Près de la cheminée

J'étais assise sur mon lit, a essayer de lire un polar en cherchant le meurtrier avant les révélations de la fin. Essayer seulement, car je n'étais pas seule dans le dortoir des filles de 6e année et leurs gloussements stupide en parlant mode et garçons me déconcentraient. Je finis par poser mon livre et soupira d'exaspération en me levant et en sortant de ma chambre. 

En descendant dans la salle commune je vis qu'elle était vide et me doutais que le couvre feu devait être passé. Peut être depuis pas très longtemps mais en tout cas il n'y avait personne pour me voir quitter les lieux si je voulais aller faire un tour dehors. Cette idée me tira un sourire sournois et je traversa la salle pour rejoindre le tableau avec l'envie de me promener autour du lac, ou peut être à la lisière de la forêt. Mais je me rappela soudain que j'avais prise certaines résolutions et m'arrêta net en arrivant devant la porte. C'était encore plus tentant de sortir quand c'était interdit et d'un autre coté je tenais parole, même envers moi même, quand je décidait quelque chose. Tiraillée entre ces deux pensées, je fis plusieurs fois l'aller et retour entre le tableau et l'entrée des dortoirs avant d'aller me poser devant la cheminée. Sans voir qu'il y avait déjà quelqu'un, je m'installa brusquement en tailleur et pesta en posant ma tête dans mes mains, les coudes sur les genoux.

- Nom d'un véracrasse ! C'est plus difficile que je ne le pensais !

Une voix à coté de moi me fit légèrement sursauter de surprise et je releva la tête pour voir un jeune homme que je n'avais pas remarqué jusque là. Un peu normal puisqu'il était allongé devant la cheminée et donc caché derrière le canapé, lui par conte avait dut me voir faire mes aller et retours et s'en amuser. Contente de tomber sur quelqu'un avec qui je n'avais encore jamais vraiment parlé, je lui lança un de mes sourires ravit et lui répondis sur un ton espiègle.

- Salut ! Disons que j'essais de résister à la tentation. 

D'un signe de tête je lui indiqua la porte d'entrée de la salle commune et repris en le reconnaissant comme étant un de mes camarades de classe. 

- On a quelques cours en commun si je ne me trompe pas ? J'ai oublié ton nom. 

Finalement ce gryffondor tombait bien, grâce à sa présence j'allais peut être mieux résister à mon envie de balade nocturne. Quoiqu'en l'observant mieux il semblait s'endormir et s'il décidait d'aller se coucher dans pas longtemps, j'allais de nouveau me retrouver seule à batailler contre moi même.

Mon camarade de maison se redressa pour s'assoir avant de me rafraichir la mémoire en me donnant son nom, et quand il me redemanda le mien j'acquiesçai pour le lui confirmer. Ensuite il comprit très bien ce que j'essayais de ne pas faire et me fit une remarque qui me fit éclater de rire. 

- Après toutes les fois où je suis déjà sorti on n'aurait pas autant de point ! Je ne me fais pas souvent attraper. 

Lui lançant ensuite un regard malicieux, j'ajoutais en repensant à mes bonnes résolutions notées noir sur blanc dans mon carnet. 

- Mais ne t'inquiète pas, cette année j'ai décidé de devenir raisonnable. C'est difficile comme tu vois, mais je devrais y arriver. 

Maintenant que Gabriel était assis et mieux explosé à la lumière du feu, je pu m'apercevoir qu'il avait un drôle de look avec son survêtement et un chapeau haut de forme sur la tête. Je détestait la mode comme celle où ma mère travaillait mais ça me m'empêchais pas d'apprécier les allures un peu particulières comme la casquette d'aviateur d'un certain serpentard, ou le chapeau du gryffondor. Si j'avais oublié son nom en cours, je n'avais pas oublié son style et j'eu soudain envie de lui faire le même coup qu'à Luv en début d'année. A défaut de sortir ce soir, je pouvais au moins m'occuper à taquiner un camarade et j'attrapais le haut de forme de sur la tête de Gabriel pour l'essayer avec mon sans gêne habituel. 

