Pré-au-lard, Honeydukes

Les semaines avaient passées depuis l'annonce effrayante de la Directrice à toute l'école à propos d'une éventuelle nouvelle guerre contre les centaures. L'atmosphère dans les couloirs du château s'était quelque peu rassurée mais les rumeurs et les idées de ce que l'avenir nous réservait allaient bon train et les choses n'étaient pas prêtes de se calmer. Notre Professeur d'Arithmancie avait même eut la bonne idée de nous faire cours sur nos probables ennemis, chose qui m'avais plu, surtout le fait d'étudier de telles créatures magique.

Mais avec cet enchaînement d'événements chargés en émotions – ma pauvre Roxy et l'histoire de Sobolani ; l'incident à propos de ma famille biologique chez Hagrid ; la menace d'une guerre avec le retour possible des Mangemorts et la mort d'un Professeur – je faisais un black out mental et toute cette semaine je n'avais pas fais d'efforts en cours. Peut être en soin avec Miss Aloméda mais j'avais mis toute mon énergie dans ce cours et ensuite je n'avais pas fais de réels efforts le reste du temps. J'avais l'esprit trop encombré par tout ça pour laisser de la place à des réflexions de sortilèges ou de métamorphoses. De plus depuis que j'avais entendu le mot « Mangemort » je passais mes journées à sursauter au moindre bruit suspect, ajoutez à ça la fatigue, et mes nuits à voir des éclairs verts dans mes rêves... De quoi me rendre légèrement parano.

Par chance Mme Dragonneau nous avait redonné l'autorisation d'aller à Pré-au-lard jusqu'à une durée limitée et je ne m'étais pas gênée pour aller y faire une balade et me détendre un peu. Ce n'était pas tout aussi efficace qu'un après-midi à voler et qui plus est avec de très bonnes amies mais depuis que j'étais arrivée à Poudlard j'avais hâte de pouvoir voir ce village célèbre de mes propres yeux. Visiter Zonko ou de me ravitailler en sucrerie chez Honeydukes, ou encore de me désaltérer au Trois balais.

Donc ce samedi là, j'étais parti seule à Pré-au-Lard et je flânais dans la rue principale, ne pensant à rien, et me laissais émouvoir par le spectacle orignil qu'offrait la poste du village ou par des farces et attrapes que certains de mes camarades sorciers essayaient à peine sortis de chez Zonco.

Il faisait encore un peu frais et je frissonnais quand un courant d'air m'assaillit, me forçant à resserrer ma cape autour de moi. Je passais devant la confiserie et fis demi tour quand je la dépassais de quelques pas pour me planter devant la vitrine. J'étais maintenant complètement émerveillée de ce que la vitrine laissait voir et j'en salivais d'avance, un grand sourire aux lèvres. Il y avait des baguettes réglisses, des suçacides, des gnomes au poivre et tant d'autres.
Ni une ni deux je me décidais et entrais dans la boutique, bien sûr bondée d'élèves devant jouer des coudes pour avancer dans cette cohue inimaginable. Je réussis à me glisser près d'une étagère et attrapais un sachet en papier kraft pour me servir, prenant des dragées surprises, des ballongommes, quelques baguettes réglisses, des fizwizbizs, et  bien sûr je ne pouvais pas ressortir de là sans faire le plein de chocolats. D'ailleurs Honeydukes était bien connu pour être le meilleur fabricant de chocolat du monde sorcier.

* Mmmh ! Je vais me régaler avec tout ça ! … Et me rendre malade, mais on s'en fiche *

Je pouffais de rire une seconde dans ma cape, pour ma propre bêtise et essayais de me frayer un chemin jusqu'au comptoir pour payer mes achats. Dans la foule je me retrouvais ballottée de droite à gauche comme si j'étais en pleine mer un jour d'orage, la douleur des coudes dans les côtes en plus. Au  bout de cinq minutes à « nager à contre courant » j'atteignis enfin l'endroit voulu et affichais ce qu'il me restait de sourire pour saluer le propriétaire de la boutique.

- Bonjour miss.
- Bonjour.
- Alors … Fouilla-t-il dans mon sac en ajoutant. Bien, bien. 11 mornilles et 7 noises s'il vous plaît.

Mon porte monnaie s’allégea quelque peu et je repris mon combat de coudes pour me glisser hors de la boutique. Là je fus bien contente de retrouver l'air frais de demie-saison après l'atmosphère étouffante de la confiserie.

