La salle de repos des élèves

Azel fut contente de voir Damon se lever afin d'aller la chercher. Elle souhaitait réellement que celle-ci se trouve bien en leur présence à tous les deux. Eleanor s'assit quelques instants avec eux pour ensuite se relever très rapidement et dire: 

- C'est gentil de proposer. Je ne suis pas gênée, mais je vais vraiment partir. Si je tarde trop je vais avoir encore moins envie de m'y mettre. Bonne soirée. Damon, on se voit ce week end ? 

Sans un regard vers Azel celle-ci s'en alla, pour revenir aussitôt sur ses pas, embrasser Damon et repartir à toute vitesse. Elle ne prit guère le temps de dire au revoir à Azel, ce qui ne la froissa pas le moins du monde. Elle comprenait que celle-ci ne soit particulièrement pas affective envers elle. 

Se retournant vers Damon, elle ne savait pas ce que celui-ci comptait faire, elle s'enfonça à nouveau dans son pouf le week-end venant à peine de commencer hors de question pour la gryffondor de se rendre dans sa salle commune tout de suite. 

- Dommage qu'elle ne soit pas restée, je voudrais tant qu'elle se sente à l'aise en ma présence. 

Prenant sa baguette, elle fit virevolter celle-ci entre ses doigts. 

- Tu as fais contrôler ta baguette ? Moi, je n'en ai pas eu besoin, j'ai cassé l'ancienne que j'avais récupéré d'un de mes oncles décédé.

Damon venait bien de lui parler baguette? Azel avait-elle bien entendu? Elle sourit soudain, il avait l'air tout aussi gêné que la jeune gryffondor qui venait de les quitter subitement. Décidément elle ne le comprenait pas encore correctement, il fallait qu'elle trouve une solution à cela. Elle souhaitait qu'ils soient tout deux sur la même longueur d'onde, sans gêne, sans retenue. Il lui avait semblé que le jeune homme avait prit goût à son étreinte, peut-être s'était-elle trompée enfin de compte. 
Malgré la petite guerre qui existait entre sa mère et elle depuis cette été, elle se rappela une recommandation que celle-ci lui avait fait un jour:


Communiquer, elle devait donc apprendre à parler pour séduire le jeune homme? Elle n'était pas sûre que cela soit la solution, mais comme sa mère le disait aussi très bien:


Pour n'importe quelle solution sa mère trouvait toujours un proverbe qui se collait parfaitement à la situation nommée. Revenant brusquement à la réalité, elle posa son regard sur le beau brun qui se trouvait en face d'elle. 

- J'ai fais vérifier ma baguette avant la rentrée. Et pour le moment elle passe tout ses examens avec brio. Réprimant un fou rire elle continua. Je te trouve quelque peu gêné ou peut-être que je me fais des idées, mais cela me gêne aussi que Eléanor nous trouve comme cela tous les deux. Mais je ne regrette en rien ce câlin innocent, il faut me le dire si je te met mal à l'aise de n'importe quelles façons que ce soit... 

Exprimant sa dernière phrase, elle posa sa main sur celle de Damon, si cela le gênait vraiment il n'avait qu'à l'enlever. Elle espérait tout de même qu'il ne la retirerait pas, elle appréciait ce contact avec la peau du beau brun qui avait l'air d'avoir d'ailleurs le sang chaud, vu la chaleur qu'il dégageait... 

- Non, ne t'inquiète pas, tout va bien. Mais j'avoue que ces petits câlins risquent de t'attirer des ennuis, et je m'en veux. Mes admiratrices sont nombreuses, et très déterminées. Et puis, je n'aime pas m'afficher devant les gens tout simplement.
Pourquoi tu me pose cette question ? Quelque chose te fais douter ?

Le contact de la main du jeune homme lui procurait des sensations dans tout le reste de son corps. Elle aimait ces petits contacts et ne voudrait pour rien au monde que cela s'arrête. Il avait peur que ses groupies ne maltraitent la jeune Azel, et c'était tout à son honneur. Mais celle-ci ne pu réprimer un rire léger. Elle était bien assez capable de les calmer si l'une d'elles s'en prenaient à elle. 