- Tu crois que ça me va ? Lançais-je sur un ton taquin et un sourire rieur. 

Je m'amusais de moi-même car je devais avoir un look aussi atypique que lui maintenant, avec mon pantalon marron, mes boots noires et ma veste militaire.

La soirée promettait d'être simpa. Gabriel ne se fâcha pas de mon geste, pas comme Luvion, et il alla même jusqu'à rectifier la position du couvre chef sur ma tête en me disant que j'avais une tête à chapeau. Vraiment ? Et bien ça me donnait au moins une petite idée de ce que je devais essayer pour mon changement de look si un jour j'arrivais à quitter mon style baroudeur. 

Ensuite il me reposa la question sur ce que je comptais faire si je sortais et je finis par répondre avec un sourire tranquille, le regard perdu dans le feu de la cheminée. 

- Juste faire un tour autour du lac, trouver un coin simpa et me poser pour regarder les étoiles. 

Comme à chaque fois que je pensais aux étoiles, je pensai à mon père et me mis à rêvasser avec un air nostalgique sur le visage. Je laissai le silence s'installer quelques minutes avant de reprendre ms esprits et de me souvenir d'un détail que le gryffondor m'avait dit en parlant de son haut de forme. Le quittant de sur ma tête pour mieux l'observer, je constatai qu'en effet l'accessoire n'était pas de première fraicheur :

- Tu sais, les chose les plus précieuses ne sont pas forcément les plus belles ... Enfin, les plus neuves ... Ton chapeau est très bien comme il est, il a du vécut c'est tout et ça lui donne plus de charme. Regarde ma veste, elle en à vu aussi et elle n'est même pas à moi, même si mon nom est dessus. 

En effet n'importe qui pouvait deviner que cette vieille veste kaki un peu trop grande pour moi avec le nom de Parrish brodé dessus n'était pas à moi à la base car elle était loin d'être féminine. Et si on s'y connaissais bien, on pouvait très bien reconnaitre un blouson officiel de l'armée américaine des Etats Unis. Ce que je pouvais y tenir à cette vieillerie et, tout en y pensant, je redonna son chapeau à Gabriel avec un sourire complice. 

- Je l'ai piquée à mon père. Et toi ? Il vient d'où ton trésor ? 

La réponse vague de mon camarade me tira un petit rire avant que je ne replis mes genoux contre moi pour les enrouler de mes bras et coucher ma tête dessus. Fixant Gabriel avec un sourire de plus et les yeux remplit de curiosité, je lui lança sur un ton amusé :

- Tu l'as volé ? Tu sais que ce n'est pas bien ? Riais-je en reprenant ses propres mots. Vas-y, raconte !

Voyant ensuite le jeune homme tousser, je sortis de ma poche une petite fiole de potion que j'avais toujours sur moi depuis que j'étais sorti de l'infirmerie pour ma grippe. Je la lui tendis et lui expliquai :

- Tiens, c'est de la pimentine. J'en ai toujours sur moi l'hivers. 

J'avais hâte de voit s'il allait oser prendre la potion contre le rhume maintenant ou s'il préférerait attendre d'être seul pour que personne ne le voit subir ses effets secondaire : fumer par les oreilles comme une locomotive. Une chose était sûr, dans notre monde, ceux qui étaient enrhumés se faisaient remarquer.

Gabriel soupira plusieurs fois avant de me dire comment il avait eut son chapeau. Moi qui avait juste voulu le taquiner, je venais d'apprendre que j'avais visé juste inconsciemment. Ensuite il éclata de rire quand il vit ma fiole de pimentine qu'il prit quand même en pensant que je le croyais inculte en potion. Ca m'amusait car ça ne m'avait pas du tout traverser l'esprit, encore moins quand il insinua que j'avais voulu lui faire une mauvaise blague. Ma réputation de plaisantin me précédait-elle déjà dans les couloirs de ma nouvelle école ? Apparemment oui et j'éclata d'un grand rire avant de répondre.