Toute contente de mes achats je repris ma visite du village en piochant de temps en temps dans mon sachet de bonbons. Gouttant une dragée à l'herbe ou un suçacide, qui me faisait un trou dans la langue, que j'adoucissais ensuite avec une chocogrenouille.
Tout en traînant les pieds sur le chemin de terre principal de Pré-au-Lard je fini par arriver non loin de la taverne où tous les jeunes se réunissaient pour boire un pot et se réchauffer avec une de ces fameuses bièreaubeurre. Mais je n'y entrais pas, pour le moment tout ce qui me faisait envie c'était tout ce sucre que j'avais dans les mains.

Je me perdis donc dans mes rêveries en continuant mon chemin et en faisant à peine attention à l'endroit où je mettais les pieds.  Quand soudain je me sentie prise au piège à la cheville et commençais à tomber. Le choc de la situation me poussa à attraper la première chose qui se trouvait à porté de ma main par réflexe et je me retrouvais collée à un jeune homme qui en fut tout aussi surprit. Dans un autre réflexe il voulut m'empêcher de chuter mais dans un tourbillon de capes maladroit nous nous retrouvions tout les deux par terre, sur les fesses. Mon sachet de bonbon avait volé dans ma tentative ratée de ne pas tomber et explosa en atterrissant à coté de moi, la moitié du contenu se perdit dans la poussière alors que je me sentie étourdie une minute.

* kess iss passe ? *

Je relevais la tête pour voir le jeune homme et me mis à rougir de honte, les larmes aux yeux. Cela était dû à la fatigue de mon léger manque de sommeil. Tout en ramassant frénétiquement mon bazar je me confondis en excuses.

- Oh ! C'est pas vrai ?! Je suis désolée ! Vraiment désolée ! Je ne regardais pas où j'allais ! Je suis désolée … Pardon je me répète mais vraiment …

J'avais si peur qu'il ne le reprenne mal, que je sois littéralement tombée sur un crétin qui me le reprocherait longtemps, ou qui voudrait se venger plus tard. Depuis l'annonce de la Directrice je voyais le mal un peu partout, ayant peur que derrière n'importe qui ne se cache un de ces Mangemorts. Alors je remarquais qu'un autre jeune homme se tenais près de nous et qui nous souriait d'un air amusé.

Ensuite je voulu me relever mais je me sentie encore prise au piège et en jetant un œil sur ma cheville je vis qu'une corde y était accrochée et je me dépêchais de la retirer. Mon attention fut alors attirée vers un groupe de plus jeunes élèves qui partaient en courant. L'autre jeune homme debout près de nous m'aida à me remettre sur mes pieds en m'attrapant le bras et me rassura en fusillant les fuyards des yeux.

- Ne t'en fais pas, tu n'as rien à te reprocher. Et eux font bien de partir … Ça va Than ? Rien de cassé ?
- Mais quand même, je suis désolée.

Je me tournais une nouvelle fois vers ledit Than, que j'avais emporté dans ma chute, avec un regard sincèrement navré et attendais de voir sa réaction après qu'il se soit relevé à son tour.


(réf. couleur dialogue Ria #0000ff)

Cette semaine avait été une vraie catastrophe sur tout les plans, et j'avais bien fait d'avoir l'idée de monter ma petite surprise à mes amies. Car c'était bien de ça dont j'avais besoin maintenant, d'elles, et je comptais bien tout mettre de coté et m'amuser. Je n'irais pas leur dire que je n'étais pas très bien et j'étais même en route sur le chemin de Pré-au-Lard avec un grand sourire, ne me concentrant que sur les souvenirs de nos fous rires passés. 

J'avais pris ma bourse et un grand sac où j'avais emporté mon jeu de carte explosive et une couverture. J'entrai donc dans la confiserie du village, car une fête sans rien à boire ou à manger ne serait pas terrible. Faisant le tour des rayons, j'attrapai un peu de tout en espérant que tout le monde serait satisfait des goûts choisis, tout en me glissant entre mes nombreux camarades qui avaient envahi les lieux. Cette boutique était toujours bondée et j'eus tout de même un peu de mal à atteindre la caisse et le propriétaire pour payer mes achats. 

- Bonjour miss.
- Bonjour Monsieur.
- Donc aujourd'hui nous avions : 8 chocogrenouilles ... 4 crapauds à la menthe ... 16 couines souris ... 1 paquet de plumes en sucre, et ... 1 de baguette réglisse. Ce qui nous fait un total de 8 gallions, 12 mornilles, et 13 noises.

Sortant ma bourse, je lui donnai ce que je devais et en retour il me rendit un sac en papier craft qui pesait son petit poids. Je glissais mon sac de bonbons dans celui qui était accroché à mon épaule et envoyai un sourire au vendeur qui me répondit par un autre avant que je me retournais pour rejoindre la foule. 

