avait bien besoin d'un peu de cela.

-Salut, moi c'est Azel-Grace, Azel-Grace Connors, je suis de gryffondors 5° année. Et toi ? Au fait, merci de me faire rire, et si tu veux un conseil de ma part, n'essaye jamais, mais alors vraiment JAMAIS de nouer un quelconque lien avec un garçon qui plus est, un italien. 

La pauvre, elle n'allait certainement pas comprendre le pourquoi du comment, mais tant pis, Azel avait besoin de le dire à ce moment là.  

-Euh... Je m'en souviendrais !? M'enfin, je suis pas trop intéressée par les garçons pour le moment, et puis je suis pas trop beau gosse du Sud, moi. Le plus important c'est son caractère, puis ses yeux. Mais j'imagine que ça tu t'en fiche, et je ne me suis pas présentée :  Dorea MacHaddish, Serdaigle de 5° année qui préfère qu'on l'appelle Dory, pour te servir.

Dorea, un nom peu courant et c'était bien la première fois qu'elle l'entendait. Mais cela raisonnait plutôt bien a ses oreilles. Et le surnom de Dory la fit sourire aussi, cela lui rappela un film moldu qu'elle avait regardé une fois. Némo, si ses souvenirs étaient exactes.

- Oh tu verra, un jour tu n'y pense pas au garçon, et un de ces quatre, y'en a un qui croise ton chemin, t'écoute, te console, se montre tendre envers toi, pour enfin de compte t'en faire baver quelques jours après !!! 

Elle se stoppa, regardant la serdaigle dans les yeux, elle allait sûrement la prendre pour une folle la pauvre, personne ne savait pour ce qui c'était produit entre Damon et elle, hormis la peste de Eléanor. Essuyant ses yeux larmoyant elle reprit: 

-Bref, Dory. Elle se mit à rire a nouveau pensant au petit poisson bleu qui perd la mémoire instantanément dans ce satané film pour enfant, ravie de faire ta connaissance. Excuse-moi pour ces larmes, un trop plein de sentiments à évacuer. 
J'ai envie de m'amuser, et si on taquinait un peu le saule cogneur ? Ca te dit ? 


Elle allait vraiment la prendre pour une dingue, une minute elle pleure la seconde d'après elle veut s'amuser. Elle espérait ne pas la faire fuir. 

- Oh tu verra, un jour tu n'y pense pas au garçon, et un de ces quatre, y'en a un qui croise ton chemin, t'écoute, te console, se montre tendre envers toi, pour enfin de compte t'en faire baver quelques jours après !!!  Bref,  Dory, ravie de faire ta connaissance. Excuse-moi pour ces larmes, un trop plein de sentiments à évacuer. 
J'ai envie de m'amuser, et si on taquinait un peu le saule cogneur ? Ca te dit ?


Cette fille était complètement folle! Les moldus pouvaient dire bipolaire, ou lunatique, mais moi c'est le mot folle qui me vint à l'esprit à cet phrase là. Mais, j'en avais marre d'être la petite Serdaigle timide et respectueuse du règlement. D'autant plus que ledit règlement me semblait de plus en plus ridicule. Et puis, j'avais moi aussi besoin de rire, parfois, non? La Gryffondor me paraissait sympa, et c'est sans hésitation que je lui répondit:

-Pas de problème. Mais si je me retrouve à l'infirmerie, je dirais que tu m'as poussée, na !


La tête qu'elle tira me fit rire, et je lui lançais un clin d’œil, pour qu'elle comprenne bien que c'était une blague.

-Bon, on y va, ou on attend que les Souaffles volent tout seuls? Il est où, le légendaire courage des Gryffondors?

Ça m'allait bien de dire ça, moi qui n'étais pas spécialement courageuse. M'enfin, j'étais pas une Griffy, moi. J'étais une fière serdaigle, pas plus créative que ça, mais bon... Fallait bien que j'aille dans une maison, non? Ah bon, c'est le principe de Poudlard?  Je me mettais à faire de l'ironie toute seule, ça n'allait pas bien dans ma tête non plus, tiens.  Cette fille avait l'air vraiment sympa, et puis, faut bien se lancer un jour, non?

Je trainais les pieds en sortant du château sans savoir vraiment quoi faire de mon après midi, d'habitude j'aurais chassé mon ennuis à Pré au Lard mais cette année les visites ne pouvaient se faire que le samedi après midi. J'avais déjà occupé toute ma matinée à voler sur le terrain de quidditch et, malgré mon amour pour cette activité, ça m'avait bien épuisée. 

