Sur les tables de travail

(dernier samedi de décembre - fin d'après-midi)

Noel n'était plus très loin et, comme je n'en avais pas du tout l'habitude, j'étais entrain de m'occuper de mes "cadeaux" au dernier moment. Je bougonnais dans mon coin, dans une salle commune vide, avec ma pile de cartes et de chocolats en tout genre éparpillés sur les tables d'étude. Ma bouderie était dut au fait que je ne savais pas quoi écrire dans mes cartes et que j'hésitais encore à les envoyer. Admettre que j"avais des amis était une chose mais le leur dire en était une autre, et j'étais donc là, assise comme une idiote, devant une carte vierge et la plume suspendue au dessus d'elle depuis déjà deux bonnes minutes. 

* Joyeux noel c'est bien, et simple ... Je pourrais ne mettre que ça ?! *

Soupirant sans savoir quoi faire, j'entendis soudain un grand bruit d'explosion et sursauta avant de me souvenir de ce que j'avais fais quelques heures avant dans un des dortoirs des garçons de ma maison. 

Le soir même de l'épisode du gui dans la cour de l'horloge, j'avais retrouvé les imbéciles concernés et il s'était trouvé que par un heureux hasard ils étaient de gryffondor. Je m'étais tout de suite mise à chercher une idée pour me venger et j'en avais trouvé une sacrément bonne, deux jours après. Il m'avait fallut encore quelques jours pour la mettre au point, si bien que la semaine était passée. Et pour finir, dès que j'avais vu les garçons de la dernière fois sortir du dortoir des 4e années ce matin même, je m'y était glissée pour leur déposer un gros paquet cadeau magnifiquement emballé. 

J'avais attendu cette fameuse explosion toute l'après midi, depuis que j'avais vu mes camarades rentrer d'une bataille de boule de neige après le déjeuné, et maintenant j'avais mon habituel grand sourire spécial bêtises que j'affichais fièrement. Mais avant que je puisse vraiment jubiler, fière de mon coup fourré, j'entendis des pas précipités et des éclats de voix descendre les escaliers. Retenant difficilement mon fou rire, je glissa de ma chaise et me cacha sous la table alors que le groupe de garçons arrivait. 

- Mais t'es sûr que c'est elle ? 
- Tu connais quelqu'un d'autre d'aussi dingue pour nous faire un coup comme ça ? 
- Euh ... Non.
- Je veux qu'on retrouve cette peste !
- on pourrait la chercher après avoir prit une douche ? 
- Fait comme tu veux ! Moi je vais la chercher !
- Eh ! Tu dois embrasser comme un troll pour qu'elle se venge de cette façon.
- Ferme là toi ! Quand je l'aurais retrouvé c'est moi qui me vengerais. 

Un des gryffondor était furieux alors que d'autres se moquaient de leur ami et qu'un autre encore repartait dans leur dortoir, probablement pour prendre une douche. Je les entendais, à leur bruit de pas, faire le tour de la salle commune pour me chercher et je du retenir ma respiration tellement j'avais envie de rire. Quand l'un d'eux s'approcha de la table où j'étais caché, je risqua un coup d'oeil et vis qu'il était recouvert de peinture, comme je l'avais prévu. Sentant le fou rire monter encore plus à la vue de trois jeunes hommes tachés de toutes les couleurs et fouillant entre les fauteuils, je du enfoncer mon poing dans la bouche et le mordre pour ne pas exploser. 

- Y a personne ici.
- Alors elle est dehors !

Finalement j'entendis le plus furieux jurer très impoliment avant que leur pas ne s'éloignent hors de la salle commune. Je préférais attendre encore une bonne minute pour être sûr qu'ils soient loin et explosa enfin dans énorme fou rire. Il l'était d'autant plus que j'avais du me retenir avant de pouvoir me laisser aller et j'en roula sous la table, ne pouvant plus tenir en équilibre, même à genoux.

Une fois mon fou rire passé, je retournais dans mon propre dortoir pour y passer le reste de la soirée à lire avant l'heure du diner. Non pas que je voulais me cacher de ces imbéciles, loin de là, mais après ma bonne action j'avais simplement envie de me détendre sur mon lit avec un bon polard.