Le garçon respirait difficilement, l'air à bout de souffle. Hésitante, je tendis une main vers lui, toujours silencieuse. Mais il eu un mouvement de recul et fit mine de s'éloigner, reculant dans l'ombre. Je me redressai et m'approchai, mais il fit mine de s'enfuir. J'allais me rasseoir, décue, quand il tituba et se laissa tomber le long du mur. Aussitôt, je courrus près de lui, inquiète. En m'approchant, je réalisai le problème. Il paniquait. Il avait un problème, mais était en train de paniquer, ce qui agravait les choses. Plus que le reste (je n'avais aucune idée de ce que c'était, d'ailleurs), sa freyeur l'empêchait de respirer. Il fallait absolument qu'il se calme.
"Hé... ça va ? Comment tu t'appelles ?" demandais-je.
Je n'étais pas sûre qu'il puisse parler, mais c'était une des choses qui m'empêchaient de paniquer moi aussi. Fais ce que tu peux, vois le reste plus tard, ne t'inquiète pas et ne montres pas ta peur. La phrase que je me répetais, encore et encore, à l'époque. Je chassai ce souvenir douloureux et posai une main sur l'épaule du garçon, le forçant à se détendre. Je tendis l'autre bras vers lui.
"Serre, Ok ? Serre le plus fort que tu peux."
Je lui fit un sourire rassurant, espérant que ça irait mieux. J'ouvris avec difficulté une fenêtre dont on ne s'était pas servi depuis des années, espérant que l'air frais lui ferait du bien.