* Pfff ! Je pourrais faire mes devoirs mais j'ai pas envie d'aller à la bibliothèque, ça me rappelle trop Mel pour le moment... *

Autour de moi mes camarades évoluaient un peu comme une nuée d'abeille, voletant à droite à gauche : je les voyais par petit groupe, répartis sous les arbres ou autour du lac pour profiter des derniers jours d'été qui n'allaient pas tarder à disparaitre. Et moi j'étais là, au milieu d'eux, seule un peu par choix. Mel n'était plus, Roxy était restée chez elle et je n'avais toujours pas trouvé l'occasion de croiser Lune ou Amy. Il y avait bien Polly et Jérémy, mais il fallait bien avouer que j'évitais un peu ce dernier : d'une j'étais gênée en sa présence après notre baiser à King Cross le jour de la rentrée, et de deux pour l'instant je n'étais pas assez forte pour parler à quelqu'un de ma peine. De plus, pour en rajouter une couche, il se doutait que quelque chose n'allait pas et essayait sans cesse de m'aborder. 

Shootant dans un caillou qui traînait sur mon chemin, j’aperçus justement le brun au loin et paniqua comme une enfant de 10 ans qui venait de faire une bêtise. Je ne voulais pas le voir, pas maintenant, je ne savais même pas quoi lui dire ou comment me comporter avec lui pour le moment. Je n'attendais pas de voir s'il allait me remarquer et pris une direction au hasard, sans faire attention où j'allais, pour m'éloigner du jeune homme et me mis à courir... Droit vers le Saule Cogneur.

Alors que nous allions jouer un peu avec le saule, une jeune fille arriva en courant. Elle semblait ne pas avoir vu vers où elle fonçait : droit vers le saule cogneur.
La châtain avait l'air un peu paniquée, et ne semblait pas se rendre compte vers quoi elle se dirigeait. Je la reconnu comme étant à Poufsouffle (l'uniforme aux couleurs jaune et noir aidant), mais impossible de se souvenir de son prénom. Je me souvenais de son nom de famille, Lester, mais aucun prénom n'était dans ma tête associé à ce nom de famille. En temps normal, elle était Lester, une Poufsouffle inconnue. Mais là, elle était aussi la jeune fille qui risquait d'être blessée gravement. Alors, je réagis :

-Lester !  Ohé !  Arrête toi !

Sauf qu'elle ne semblait pas comprendre... Elle fonçait droit à la catastrophe... 

Azel était sur le point de ramasser son premier caillou afin de le jeter sur le saule cogneur. Elle avait soudain été prise d'une envie folle de faire la folle : il lui fallait oublier ce beau brun quelques instants pour se remettre le cerveau à l'endroit...

Elle trouverai bien le moyen de pouvoir parler avec lui à un moment donné, sans que celui-ci ne l'envoie promener sur les roses comme il l'avait fait quelques temps auparavant. Elle leva donc ensuite le bras afin de jeter sa pierre, lorsque son regard se posa sur une Poufsouffle qui se dirigeait tout droit sur le saule cogneur, ayant l'air de fuir quelqu'un ou quelque chose et sans prendre garde de regarder où elle allait...


Ne connaissant pas son nom, Azel lui cria :

- Et la poufsouflle, attends !....


Elle n'eut guère le temps de finir sa phrase, préférant agir avant qu'il ne soit trop tard. Elle se lança au devant de la jeune fille, telle une biche fuyant un chasseur... Azel la bouscula pour dévier sa route, mais elle le fit trop tard : le saule était déjà entré en action. La jaune et noir se prit une branche en pleine tête, la faisant voler quelques mètres plus hors de portée des autres branches, complètement évanouie.  

Je jetais quand même un œil derrière moi, dans ma course, pour voir avec soulagement que le jeune homme auquel je voulais échapper ne m'avait pas du tout repéré. Mais ce fut au détriment de ma destination qui se trouvait être le seul endroit du parc à éviter. Je ne vis pas non plus deux de mes camarades s'amuser près dudit endroit, et n'entendis pas non plus celles-ci me crier de m'arrêter. 

