La table des Poufsouffle

Assise près de Philippine et Adrian, la préfète attendait impatiemment la répartition ainsi que le discours de début d'année du nouveau directeur de Poudlard. Les premières années s'avancèrent un à un sous le choixpeau. Winonna eut le plaisir d'accueillir quelques nouveaux jaunes et noirs, mais peu comparé aux effectifs des autres maisons. Arthur Peverell s'avança à la fin de la cérémonie et entama son discours.
 La préfète fût surprise par quelques nouvelles règles mais ne réagit pas, verbalement, à ces nouvelles indications. Mais elle ordonna aux poufsouffles grincheux de se taire. Ce changement allait mettre un peu de pagaille, vu les réactions des apprentis sorciers, mais Winonna avait bon espoir, ses camarades allaient s'adapter. Et si ils obéissaient et si le calme règnerait de nouveau sur Poudlard, peut être que le nouveau directeur serait plus tolérant ?  Mais une règle attira l'attention de la jeune femme * " Tout soupçon d'existence d'une organisation illicite devra être transmis au Directeur ou au corps enseignant le cas échéant " Un société secrète ? Comme l'AD ? Mais pourquoi ferions nous ce genre de choses ? Il y a un truc qui tourne pas rond là dedans *
L'annonce du classement de l'année dernière sortie Winonna Diggory de ses pensées. Poufsouffle était dernier. Cela n'étonnait guère la préfète mais elle espérait que sa maison arriverait au moins à la seconde place avant sa dernière année d'études. Le repas commença et comme d'habitude, les trois quarts des poufsouffles se jetèrent sur la nourriture. * Et non, ce n'est pas un cliché ... *
La Capitaine mangea lentement tout en regardant autour d'elle. Elle reconnut quelques têtes, celles qu'elles n'avaient pas vu dans le train. Mais elle ne vit pas Melinda à la table des serdaigles. La blonde trouva la chose étrange mais se reconcentra sur sa table. Son amie Victoria Lester avait l'air palote et souffrante. La jaune et noire se promit d'aller lui parler après le repas.

J'étais penchée contre le rebord de la table, laissant le bois m'écraser la poitrine pour maintenir ma peine à l'intérieur, et ça depuis un moment sans pouvoir dire combien de temps. Juste, je m'étais habitué à cette position et je ne sentais même plus la douleur, respirant très lentement pour ne pas faire d'effort. Me concentrer sur les conversations alentours comme si j'étais dans un de mes livres m'aidait beaucoup, comme avec Ridwen toute l'après midi, cherchant par là une échappatoir, une distraction le temps que nous descendions dans notre salle commune. 

Mais il fallait croire que le sort n'était pas de cette avis, qu'il s'acharnait sur moi. Ne pouvait-il pas attendre demain au moins ? Apparemment pas. Un hiboux apparut dans la grande salle sans que j'y fasse vraiment attention jusqu'à ce qu'il se jète dans mon assiette, heureusement vide pour le coup, et me fasse sursauter. Beaucoup de mes camarades se retournèrent sur moi, je sentais même les regards curieux des élèves des autres maisons dans mon dos qui me mettaient soudain mal à l'aise. Mais je les oubliais et prit la missive qui était à mon nom, m'inquiétant de ce que ça pouvait être. Après tout ce n'était pas pour rien que tout le monde se mettait maintenant à chuchoter pour spéculer sur la signification de ce courrier tardif : jamais personne ne recevait un hibou à cette heure, dès le premier soir de la rentrée. 

* Qu'est ce que c'est encore ? Ce n'est pas l'écriture de Ginny ou Harry et puis ils attendent ma lettre de rentrée ... Si c'est encore une mauvaise nouvelle je ne sais pas comment je vais le supporter. *

Je n'avais pas tout de suite reconnu l'écriture de mon amie Roxane qui me redevenait familière au fur et à mesure de ma lecture, lecture que je n'aimais pas du tout. 


<< Chère Ria,

Je suppose que tu as déjà remarquer que je ne fait pas partie des élèves de Poudlard cette année, et la moindre des choses c'est que tu saches au moins pourquoi. Mes parents trouvent ça trop dangereux pour moi. Ils abusent. Enfin...
Tu vas me manquer... mais on peut toujours s'écrire...
Prend soins de toi.

Bisous, Roxy


PS : je vais commencer à travailler dans la Réserve en tant que soigneur. C'est une astuce de mes parents pour me faire oublier l'école.     >> 


J'avais du mal à y croire : il était vrai que cette après midi, après la mauvaise nouvelle apprise, j'avais stoppé les recherches de mes amies dans le train, et que je n'avais pas vu la Gryffondor en balayant la Grande salle du regard tout à l'heure. Mais de là à ce qu'elle ne revienne pas cette année m'était impensable et cette idée était insupportable en cet instant. Je me sentais déjà comme jetée à terre ces dernières heures et j'avais l'impression que le mauvais sort, en perfide qu'il était, en profitait maintenant pour me rouer de coup. Je me sentais encore plus étouffée et encore prête à craquer, mais le faire ici au milieu de tant de monde m'était encore moins supportable que l'absence de Roxane. Leur faire voir ma peine et leur faire penser que j'étais encore "une jeune fille traumatisée et renfermée", ça surement pas ! Sans réfléchir plus, alors que le peu de visage que j'avais se décomposait, je me levais précipitamment pour sortir de la Grande salle et rejoindre le hall d'entrée du château.

La grande salle était plutôt calme en cette fin d'après-midi. Winonna, assise à sa table, regardait deux de ses camarades poufsouffle qui jouaient aux échecs. La jeune femme n'avait jamais joué à ce jeu, mais à force de voir les élèves y jouer, elle avait assimilé quelques règles. Selon un ouvrage, Ron Weasley avait joué sa plus belle partie d'échec, ici à Poudlard. 

Un jeune de première année de la maison dee jaunes et noirs, entra dans la salle et se dirigea en courant vers la préfète. 


'' Mademoiselle Winonna, vous pourriez refaire vous muffins aux myrtilles ? '' 

La blonde rigola et se tourna vers le gourmand. Le garçon était tout sourire. Il était de taille moyenne pour son âge, ses cheveux châtains étaient légèrement bouclés et il avait de petits yeux verts. Ceux-ci, pétillaients dès que l'on parlait de nourriture. Winonna se leva et tendit ses mains vers le cou du petit. Elle lui resserra sa cravate jaune. 


'' C'est mieux comme ça Monsieur Jones. ''  Puis elle continua, un sourire aux lèvres. '' Et oui, dès que je peux, je cuisinerai ça, pour les résidents des dortoirs poufsouffles. '' 

Content, Jones remercia sa préfète et décida de rester pour regarder la fin de la partie. La jeune femme se posa sur le banc où elle était assise précédemment et continua d'observer les pions de l'échiquier avancer.