Je me frayai un chemin vers la sortie et fus de nouveau surprise, une fois dehors, par la chaleur qu'il faisait. Ensuite, car manger allait de paire avec boire, je pris la direction des Trois Balais pour aller acheter des bouteilles de jus de citrouille. J'en avais prévus pour 2 jus de citrouille chacune donc pour 1 gallion, 15 mornilles et 16 noises. Cette petite fête me coûtait un peu cher mais ça valait le coup si c'était pour gâter ses amies.  

Ludian avait besoin de bonbons. Une tonne, à s'en faire péter le ventre. Il était donc partit pour le meilleur magasin de bonbons du monde magique, les mains dans les poches, comme à son habitude. Après tout le jeune homme aimait bien se balader les mains dans les poches. Il salua deux septième année, deux filles, avec qui il était l'année dernière. Car oui, le jeune homme avait redoublé. Il leur fit un clin d’œil, et les jeunes filles sourirent timidement, après tout Ludian avait un physique qui l'avantageait.
Une fois devant le magasin, celui-ci entra et regarda autour de lui. Des bonbons partout ! Puis au niveau des dragées, Ludian vit sa meilleure amie Molly ; Il sourit et se dirigea vers elle. Qu'elle ne fut pas sa surprise de voir la baguette de la miss pointée sur lui.

- Tu accueille ton meilleur ami comme ça maintenant? Je suis un peu vexé là...

Ludian remit ses mains dans ses poches et regarda la baguette de la jeune femme. C'était une baguette peu ordinaire, comme la blonde. À la question de son amie, il sourit et sortit sa baguette de sa poche qu'il fit tourner entre ses doigts.

- Non, pas encore, j'ai toujours celle là : érable, 30 centimètres, avec une plume de phénix. C'est une baguette qui pourra contrôler mes... problèmes magiques.

Ludian soupira. Molly connaissait son histoire, et son surnom, mais c'était la seule qui le comprenait, l'aidait, l'aimait. Quand le jeune homme s'énervait, l'air autour de lui devenait de plus en plus froid, mais seule la lionne pouvait le calmer. Il prit son sac et commença à prendre des bonbons

-Yep, j'ai tout fini et tu me connais, j'ai besoin de sucre... Comme ça tu vas voir Carter...

Ludian connaissait bien ce mec. Il ne l'avait pas aimé, il y avait un truc en lui qui faisait que Ludian ne l'aimait pas. Ludian et Molly avaient redoublés et le petit copain de sa meilleure amie passait en sixième année. Ludian s'inquiétait un peu pour la jeune femme, mais il était heureux pour elle aussi bien qu'il éprouvait un autre sentiment... Un sentiment de jalousie, car lui n'avait pas de petite amie, il n'en avait jamais eu. Il sortit de ses pensées et regarda Molly.

-A vrai dire, j'arrive plus du tout à dormir ces derniers temps, je fais nuits blanches sur nuits blanches. Je fais chaque fois ce rêve... Tu sais celui du lac et la fille qui se noie... Et je sauve cette fille mais je ne sais pas qui c'est, j'ai juste sa couleur de cheveux : rousse.

Ludian le savait qu'elle préparait un mauvais coup. Mais bon, il n'allait pas l'embêter, après tout, elle était grande maintenant. Lejeune homme mit les mains derrière sa tête et soupira, la réaction de la blondinette était plutôt disproportionnée, et comme à chaque fois, c'était Ludian qui se faisait disputer à la fin. Il marcha tranquillement et regarda les bonbons sur une étagère.

-Hmmm... Ok ok, mais bon, quand tu auras des problèmes avec le Directeur, tu ne viendras pas me voir ok ? T'es grande maintenant, alors pas la peine que je vienne avec toi.

Ludian regarda son sac à bonbon et le posa sur le côté, il n'avait plus envie d'en acheter. Il avait l'impression que la jeune femme s'éloignait de lui par rapport à ses conquêtes amoureuses, et cela le gênait. Enfin, il était heureux pour elle évidemment, mais, il se retrouverait seul à la reprise des cours vu que le copain de la Gryffondor serait là. Mais bon, il avait l'habitude de la solitude à force... Ludian salua deux camarades et sorti de la boutique où il partit vers Poudlard.


-De toute façon, j'ai besoin de personne. Elle peut aller faire ce qu'elle veut avec son copain m'en fiche.

Ludian percuta l'épaule d'un Serpentard sans faire exprès, et continua à marcher. Il commençait à faire froid autour du jeune homme, ce qui indiquait qu'il était énervé, le bonhomme de neige était de retour.