Sans comprendre pourquoi, la minute d'après je me sentis projetée sur le coté, au sol, par quelque chose de lourd qui rendit mes côtes douloureuses. Sonnée, je me relevais quand même et remarquais enfin une des deux jeunes filles, blonde, évanouie un peu plus loin. L'atmosphère tranquille qui régnait un peu avant devint pesante et une grande agitation s'éleva derrière moi. Cela m'effraya tandis que je me retournais pour voir le saule s'animer furieusement, fouettant l'air de ses branches. Je me précipitais sur la jeune fille dans l'intention de l'éloigner de là et la mettre à l'abri, mais l'arbre magique n'était pas d'accord avec cette initiative et semblait m'avoir prit en chasse. J'entendis ses branches se ruer sur moi tel un rapace en colère et me frôler de peu le haut de la tête alors que j'eu le réflexe de me baisser. Malheureusement, l'instant suivant je n'eu pas la même chance quand j'atteignis ma camarade en m'accroupissant devant elle : une autre attaque du saule, inévitable cette fois, me fouetta les côtes et m'envoya voler à l'opposé de la demoiselle, quelques mètres plus loin. 

* Aieuh ! Elles vont finir par se casser ! *

J'atterrissais lourdement sur la pelouse, le souffle coupé et cette fois, ayant plus de mal à me relever, je restais quelques minutes là sans bouger. J'étais encore trop proche de l'arbre mais mon immobilisation semblait l'avoir calmé quelques peu.

Bloquée physiquement au sol, mais ayant encore toute ma tête, j'entendais au loin le parc grouiller d'élèves, de leur cris et de leurs amusements. Nos camarades venaient rarement ici et donc je me doutais que nous ne recevrions pas d'aide. Je voyais la rouge et or à une dizaine de mètres, toujours inconsciente, et ensuite une autre jeune fille arriver sur elle. 

* Non ! Pas une autre blessée ! Fais attention ! *

Lui envoyant un regard plein d'inquiétude, je vis la deuxième jeune fille réussir à tirer la première hors de portée du Saule. Je me redressais difficilement mais sûrement soulagée que mes deux camarades soient enfin en sécurité. Il ne restait que moi dans la zone de danger et je me mis à avancer à quatre pattes tandis que je voyais de nouveau la deuxième jeune fille revenir sous le Saule Cogneur et se mettre encore une fois en danger. Elle m'avait rejoins avant que j'eu le temps de lui dire de rester en arrière et se prit une branche. C'est alors que j'entendis un craquement inquiétant et la vit ensuite hurler sa douleur. 
Allongées face à face, je lui attrapais les mains pour lui faire savoir que je ne la laisserais pas ici. 

- On y arrivera pas seules, je vais lancer des étincelles de détresse, tiens bon ... Ne bouge pas et tiens bon. 

Je lui parlais pour la rassurer, quelle idée de se retrouver ici à cause d'un garçon ?! Si au moins il n'y avait eu que moi ça ne me gênerais pas autant, mais là j'avais entraîné malgré moi deux autres personnes et je m'en mordais les doigts. Restant immobile, j'attrapais ma baguette dans la poche de mon jean et levais le bras au moment où une autre branche fouettait l'air et frappait mon poignet.

- Aaargh. Saleté de Saule ! Fiche nous la paix !

Je me laissais envahir par la colère contre cet arbre qui s'acharnait sur nous et me levais pour de bon, baguette au dessus de la tête, pour lancer mon sort.

- Perriculum !!!

Évidemment mon agitation rendit l'arbre encore plus furieux et une grosse branche fendit l'air et se dirigea encore sur moi pour me frapper les cotes une troisième fois. Je m'écroulais à bonne distance de la jeune fille à la jambe cassée, les côtes plus que douloureuses, cette fois elles devaient vraiment être cassées. La douleur me brouillait la vue de larmes contenues alors que j'étais incapable de me lever une bonne fois pour toutes. 

Je ne savais pas si mon sort avait bien fonctionné, si quelqu'un l'avait bien vu ou même si les autres élèves dans le parc allaient comprendre. Et si personne ne venait ? Si le Saule allait nous battre à mort le temps qu'on nous retrouve ? C'est pourquoi, avec toutes ces inquiétudes en tête, je fus soulagée quand je vis enfin arriver une silhouette féminine. Quand elle fut assez près je pus reconnaître miss Aloméda, notre professeur d'arithmancie.