- Oh non, ne t'inquiète pas je ne doute absolument de rien. Et ne t'en fais pas pour tes admiratrices je serais bien assez capable de les gérer seule... Et puis, en y réfléchissant, à part lancer des rumeurs ou en voir certaines pleurer dans les couloirs pour toi, je ne vois pas bien ce qu'elles pourraient faire de plus. 


Après tout, si elles voyaient que Damon avait mit son cœur entre les mains d'une jeune fille en particulier peut-être que cela les calmeraient directement. Attrapant la main que le jeune homme lui tendait, elle lui emboita le pas direction la grande salle pour aller calmer leurs estomacs respectifs. 


- J'espère aussi que nous l'y verrons. Cela me chagrine la manière dont elle est partie tout a l'heure. 


Sur cette phrase ils entrèrent dans la grande salle où un festin allait les régaler comme chaque jours. 

Le cours d'Histoire de la Magie venait de se terminer pour les Serdaigle de 5 ème année, et Dorea était venue prendre du repos dans la salle consacrée à ça. Elle avait accumulé de retard les soirs qu'elle avait passés en retenue, et maintenant elle bossait comme une folle pour le rattraper, aussi ce petit temps lui permettait de souffler, à l'écart des actuelles préoccupations de Buses ou de devoirs. Elle voyait un peu moins Azel, ces derniers temps, et n'avait pas encore croisé Victoria Lester de Poufsouffle au détours d'un couloir.

Tranquillement posé sur un pouf, l'Aiglonne savourait sa dernière chocogrenouille, en songeant qu'il lui faudrait aller chez Honeydukes un weekend, histoire de refaire ses réserves mises à mal par l'été passée seule à se ronger les ongles dans le château. 

La pluie passait dans les canalisations du mur, l'Automne était revenu, et avec lui la bonne humeur de la jeune fille qui préférait le froid et la pluie au chaud et au soleil. L'Hiver était pour elle la meilleure saison, sauf évidement pour le quidditch. Elle ne supportait pas la chaleur, dès que la température excédait les 25°C elle suffoquait. L'Île Britannique était donc un très bon lieu de vie pour elle, au contraire de tous ses gens qui révaient d'Espagne ou de Grèce.

Après avoir laissé son esprit divaguer, la jeune fille sortit ses affaires de sortilèges, et relut ses cours sur le sortilège qu'ils venaient d'apprendre. Un camarade de classe lui avait copié, en fait, car elle dormait après être rentrée tard de sa retenue. C'était la particularité de Serdaigle: quand vous dormez en cours, les gens vous regardent d'un air réprobateur mais vous passent le cours, pour ne pas gâcher l'intelligence d'un "pauvre petit qui n'arrivait pas à dormir hier soir". Pour un Serdaigle, aucune autre raison ne pouvait justifier un endormissement en cours. Et Dory n'allait pas se vanter d'avoir eu une retenue, d'autant plus qu'elle n'avait pas vraiment d'amis dans sa maison. Elle l'aimait, sa maison, et ses camarades aussi, mais certains planaient vraiment à des lieues au dessus de sa tête, et son ancienne amie ne lui parlait plus. Une idiote histoire de gars, et le peu de fois qu'elle avait croisé le phénomène, il lui avait paru débile, colérique et superficiel. Elle n'avait pas vraiment pour habitude de juger les gens du premier coup d'œil, mais ce gars là ne lui avait vraiment pas plu. Elle n'appréciait pas beaucoup de gars, de toute façon. Et uniquement en amitié. Elle n'avait pas trouvé la "perle rare", selon sa mère. En fait, elle ne la cherchait même pas. Pour le moment, ces histoires lui passaient au dessus de la tête. Elle n'était pas particulièrement belle, mais suffisament pour que de temps en temps, quelqu'un la remarque. Et dans ces cas là, elle était toujours très gênée, annoncer à quelqu'un qu'on l'aimait était dur, se prendre un rateau encore plus.