- Ah bha ca y est ! Tout le monde se méfie de moi ici ?! Ca fait à peine quatre mois que je suis là ! Reprenant mon souffle et mon calme, je repris un peu plus sérieusement. Non, c'est vraiment de la pimentine, et c'est Pompom qui me l'a donné après que je sois resté bloquée à l'infirmerie quelques jours. Une grosse grippe. Et je te l'ai dis, je sors souvent dehors la nuit, donc je m'enrhume beaucoup l'hivers. 

Le jeune homme me regardait quand même avec un air qui disait "je ne suis pas idiot" qui me fit encore pouffer de rire et je le rassura en lui jetant un air taquin :

- Ne t'inquiète pas, je n'avais pas prévu de blagues ce soir. Tu es sauvé pour cette fois. 

Mon camarade me proposa de m'aider en potion si un jour j'en avais besoin et même de m'accompagner un soir où je sortirais me balader. Je n'étais pas contre, j'aimais bien ce jeune homme, il était moins crétin que la plupart des garçons et j'acquiesçai pour lui signifier que ça serait avec plaisir. Il me redonna tout de même ma fiole de potion en me demandant en s'amusant ce que j'allais faire de ma soirée et je la remis dans ma poche en répondant par le même rire moqueur que lui. 

- C'est ça, moque toi ! La prochaine fois que je te vois, tu n'y échapperas pas. 

Tout en lui disant ça sur un ton sournois et amusé, je lui envoya mon poing dans l'épaule sans beaucoup de force. Ce geste taquin était réserver aux gens que j'appréciais et avec qui je plaisantais facilement et le gryffondor en faisait parti. Ramenant mon bras autour de mes genoux avec l'autre, je repris sur le ton de la conversation en lui souriant amicalement :

- Comme tu vois, je discute. Mais si tu préfères aller te coucher c'est pas grave. J'essaierais de résister à la tentation toute seule. 

J'éclatais de rire en entendant le rouge et or me dire que je ne l'aurais pas facilement avec mes coups fourrés. J'espérais bien qu'il me donnerait du fil à retordre, sinon ça serait moins drôle. Mais, malgré nos sourires, j'avais ensuite remarqué son regard moins amusé et compris. Ca m'était déjà arrivé de rendre visite à mon père pendant son travail et j'en avais croisé des jeunes avec cet air là, dans les locaux de la police de Chicago. Sans lui montré à quoi je venais de penser, je me promis de faire attention la prochaine fois que je voudrais brusquement lui montrer ma sympathie. 

Souriant avec un air complice, je l'écoutai me dire qu'il ne me laisserait pas seule toute de suite et ris à son clin d'oeil avant de confirmer ses interrogations. 

- Non, c'est même certain ! C'est la première fois que j'essais d'être raisonnable aussi ! 

Mais je comptais bien arriver à tenir mes résolutions et il en fallait beaucoup pour que je ne m'en tienne pas à ce que j'avais décidé. Je savais que je pouvais le faire, rester sagement ici même si j'étais seule, mais j'avais tellement l'habitude de sortir dehors qu'évidemment le premier soir était difficile. D'ici quelques temps ça irait mieux. En attendant j'étais en plutôt bonne compagnie alors il me suffisait de profiter de cette conversation devant le feu de cheminée. Et je trouva une bonne question pour continuer, une de celles qui promettait un long moment à parler :

- Bon, et à part la potion, qu'est ce que tu aimes ? Le quidditch peut être ? 

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La soirée avait été moins difficile que ce que j'en aurais pensé au départ et j'avais passé des heures à discuter avec mon camarade de maison. Il avait été très simpatique et grâce à lui je n'avais plus pensé à sortir alors que les heures avaient défilées. Finalement un peu plus tard j'étais tranquillement reparti dans mon dortoir pour aller dormir paisiblement.