Dorea était assise sur un banc, au bord du Saule Cogneur. Son aventure du début de l'année ne lui avait pas suffit, et elle revenait traîner dans les environs? La professeur de Divination en ferait une crise de foie si elle savait cela... Mais Dorea se moquait de l'état de Santé d'Alomeda. Elle avait les yeux complètement dans le vague, son bonnet gisait inutile dans ses mains. Elle laissait les gouttes de pluie fraîches ruisseler le long de sa tête et tomber dans son cou, la rafraîchissant. Elle poussa un soupir et laissa tomber sa tête en arrière. Elle était dans la position idéale pour boire les gouttes, mais n'étant plus une enfant, elle ne le fit pas. En réalité, réalisa-t-elle avec un sourire amer, elle ne l'avait jamais fait. Avait-elle grandit trop vite ? Elle ne le pensait pas. Elle était encore une pauvre gamine, avec des réactions qui allaient avec. Elle avait juste toujours pensé que la pluie, ce n'était pas propre. Conclusion logique en somme. Elle n'en savait rien. Elle fit tourner sa tête dans tous les sens, lentement, pour essayer de se débarasser de la raideur qui s'était emparée de sa cervicale droite depuis quelques jours. Se faisant, elle aperçut un éclair orange. Alors qu'elle alalit continuer sans s'en préoccuper, l'information atterrit jusqu'à son cerveau. Elle regarda plus attentivement et compris que l'éclair orange était en réalité jaune, et qu'il s'agissait vraisemblablement d'une écharpe ou d'un bonnet Poufsouffle. Elle souffla et accrocha à son visage un sourire qui, elle le savait, n'atteignait pas ses yeux noisettes. 

-Salut

Elle fut surprise par sa voix éraillée, elle ressemblait à celle de son père quand il revenait de boulot lors de ses mauvais jours, et qu'il n'avait pas hésité à s'enfiler plusieurs paquets de cigarettes. de plus si jeune homme avait perdu cette addiction, mais continuait de fumer les jours où ça n'allait vraiment pas. C'était un substitut à l'alcool, en quelques sortes.

Keira avait envie d'une balade, malgré la pluie et le mauvais temps qui semblait s'être installé pour la journée. Armée de courage et d'une détermination nouvelle, elle enroula son écharpe autour de son cou, rabattit le bonnet jaune sur ses cheveux roux qu'elle avait lâché pour couper le froid et brava l'extérieur.

Arrivée au saule cogneur, elle se rendit compte qu'il ne pleuvait aussi fort qu'elle l'aurait pensé et que c'était la grisaille qui donnait cette impression. Elle enleva deux tours de son écharpe pour ne plus ressembler à un bonbon emballé et son bonnet termina dans sa poche. Elle entendit quelqu'un la salua et cligna des yeux en voyant une serdaigle assise sur le banc.

- "B..b... Bonjour !"

Elle offrit un sourire à la jeune fille assise là et regarda l'arbre avec un frisson. Cet arbre vivant la mettait souvent mal à l'aise, elle se demandait si des gens étaient déjà morts face à ça et grimaça. Elle s'approcha du banc où se trouvait la serdaigle et s'installa, s'affalant en un soupire et se demandant pourquoi elle avait eu envie de sortir. Elle s'ennuyait de plus en plus souvent au château, elle se sentait seule et avait toujours l'impression de ne plus rien suivre de ce qui s'y passait, se contentant d'aller en cours la tête basse. Keira avait probablement perdu l'envie de parler aux autres étudiants quand elle avait entendu certaines moqueries sur son bégaiement, au début cela ne l'avait pas gênée mais maintenant... Une rafale de vent projeta des mèches rousses dans sa bouche et elle se débattit avec ses cheveux le temps de les remettre en place.

- "Q...q...q...quel temps pourri !"

Dorea ne reconnut pas la jeune fille qui était en face d'elle, malgrès ses cheveux flamboyant elle n'avait pas dû la remarquer. S'emmitouflant encore un peu dans sa cape, elle sourit à sa camarade. La jeune fille devait être timide et assez discrète, vu son bégaiement. Elle se souvenait parfaitement des enfants qui, dans son école moldue, bousculaient les plus timides qui devenaient la risée de tous à cause d'un défaut d'élocution. 

-C'est bien vrai ! 

Elle y était raisonnablement habituée, et puis elle n'aimait pas la chaleur donc ce temps pourri ne la dérangeait pas plus que cela, mais elle comprenait parfaitement le point de vue de sa camarade.

-Je suis Dorea, et toi ? 

A peine avait-elle finit de parler qu'un éclair déchira les cieux, faisant augmenter la vitesse des trombes d'eau qui tombaient du ciel. Elle frissona et tenta de cacher sa mine apeurée, car elle avait très peur de l'orage.


-Tu me diras ça en chemin, non ?  On ferait mieux de rentrer avant que ça ne se gâte.