L'emballage de chocogrenouille partit en un jet rejoindre la poubelle, c'était un tir parfait. Si Dory avait été son père, elle aurait rajouté "comme moi". Son père était un petit rigolo, quand il le voulait. C'est d'ailleurs pour ça que Dorea se surnommait Dory, à cause de sa mémoire comparable à celle du poisson bleu de Némo. Mais il était aussi assez sévère sur les résultats scolaires. Aussi, l'aiglonne reprit son parchemin et commença à réviser sérieusement.

La porte s'ouvrit peu après, et Dory marmonna un

-Salut ! 

Sans lever le nez de son parchemin

La personne qui venait d'entrer c'était assise et avait commencé à lire un bout de parchemin. Dorea replongea dans ses sortilèges, jusqu'à ce qu'on l'interpelle. 

-Moi c'est Dorea, 5 ème année de Serdaigle.

Un petit blanc s'installa, puis une autre personne passa la porte. C'est Sonny, un camarde de classe de l'Aiglonne, qui lui tendit son cours. La jeune fille rougit de honte et lui répondit : 

-Merci beaucoup ! 

De honte, le Serdaigle replonga la tête dans son cours. Tout les Serdaigles devaient penser qu'elle n'avait pas sa place dans cette maison. Des larmes d'amertumes remplissèrent ses yeux, mais elle refusa de les laisser couler. Personne ne devait la voir pleurer, elle devait rester forte. C'était son mantra. Dans le fond, son camarade et la Serpentard se chamaillent, puis semblèrent se réconcilier. 

Par la suite, Adriel Lawson, un autre camarade de classe, entra, et la conversation changa, se fit plus légère. Dorea tenta de se concentrer sur les notes que son camarade venait de lui fournir, mais n'y arriva pas. Ses larmes avaient séchées, mais la fatigue lui troublait le regard. La fine écriture de Sonny tremblait sous ses yeux. Elle sentit l'angoisse monter lentement en elle, insidieusement. Et si elle ne se faisait pas d'amis? Si les Serdaigles demandaient à se qu'elle soit répartie de nouveau, parce qu'elle n'arrive pas à se concentrer? Avant que la panique ne prenne trop de place et qu'elle ne fasse une crise, la jeune fille se tourna vers Sonny et lui demanda :

-Excuse moi ?  Tu pourrais m'aider avec tes notes, s'il te plait ? 

Le serdaigle redressa la tête. Il devait vraiment la prendre pour une imbécile, même pas capable de relire un cours...

Le gentil camarade de Dorea était venu à sa rescousse, tel spiderman. Finalement, tous les griefs de la jeune Serdaigle contre les autres membres de sa maison disparurent en quelques mots du jeune homme. Il était très gentil, et ça mettait un peu de baume au cœur seul de la jeune fille.

-En fait, je suis fatiguée en ce moment, et j'ai pris beaucoup de retard dans mes devoirs.

C'était dans l'ensemble complètement vrai. L'Aiglonne n'aimait pas trop mentir, mais n'avais aucun problème à dissimuler des choses. Sa conscience à elle, sans doute. La jeune fille se pencha donc sur le parchemin, et continua sa phrase :

-Du coup je me couche encore plus tard pour les finir, tu comprend, c'est un cercle vicieux.

Vicieux. Elle n'aimait pas ce mot. Vicieux, comme plusieurs choses qu'on lui avait faites. Oh, il lui arrivait à elle même d'être vicieuse, mais seulement en cas extrême.

-Et je suis tellement fatigué que j'arrive à lire, mais je ne comprend vraiment rien à la 3 ème guerre des Gobelins...

Ils s'étaient battus combien de fois, les gobelins ? Ceux qu'elle connaissait (les banquiers) n'avaient pas l'air si sanguinaires que ça...

-... parce que j'étais pareille !!! 

La jeune Serpentard du fond de la salle venait de crier, faisant sursauter les deux Serdaigle. Dorea crut voir passer un voile de douleur dans les yeux de Sonny, mais elle n'en aurait pas juré.